conclusion - base TEMIS

Au terme de notre recherche, la multiplication et
l'élargissement des déplacements domicile-travail n'apparais-
sent plus seulement comme le symptôme le plus visible des pro-
cessus de metropolisation qui affectent l'espace régional mar-
seillais mais aussi comme un révélateur du caractère multidi-
mensionnel de ces processus.
L'analyse des pratiques de déplacement domicile-
travail de la classe ouvrière implique, ici, la prise en comp-
te de la totalité du champ social : depuis le niveau le plus
général, celui de la réorganisation des tissus industriels et
urbains liée à l'implantation monopoliste et à l'intervention
de l'Etat jusqu'au niveau le plus fin, celui de l'intériorisa-
tion de ces processus par les individus en termesde modes de
vie, sans oublier le rôle des politiques d'entreprises dans
la mise en place de conditions particulières de mobilisation
et d'exploitation de la force travail.
L'apparente diversité de ces niveaux renvoie en fait
à un mécanisme unique, déterminant pour expliquer la formation
des aires métropolitaine : l'élargissement de la contradiction
entre développement et socialisation des forces productives et
les formes de profit et d'accumulation monopoliste. L'approfon-
dissement de cette contradiction constitue la trame de la plu-
part des processus étudiés ici : l'implantation monopoliste et
l'intervention de l'Etat dans la réorganisation des tissus ur-
bains correspondent à la baisse tendancielle du taux de profit
à l'échelle sociale, l'injection massive de capital dévalorisé,
la restructuration du potentiel industriel local par dispari-
tion ou par la dépendance du secteur monopoliste. Les politi-
ques d'entreprises dans la mise en place de conditions parti-
culières de mobilisation et d'exploitation de la force de
travail traduisent les disparités de situation de ces entre-
prises face à un gisement de main-d'oeuvre. L'étude de l'ap-
profondissement de cette contradiction nous paraît également