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comptes-rendus des séances - Savoirs Textes Langage - Lille 3

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[...] il serait très difficile d’en donner une démonstration directe et analytique ; cela tient,<br />

en général, à l’analogie qu’il y a entre les puissances positives et les différences, aussi bien<br />

qu’entre les puissances négatives et les intégration... [p. 451-452].<br />

Plusieurs mathématiciens (notamment, Laplace) vont tenter de fournir une justification<br />

plus complète, à une démarche qui semble relever d’abord d’une induction. Parmi eux, Arbogast<br />

se débarrasse de la condition du changement <strong>des</strong> (∂.u) r en ∂ r .u (∂ est le symbole de<br />

la dérivation) et il introduit une nouvelle formulation du théorème de Taylor :<br />

(1+Δ)×u = (1+ξ∂.+ 1<br />

1.2 ξ2 ∂ 2 .+ 1<br />

1.2.3 ξ3 ∂ 3 .+etc.)×u ou encore (1+Δ)×u = e ξ∂. ×u<br />

Les caractéristiques du calcul différentiel sont désormais l’objet d’un calcul direct, analogue<br />

à celui qui concerne les quantités du calcul algébrique. Les travaux d’Arbogast, comme ceux<br />

de ses amis Servois ou J-F Français, trouveront un écho favorable au sein de l’école algébrique<br />

anglaise. En France, Cauchy s’opposera à ce point de vue formel, et il n’admettra un<br />

calcul sur les opérateurs que dans les cas où il est dûment justifié par <strong>des</strong> égalités numériques.<br />

(ces dernières étant d’ailleurs obtenues, le plus souvent, au moyen d’intégrales : intégrales<br />

de Fourier, intégrale de Cauchy...).<br />

Après la diffusion de l’algorithme de Leibniz, les progrès restent lents en matière de<br />

calcul intégral. À ceux qui s’impatientent devant l’absence de métho<strong>des</strong> générales pour résoudre<br />

les équations différentielles, Leibniz répond en invoquant le précédent <strong>des</strong> équations<br />

algébriques : on ne dispose de formules générales que pour les degrés inférieurs à 5. Dans le<br />

mémoire de 1710 déjà cité, l’analogie se fait plus précise : il arrive que les solutions algébriques<br />

d’une équation différentielle soient données par <strong>des</strong> formules transcendantes 35 ; de<br />

même, pour une équation algébrique, une formulation irrationnelle cache parfois une solution<br />

rationnelle 36 . Et la terminologie de Leibniz contient <strong>des</strong> éléments qui se correspondent<br />

dans leur champ respectif :<br />

calcul la puissance de n’importe l’extraction d’une les grandeurs les grandeurs<br />

algébrique quelle quantité racine à partir rationnelles sour<strong>des</strong><br />

d’une puissance<br />

calcul la différence, c’est à dire la sommation les grandeurs les grandeurs<br />

différentiel l’Élément, de toute quantité d’un terme à partir algébriques transcendantes<br />

et intégral variant selon de sa différence<br />

une loi déterminée<br />

Il faut attendre les années 1830 pour retrouver l’évocation d’une analogie entre les deux types<br />

d’équations, elle est le fait de Libri ; du côté <strong>des</strong> équations différentielles, seules les équations<br />

linéaires sont concernées 37 . Pour une telle équation, supposée d’ordre m, Libri note que la<br />

connaissance de p solutions permet de ramener sa résolution complète à une équation d’ordre<br />

m − p. Et il ajoute : Le principal mérite de ce théorème consiste dans l’analogie qu’il établit<br />

entre les équations différentielles linéaires et les équations algébriques ordinaires dont<br />

35 On peut penser par exemple à l’équation y ′ − y = x : la solution générale écrite y = e x xe −x dx, transcendante,<br />

englobe une solution particulière algébrique y = (−x − 1).<br />

36 On peut penser à l’équation y 3 + 3y + 4 = 0, la solution x = −1 est donnée par la formule de Cardan sous<br />

la forme x = 3 −2 + √ −5 + 3 −2 − √ −5.<br />

37 Leurs coefficients ne sont pas nécessairement constants.<br />

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