conclusion - base TEMIS

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le transport est un élément prépondérant au niveau du choix
du lieu de travail, l'inclusion du temps de transport dans le
temps de travail est entrée dans les habitudes. Pour ces tra-
vailleurs la revendication du paiement du temps de transport
tend également à devenir normale en même temps que la conscien-
ce de l'existence d'un minimum irréductible de temps de dépla-
cement domicile-travail.
Pour les ouvriers qui ont suivi l'entreprise dans
le desserrement, le trajet devient indice d'un décalage entre
deux constellations de pratiques, celle du temps où l'entre-
prise était proche du domicile, où il n'y avait pas de rende-
ment individuel, pas de préparation du travail en série, etc...
et celle d'après le desserrement.
Ces ouvriers ne font pas référence au temps ou au
mode de transport, à la revendication du paiement du déplace-
ment mais au bouleversement global de leurs vies quotidiennes :
déqualification objective avec l'introduction du travail pré-
paré, fin de la solidarité ouvrière avec le rendement indivi-
duel, baisse objective des salaires avec la disparition des
heures supplémentaires, fin d'un moment important de la vie
familiale avec la disparition du repas de midi. La longueur
du trajet domicile-travail symbolise un nouvel usage de leur
force de travail et de nouvelles conditions de reproduction
qui sanctionnent cet usage. Pour les plus âgés d'entre eux,
la résistance au changement s'organise à travers le maintien
de modèles antérieurs, le refus individuel de tout ce qui a
trait à la zone industrielle : non seulement il n'est pas
question de rapprocher son lieu d'habitat de son lieu de tra-
vail mais la référence au marché de l'emploi reste exclusive-
ment marseillaise. Dans la mesure où ces travailleurs sont