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ôle de la femme dans l’accession à la propriété
en maison individuelle. On voit de plus
en plus de familles monoparentales, de
ménages qui divorcent et de femmes qui désirent
rester dans le périurbain parce qu’elles y
trouvent un avantage, en termes de réassurance,
de scolarisation, peut-être aussi de voisinage.
Il y a, bien sûr, de grandes différences
selon les catégories socioprofessionnelles,
comme le montrent les enquêtes menées à
Chevry, à Saint-André-de-l’Eure ou encore celles
d’Annabelle Morel-Brochet en Seine-et-Marne.
On voit bien que, selon les milieux sociaux, le
rôle de la femme n’a pas la même dimension,
comme la place de la maison ou le rapport à
la ville n’ont pas le même sens. Il y a aussi des
différences liées au contexte, le mythe de la
maison individuelle n’a pas atteint le même
niveau de puissance symbolique dans les territoires
de forte métropolisation comme la
Région Île-de-France ou la région toulousaine.
À Caen ou dans certaines petites villes comme
Flers, le mythe du pavillon comme l’espace de
la réussite sociale fonctionne de manière plus
puissante qu’à Toulouse et en région parisienne
où, finalement, c’est assez banal d’être propriétaire
d’une maison individuelle. Le sujet mériterait
aujourd’hui davantage d’investigations,
mais une chose est sûre, il faut qu’on sorte
d’une vision trop homogène du périurbain. Il
y a des périurbains, il y a des processus de
périurbanisation, il y a des étapes dans cette
périurbanisation qui ne sont pas les mêmes, qui
se chevauchent, qui se superposent. Il y a des
substrats variés qui conditionnent les pratiques
sociales et les pratiques spatiales de manière
très différenciées. Entre une périurbanisation
qui se développe sur un substrat de villégiature,
une périurbanisation qui se développe sur un
substrat anciennement industriel et une périurbanisation
qui se développe sur un substrat
agricole dépourvu de petites villes et de
bourgs, il n’y a pas le même degré de transformation,
de mutation ou de maturation des
espaces. Quant au profil des élus, une caractéristique
majeure se dégage : c’est qu’une grande
partie d’entre eux sont, aujourd’hui plus qu’hier,
des périurbains eux-mêmes. Une telle configuration
change le regard qu’ils portent sur leur
territoire, la manière dont ils l’organisent, la
manière dont ils ont envie de l’organiser. Ce
sont des élus qui acceptent, de plus en plus, les
charges de centralités, positives et négatives :
équipements, services, emplois, logement
social, la diversification des formes du bâti…
des élus de moins en moins repliés sur euxmêmes,
de moins en moins ruraux et qui ne
sont plus dans une logique féodale. On entend
de leur part une volonté de construction et
d’autonomisation, ils ne semblent plus dépassés
par les événements et montrent qu’ils veulent
reprendre en main leur territoire, jusqu’à
instrumentaliser les logiques de club, dans le
cadre d’une stratégie de «marketing» territorial.
Certains expriment un besoin d’aide en termes
d’ingénierie, signifiant qu’ils veulent densifier
ou encore imposer de nouvelles formes de
lotissement mais qu’ils se sentent insuffisamment
armés face aux promoteurs. Je pense qu’il
y a aujourd’hui des innovations sociales, politiques,
urbanistiques qui méritent d’être approchées
et qui peuvent offrir une alternative à la
manière dont on peut penser le périurbain, l’accompagner
et l’aider politiquement.
IAU île-de-France
© Studio Boule et Bill 2012
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