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SAVOIR
N
’ayons pas peur des
mots, c’est, en théorie
du moins, une révolution
qu’a faite le Parlement en
adoptant la loi “Aéroports”qui
a transformé le vieil “établissement
public” Aéroports de
Paris en une société anonyme
de droit commun.Vous pourrez
lire, dans ce dossier, les extraits
des débats parlementaires.
Ainsi se termine une ère de
près d’un demi-siècle où l’essentiel
de l’activité aéroportuaire
de notre pays a été
gérée par une sorte “d’administration”
avec tout les avantages
et inconvénients historiques
que cela a procuré.
On pourra dire, avec bienveillance
que le bilan aura été,
malgré tout ce qui suit plus bas,
“globalement positif ” : malgré
les imperfections (accueil,
notamment) ADP aura su développer
les plates-formes aéroportuaires
parisiennes et faire
de CDG son fleuron. Même s’il
y aurait beaucoup à dire sur
l’utilisation faite par ADP de
l’argent public (exemples : l’ex
mini métro, Roissy Horizon),
ADP a toujours rapporté de
l’argent à l’Etat et aux collectivités
locales. Mais le développement
économique a ses lois.
Celui, fulgurant, du transport
aérien, encouragé par les déréglementations
successives, en
démocratisant l’accès à l’avion,
a changé la donne. Comme
pour les télécommunications
(rappelons-nous les PTT), on
ne peut plus gérer un aéroport
avec des pratiques “administratives”.
Ces dernières années,
ADP, normalement cantonné
par son statut à gérer les aérodromes
dans un rayon de 50
Km autour de Notre-Dame, a
élargi de son propre chef son
action dans le monde entier que
ce soit dans le domaine de l’ingénierie
aéroportuaire ou celui
de la gestion des aéroports, sans
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Une révolutio
même qu’elle en ait vraiment le
droit, si l’on suit la Cour des
comptes. De même, les conditions
concurrentielles entre les
différents aéroports européens
ont imposé petit à petit une
démarche “commerciale” au
sein d’ADP, en rupture avec la
gestion “administrative” (au
mauvais sens du terme) qui
était l’âme de la maison.
Il aurait fallu, depuis longtemps,
tirer les conclusions de
ces évolutions au niveau politique,
c'est-à-dire transformer
l’établissement public devenu
obsolète en une véritable entreprise
commerciale. Mais nos
hommes (et femmes) politiques
n’ont pas toujours le courage de
réformer. L’ancien ministre des
Transports, J-C Gayssot, malgré
sa volonté de “capter le plus
de trafic aérien possible” (voir
son interview en 1999, dans BN
n°3), n’a pas pu, ou voulu en
tirer les conséquences. L’ancien
président d’ADP Yves
Cousquer, malgré ses volontés
affichées de faire évoluer l’établissement
public, n’avait rien
pu faire tant étaient grandes les
pesanteurs et le conservatisme
de la maison, ainsi que la
trouille des dirigeants politiques
de l’époque.
ADP va faire du
“business”…
Il faut reconnaître à l’ancien
gouvernement et à son ministre
des Transports, l’UDF Gilles de
Robien un courage certain pour
avoir fait adopter la loi
“Aéroports” qui a, enfin, transformé
l’ancienne «administration
ADP” en une société anonyme
de droit commun. Même
si l’Etat en restera majoritaire,
la nouvelle structure aura une
logique toute différente l’actuelle.
Elle fera, mieux encore
que maintenant, tout simplement
du business. Qu’elle ait à
assumer des missions de service
public (ce qui est bien) ne
change rien à l’affaire…
Il est étonnant que cette réforme
n’ait pas recueilli l’adhésion
des principaux partis politiques
de notre pays, les débats au parlement
l’ont montré. Que ce qui
reste de députés et de sénateurs
communistes en France (élus
uniquement grâce aux accords
électoraux avec le PS, sinon il
n’y en aurait plus) se soit opposé
au texte, en reprenant des vieux
poncifs marxistes-léninistes en
matière d’économie socialiste
planifiée, cela n’étonnera personne.
Sinon ceux qui se
demandent encore comment,
après la catastrophe économique
et écologique des
régimes soviétiques avec son
cortège de pénuries, on peut se
réclamer de cette idéologie et