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Il ne s’agit pas de juste lâcher le règlement, mais<br />

aussi de donner un cadre nouveau à l’ensemble<br />

pour amorcer son évolution. Si l’enjeu semble<br />

déjà difficile dans le cas d’un immeuble, il<br />

l’est davantage dans celui des copropriétés<br />

horizontales. Le schéma classique du recyclage<br />

urbain, de l’évolution à la casse, par paupérisation<br />

et délaissement, ne semble pas encore de<br />

mise sur ce type de tissus en Île-de-France,<br />

même si l’on observe une fragilité des populations<br />

dans certains ensembles. Il s’agit alors<br />

d’accompagner les opérateurs et de mobiliser<br />

les propriétaires et usagers.<br />

L. C. – La solvabilité des ménages,<br />

mise en avant par les professionnels pour<br />

expliquer la baisse actuelle de l’offre<br />

en maisons individuelles en Île-de-France,<br />

peut-elle contribuer à l’émergence<br />

d’autres segments plus alternatifs comme<br />

celui de l’habitat intermédiaire?<br />

F. D., B. C. – La production de nouvelles formes<br />

d’habitat dépend de plusieurs leviers. Pour parvenir<br />

à une densité et à une offre intermédiaires<br />

aux schémas classiques précités, l’équation se<br />

construit entre une volonté politique forte, un<br />

foncier disponible, relativement maîtrisé en<br />

amont, une desserte et une accessibilité aux<br />

aménités métropolitaines et locales de qualité,<br />

des conditions économiquement et socialement<br />

favorables dans le jeu de l’offre et de la<br />

demande.<br />

Ce qui distingue structurellement le logement<br />

individuel du collectif, c’est<br />

le phasage des coûts liés<br />

aux aménagements (en<br />

amont pour le collectif, et a<br />

posteriori pour l’individuel).<br />

À titre d’exemple, la<br />

production de logements<br />

collectifs déclenchera plus<br />

rapidement la programmation<br />

d’un collège que la<br />

succession d’opérations<br />

d’habitat individuel. Cette<br />

» En fonction<br />

de la solvabilité de<br />

la demande, les ensembles<br />

existants devraient observer<br />

un destin contrasté<br />

conscience nous oblige à changer nos modes<br />

d’interventions et à exiger des densités plus<br />

importantes. Si nous ne sommes pas capables<br />

d’introduire une coercition suffisamment forte<br />

entre les acteurs et de réaliser des produits<br />

attractifs, nous continuerons à avoir du mitage<br />

par étalement urbain.<br />

L. C. – Existe-t-il un décalage entre<br />

les exigences relativement récentes<br />

de densité et de compacité et<br />

les aspirations habitantes?<br />

F. D., B. C. – Les contraintes économiques et<br />

environnementales poussent à réinventer l’habitat,<br />

mais aussi l’« habiter ». Actuellement, un<br />

jeune ménage installé dans un studio ou un<br />

deux-pièces privilégie encore la maison individuelle<br />

à l’arrivée d’un enfant. Cependant, et<br />

parce qu’ils sont de moins en moins solvables,<br />

l’accessibilité des ménages à ce type d’habitat<br />

diminue. La prise de conscience des coûts<br />

externes liés aux déplacements quotidiens<br />

devrait accélérer cette mutation. L’enjeu est<br />

donc d’offrir un produit intermédiaire, compétitif<br />

sur le plan de la qualité et du prix, offrant<br />

les avantages de l’individuel sans ses<br />

contraintes.<br />

On peut difficilement imaginer la disparition<br />

complète des ensembles type lotissement, mais<br />

le ralentissement de ce genre de production<br />

est certain. En fonction de la solvabilité de la<br />

demande, les ensembles existants devraient<br />

observer un destin contrasté entre survalorisation<br />

ou dépréciation. Car<br />

contrairement aux tissus<br />

pavillonnaires anciens,<br />

mixtes, progressifs, leurs<br />

caractéristiques les amènent<br />

à des scénarios unilatéraux,<br />

volontaires ou<br />

entre survalorisation<br />

contraints : leur isolement<br />

est apprécié ou subi, leur<br />

ou dépréciation. « homogénéité les solidarise<br />

au niveau social et économique,<br />

leur inertie régle-<br />

péréquation tend à privilégier l’habitat indivimentaire et juridique les formate, leurs qualités<br />

duel par rapport à une offre intermédiaire ni déterminent leur adaptation ou non aux<br />

assez dense pour déclencher les mêmes contraintes environnementales et écono-<br />

logiques que celles du logement collectif, ni miques. Cette uniformité, déjà évoquée, pose<br />

assez « individuelle » pour renvoyer au fil de encore la question de l’espace et du temps. Si<br />

l’eau le reste de l‘aménagement. L’enjeu de l’of- nous reconnaissons que la variété, urbaine<br />

fre intermédiaire se situe ainsi dans l’équilibre comme rurale, est donnée par la superposition<br />

financier des opérations. Pour nous, la pression des époques, nous pouvons espérer une inté-<br />

économique entraînera la réalisation à grande gration et une évolution de ces ensembles, les<br />

échelle de ce type d’opérations.<br />

modes opératoires et conceptuels semblent<br />

L’enjeu est aussi politique et culturel. Le loge- pressentis, et peut-être sommes-nous à l’orée<br />

ment individuel reste associé à une forme de<br />

bien-être, au jardin, à l’intimité, à la possibilité<br />

de ces changements.<br />

de s’agrandir, etc., mais il pose problème en Propos recueillis par Lucile Mettetal<br />

termes d’économie globale. Cette prise de<br />

et Yann Watkin<br />

<strong>IAU</strong> île-de-France<br />

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