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comptes-rendus des séances - Savoirs Textes Langage - Lille 3

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qui se peut dire de l’une et ce qui se peut dire de l’autre" écrit Leibniz dans une lettre à Arnauld<br />

(correspondant d’obédience cartésienne à qui il a envoyé les abrégés de son Discours<br />

de Métaphysique). Cette définition de l’expression correspond à la définition de l’analogie<br />

mathématique qui ne se soucie pas <strong>des</strong> caractères communs aux termes comparés mais de la<br />

structure existant entre les termes.<br />

Si on s’en tenait à cette acception du troisième sens de l’analogie, on pourrait à bon droit<br />

se demander dans quelle mesure elle se distingue radicalement d’une figure méthodologique<br />

et de quelle manière elle constitue un objet théorique.<br />

C’est la raison pour laquelle il faut expliciter ce qu’est l’expression dans la pensée de<br />

Leibniz, plus exactement dans quelle mesure l’expression s’apparente à la perception. Or,<br />

précisément Leibniz définit la perception comme l’action propre à toute substance par laquelle<br />

cette substance exprime l’univers selon son point de vue. Autrement dit, l’analogie est<br />

objet de l’expression ou encore de la perception, c’est-à-dire que la perception est l’action<br />

par laquelle j’exprime <strong>des</strong> relations (ou correspondances réglées) entre toutes les substances<br />

de l’univers selon mon point de vue.<br />

L’enjeu de cette précision est de se demander si Leibniz a un usage univoque de l’analogie<br />

sommairement définie comme une mise en relation entre <strong>des</strong> entités hétérogènes ou bien s’il<br />

produit en acte, autrement dit dans l’utilisation même de la figure de l’analogie, un nouveau<br />

sens. Notre travail a donc consisté à procéder à un repérage <strong>des</strong> usages explicites et implicites<br />

de l’analogie pour produire une définition comme écart.<br />

Comment penser ces différents usages de l’analogie ? Faut-il considérer que l’analogie<br />

travaille selon <strong>des</strong> régimes différents dans les textes de Leibniz sans forcément entretenir de<br />

relations entre eux ou bien faut-il au contraire penser qu’il y a une relation entre l’analogie<br />

comme méthode et l’analogie comme objet de la perception ?<br />

Notre hypothèse de lecture fut que l’analogie devient explicitement heuristique, c’està-dire<br />

dotée d’une réelle fécondité à partir du moment où dans un même texte son statut<br />

change, autrement dit à partir du moment où elle passe de méthode à objet théorique. Les<br />

textes consacrés à la Dynamique ont constitué, en ce sens, un terrain privilégié pour observer<br />

ce changement et en particulier le second Essay de Dynamique de 1699-1701.<br />

Quelques références :<br />

<strong>Textes</strong> de Leibniz :<br />

-"Dynamica de potentia" (1689-1690) in Mathematische Schriften, vol.6, éd. Gerhardt, rééd.<br />

Olms, 1971, pp.281-514.<br />

-"Essay de Dynamique" (1692) in Leibniz et la Dynamique en 1692. <strong>Textes</strong> et commentaires.<br />

éd. P. Costabel, Paris, Vrin, 1981.<br />

-"De Ipsa natura"(1698) in G.W. Leibniz, Opuscules philosophiques choisis, traduits du latin<br />

par Paul Schrecker, Paris, Vrin, 1978 (1˚ éd. 1966), pp. 93-112.<br />

-"Essay de dynamique sur les lois du mouvement où il est montré qu’il ne se conserve pas<br />

la même quantité de mouvement, mais la même force absolue, ou bien la même Quantité de<br />

l’Action Motrice" (1699-1701) in Mathematische Schriften, vol.6, éd. Gerhardt, rééd. Olms,<br />

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