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comptes-rendus des séances - Savoirs Textes Langage - Lille 3

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Analogie entre le calcul différentiel et le calcul algébrique<br />

1 ère partie<br />

Jean-Pierre Lubet<br />

Anne-Marie Marmier<br />

Université <strong>Lille</strong> 1<br />

En 1684, Leibniz rend publiques les principales règles de son calcul, avec la notation dy<br />

pour la différentielle. Quant aux différentielles successives, elles sont d’abord notées par la<br />

répétition de la lettre d : ddy, dddy... C’est seulement en 1695 qu’il introduit la notation<br />

exponentielle d m y. Simultanément, il utilise les exposants négatifs pour marquer <strong>des</strong> intégrations<br />

d −1 = 1 , d −2 = 2. Puis, en mai 1695, il fait le lien entre ces nouvelles notations et<br />

l’analogie entre le développement du binôme et le développement de la différentielle d’un<br />

produit, par exemple :<br />

(1) 3 x + y = 1x 3 + 3x 2 y + 3xy 2 + 1y 3<br />

(2) d 3 ,xy = 1yd 3 x + 3dyd 2 x + 3dxd 3 y + 1xd 3 y<br />

Cette découverte l’émerveille, mais elle provoque aussi en lui une certaine perplexité (il y<br />

a bien <strong>des</strong> mystères cachés là-<strong>des</strong>sous [MS I, p. 30]). Il revient sur cette question dans un<br />

mémoire de 1710 [Parmentier, p. 409-421]. Il note alors les puissances sous la forme p n x<br />

(pour x n ), soulignant encore mieux l’analogie avec les différentielles ; et il utilise <strong>des</strong> considérations<br />

de combinatoire pour justifier avec soin l’apparition de coefficients numériques<br />

identiques dans les relations telles que (1) et (2).<br />

Le thème réapparaît, en 1774, avec un mémoire de Lagrange. Manipulant les fonctions à<br />

partir de leur développement en série entière, Lagrange démontre la formule de Taylor. Il note<br />

que les coefficients utilisés sont les mêmes que ceux qui apparaissent dans le développement<br />

de la fonction exponentielle, il décide d’écrire la formule sous la forme :<br />

u(x + ξ,y + ψ,z + ζ...) − u(x,y,z...) = Δu = e du<br />

dx<br />

du du ξ+ dy +ψ dz ζ+... − 1,<br />

avec la consigne suivante : après avoir développé [la formule] suivant les puissances de du,<br />

on applique les exposants de ces puissances à la caractéristique d pour indiquer <strong>des</strong> différences<br />

du même ordre que les puissances, c’est-à-dire qu’on change du λ en d λ u...[Œuvres<br />

III, p. 450]. Il faudra suivre la même règle pour interpréter les formules générales que Lagrange<br />

écrit :<br />

Δ λ u = (e du<br />

dx<br />

du du ξ+ dy +ψ dz ζ+... − 1) λ , ∑ λ u =<br />

(e du<br />

dx<br />

1<br />

du du ξ+ dy +ψ dz ζ+... − 1) λ<br />

,<br />

du<br />

dx = log(1 + Δξu) ,<br />

ξ<br />

La méthode ordonne, unifie et généralise un ensemble d’identités qui se présentaient jusque<br />

là de façon dispersée. Cependant, le statut du procédé reste marqué par <strong>des</strong> ambiguïtés, pour<br />

Lagrange lui-même l’opération [...] n’est pas fondée sur <strong>des</strong> principes clairs et rigoureux,<br />

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