conclusion - base TEMIS

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sibilité de changer d'emploi (sans connaître de déqualifica-
tion trop sensible et sans avoir à bouleverser toute une vie
de famille par un changement de résidence) est une arme déci-
sive face au patronat dans les négociations sur les salaires
et sur les conditions de travail.
Une bonne insertion résidentielle dans un milieu
urbain, qui seul offre la possibilité d'échapper à la dépen-
dance vis-à-vis d'un employeur donné, permet au travailleur
d'échapper à des marchés de main-d'oeuvre protégés qui se-
raient les chasses gardées de tel ou tel employeur. C'est
ainsi que, nous l'avons vu, les ouvriers marseillais dont
l'entreprise a été transférée à Vitrolles n'envisagent jamais
de quitter Marseille pour aller habiter plus près de leur lieu
de travail -tandis que les ouvriers embauchés à Vitrolles en
provenance d'une autre région s'installeront le plus souvent
à proximité de leur usine puisque la recherche de bonnes con-
ditions de déplacement n'entre pas pour eux en contradiction
avec la sauvegarde d'une bonne insertion urbaine. La formation
d'une région métropolitaine signifie pour les ouvriers de ce
type un allongement de la durée moyenne des déplacements domi-
cile-travail du fait de la restructuration de l'espace indus-
triel et urbain, cet allongement étant souvent préféré à un
changement de domicile en raison de la valeur particulière
que prend l'insertion urbaine, non seulement en tant que con-
dition de l'accès à un ensemble de moyens collectifs de con-
sommation, mais surtout en tant que condition de l'accès aux
filières d'embauché (accès qui passe souvent par les relations
familiales ou les relations de voisinage).
Chez les ouvriers de métier travaillant sur des
chantiers, la focalisation sur la vie familiale et sur la vie
de localité est encore plus marquée, et des déplacements de
grande amplitude pourront être envisagés pour que puisse être
maintenus une vie familiale et des réseaux de relations ins-