conclusion - base TEMIS

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Cette carence a été ressentie très nettement dans
notre analyse du travailleur de métier. Nous avons constaté
que ce qui caractérisait ce type de travailleurs, outre la
qualification, la coopération dans le travail et l'insertion
dans les organisations de classe, c'était un rapport d'indé-
pendance relative vis-à-vis de son entreprise. Le lien étroit
entretenu avec le milieu urbain est-il à l'origine de cette
indépendance (par le biais des organisations de classe telles
qu'elles se structurent au plan de la localité et par le biais
de la diversification régionale des marchés du travail) ou
bien est-il une des manifestations de cette indépendance -ou
encore est-il à la fois l'élément producteur et le produit de
cette indépendance ? Pas de réponse à cette question sans une
étude des filières de consommation constitutives du milieu
urbain. Notre recherche -là n'était pas son objet central-
n'a pu être suffisamment développée dans cette direction.
Nous n'avons pas eu non plus l'ambition de dévelop-
per une théorie générale des rapports entre combinaisons pro-
ductives, systèmes de transport de personnes et systèmes ré-
sidentiels. Les entreprises industrielles font appel à des
bassins de main-d'oeuvre en même temps qu'elles constituent
ces bassins, de même qu'elles utilisent des systèmes de trans-
port qui leur préexistent et qu'elles contribuent au dévelop-
pement de ces systèmes. Ces rapports entre sphère de la produc-
tion et sphère de la consommation, nous avons tenté de les
analyser dans des conjonctures déterminées : ayant choisi d'
effectuer des observations en profondeur sur un petit nombre
de cas, nous n'avons pas eu la possibilité de multiplier les
situations étudiées de manière à isoler les rôles respectifs
des types de production, des systèmes de transport et des
systèmes résidentiels dans la formation des modes de vie ou-
vriers. Certains de nos résultats peuvent donc être diffici-
lement généralisables parce que trop marqués par les caractè-
res conjoncturels de notre enquête.