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PORTRAIT
de France-Handling, après un
test de “machine à écrire”. Il y
passera un an et demi. Puis, il a
une opportunité de passer à
“Saoudia Airlines”. Le problème
: il parle pas anglais. Qu’à
cela ne tienne, il achète un bouquin
genre “Parler anglais en 5
minutes” et, après avoir dû fournir
un certificat de baptême
(devinez pourquoi), qu’il est
allé cherché chez le curé
d’Aulnay, il est embauché. Il
devient “agent commercial de
fret” dans la compagnie saoudienne,
à Roissy. Ce passage,
jusqu’à ce jour, “à la Saoudia”,
comme il dit, l’a marqué et il en
a toujours un bon souvenir,
évoquant J.C Turlier, directeur
et Jean Hardouin. “On faisait
tout : devis de poids, import,
export”, se souvient-il. “Je
gagnais bien ma vie”
Vers Roissycopy
Il est resté ainsi 9 ans “à la
Saoudia”, avec, en prime, de
nombreux séjours dans le
royaume saoudien. Il a côtoyé,
dans cet univers du fret aérien
de Roissy, un peu tout (les bars
clandestins, par exemple) et tout
le monde, notamment certains
commissaires de police à l’occasion
des “vacations funéraires”.
Il en éprouve encore
une certaine nostalgie et aime à
retrouver des “anciens”, au
hasard des rencontres. Au point
de vouloir être pris en photosouvenir
à leurs côtés (ce qui
m’a valu, au passage, lors d’une
soirée récente, dans un grand
hôtel roisséen, une sacrée mésaventure
: les protagonistes de la
scène comprendront…. De fait,
je vais finir par croire qu’il
m’arrive toujours quelque chose
quand je suis en sa compagnie…).
Ce “rebelle” ne pouvait pas, un
jour, ne pas se poser la question
de sa liberté au travail. Et donc
de créer sa propre entreprise…
C’est ce qu’il fera, avec Patrick,
son vieux copain-complice
d’enfance, qu’il na jamais quitté.
Et, en juillet 90, ils créent ce
qui deviendra RoissyCopy,
dont les débuts eurent parfois
des côtés rocambolesques, bien
dans le style “limite” de Pascal,
notamment à l’occasion d’un
certain déménagement de leurs
premiers locaux… Et ils furent
aidés, le monde est petit, par un
autre de mes amis Gérard
Couffignal, le président d’honneur
de “Roissy-Entreprise”
qui les met en contact avec un
bon banquier et leur passe une
commande en blanc (cash) de
60 000 F, ce qui leur permet de
démarrer.
Depuis, Roissycopy est devenue
l’entreprise que vous connaissez
sûrement, installée dans le
village de Roissy-en-France.
Beaucoup de clients, petits et
grands, dont 80% sont sur le
pôle et le reste à Paris. Ils sont
équipés de machines ultra
modernes et, si vous passez par
là (rue Houdart), la nuit, vous
pourrez peut-être apercevoir la
silhouette de Pascal, venu travailler
pour satisfaire des clients
très pressés…
Gros travailleur, Pascal trouve
quand même du temps pour se
consacrer à ses petites passions
perso. C’est un collectionneur
dans l’âme : vieux appareils
photos, modèles réduits
d’avion, (bien qu’ayant un
caractère “bouillant”, on l’a vu,
il sait être d’une patience d’ange
quand il s’agit de bricoler les
objets de ses passions). C’est un
“accro” de “Ebay” et un “aficionado”
des salles des ventes.
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Et aussi une collection de
Vélosolex (j’attends toujours
celui qu’il m’a promis…).
Attaché à sa ville de Roissy, où
il réside avec sa femme Rénata
et leur fille Aurélia (dont il est
gaga), c’est lui (affirme t-il
mordicus) qui a créé la brocante
annuelle de la commune. Vous
le trouverez souvent au bartabac
du village (à l’heure de
l’apéro) où il aime se retrouver
avec les copains. Il a même fait
de la politique… Il a été
conseiller municipal, élu sur
une liste d’André Toulouse.
Sûrement influencé par le
“mauvais côté de la force”,
d’après ce que j’ai compris, il a
démissionné. “Sur un coup de
tête ! J’avais même menacé de
faire une liste aux élections suivantes”,
s’exclame t-il. Mais,
pour avouer tout de suite après :
“je n’ai vraiment pas beaucoup
travaillé au sein du Conseil
municipal. Tout cela n’était pas
très glorieux de ma part”.
Voilà. C’était le portrait (incomplet,
bien sûr) de Pascal
Trudelle, emmerdeur, teigneux
même, rebelle éternel, mais
généreux, fidèle, sensible, travailleur,
bon père de famille et
chef d’une belle entreprise de
Roissy. Son parcours montre
que l’on peut, si on le veut vraiment
et si l’on est courageux et
persévérant, s’élever socialement,
qu’on ait fait des études
ou pas. On est bien loin des discours
politiques vaseux sur ce
sujet.
Bravo Pascal ! Continue !
EV