comptes-rendus des séances - Savoirs Textes Langage - Lille 3
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A) soin correct <strong>des</strong> corps ... cuisine (3’) et<br />
......santé ......toilette (4’)<br />
médecine (3) maladie<br />
et gymnatique (4) débauche, <strong>des</strong>truction<br />
B) soin correct <strong>des</strong> âmes... rhétorique persuasive<br />
politique législation (1) usurpatrice<br />
justice (2) et injuste<br />
rhétorique juste aucun souci <strong>des</strong> âmes<br />
du philosophe sophistique (1’) et (2’)<br />
Ainsi la rhétorique juste du philosophe se trouve-t-elle, par rapport au soin correct <strong>des</strong> âmes<br />
visant la justice et le bien commun, dans le même rapport que la médecine et la gymnastique<br />
par rapport au soin correct <strong>des</strong> corps visant la santé. Au contraire, la sophistique, politique<br />
ou judiciaire, en usant de la rhétorique usurpatrice et trompeuse, est en position d’extrême<br />
par rapport au soin correct <strong>des</strong> âmes, de même que le sont maladie, débauche et <strong>des</strong>truction,<br />
engendrées par les arts de flatterie.<br />
Nous avons évité d’inscrire entre les rapports du Gorgias un signe « égal », pour ne pas<br />
froisser les géomètres. Pourtant une page très célèbre 10 du livre VI <strong>des</strong> Lois de Platon nous<br />
y autorisait en quelque sorte. Le philosophe y est amené, en effet, à définir politiquement<br />
«deux sortes d’égalité qui portent le même nom mais en pratique s’opposent presque», en<br />
distinguant « celle qui est égale selon la mesure, le poids et le nombre et qu’il suffit de réaliser<br />
par le sort dans les distributions » (on y recourt pour éviter le mécontentement populaire),<br />
de l’égalité « la plus vraie et la plus excellente », celle qui « suppose le jugement de Zeus »,<br />
parce qu’elle « attribue davantage au plus grand et au plus petit, moins, en donnant à chacun<br />
selon sa nature » (proportionnellement et en visant la plus grande justice). Le problème, bien<br />
entendu, est que cette dernière échappe au jugement <strong>des</strong> hommes qui ne peuvent que s’efforcer<br />
sans cesse de l’atteindre, y compris par hasard, au moyen de l’autre !<br />
2) L’analogie comme proportion parfaite : un moyen pour approcher l’idéalité mathématique<br />
par les calculs ou par la construction géométrique<br />
Dans la deuxième partie du livre II sur la musique, Théon de Smyrne propose, en se<br />
référant explicitement à Eratosthène, une méthode pour engendrer à partir de l’unité répétée<br />
trois fois et pour y revenir ensuite par l’opération inverse, tous les termes <strong>des</strong> rapports de<br />
proportionnalité en nombre entiers, rapports doubles et triples, mais aussi « d’un plus une<br />
part » et autres multiples et inverses. Cela donne lieu à une série de tables de trois nombres<br />
dont on peut montrer qu’elles ont à voir plus ou moins avec ce qu’on appelle aujourd’hui les<br />
« identités remarquables ». Cela devait constituer sans doute aussi un outil mnémotechnique<br />
10 Platon, Lois VI 756 e-758 a, trad. E <strong>des</strong> Places, 1951.<br />
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