Bénéfice. net bimestriel gratuit édité par VPP SARL - Ce nom de ...
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S’agissant <strong>de</strong>s personnels<br />
d’ADP, J.P Blazy s’est inquiété<br />
du risque pour ceux-ci, <strong>de</strong> <strong>de</strong>venir<br />
<strong>de</strong>s travailleurs comme les<br />
autres : “Transformer ADP en<br />
société anonyme, c'est aussi<br />
faire <strong>de</strong> ses salariés <strong>de</strong>s<br />
employés comme les autres du<br />
secteur marchand. Le choix <strong>de</strong><br />
privatiser ADP est une option<br />
idéologique, qui n'avait pourtant<br />
rien d'inéluctable”. Et,<br />
plus loin : “la préservation du<br />
statut <strong>de</strong>s personnels n'est que<br />
provisoire en cas <strong>de</strong> transformation<br />
en société anonyme,<br />
comme le montre l'exemple<br />
d'Air France, à qui la <strong>de</strong>rnière<br />
loi donne <strong>de</strong>ux ans pour négocier<br />
un accord d'entreprise raccroché<br />
à la convention collective<br />
du transport aérien, qui se<br />
substituera au statut réglementaire<br />
du personnel. Un vote du<br />
nouveau conseil d'administration<br />
<strong>de</strong> la SA, ratifié <strong>par</strong> le<br />
ministre, suffira donc à mettre<br />
fin au statut <strong>de</strong>s personnels<br />
d'Aéroports <strong>de</strong> Paris. Vous ne<br />
leur donnez aucune garantie :<br />
en réalité, vous les trompez”.<br />
Dans la discussion générale, M.<br />
Asensi, député et maire communiste<br />
<strong>de</strong> Tremblay-en-France<br />
(dont le territoire inclut les<br />
zones <strong>de</strong> fret, les aérogares 2A,<br />
B, C, D ainsi que Roissypôle -<br />
dont le siège d’Air France- et<br />
une bonne <strong>par</strong>tie <strong>de</strong> la gare<br />
TGV), a fait une intervention,<br />
reprenant la panoplie classique<br />
<strong>de</strong>s arguments <strong>de</strong> l’éco<strong>nom</strong>ie<br />
socialiste planifiée, hypertrophiant<br />
le rôle <strong>de</strong> l’Etat, refusant<br />
le changement <strong>de</strong> statut, protestant<br />
contre les baisses d’impôts<br />
sur le revenu, brocardant le<br />
gouvernement qui fait <strong>de</strong>s<br />
“ca<strong>de</strong>aux aux entreprises”… Il<br />
s’est arc-bouté sur la défense du<br />
principe <strong>de</strong> l’établissement<br />
public, allant même jusqu’à<br />
souhaiter la création d’un “établissement<br />
public à vocation<br />
nationale recevant la mission<br />
<strong>de</strong> gérer tout ou <strong>par</strong>tie du<br />
patrimoine aéroportuaire <strong>de</strong><br />
l’Etat…” Autrement dit un<br />
gros ADP public qui gérerait<br />
les aéroports <strong>de</strong> la France<br />
entière…N’étant pas à une<br />
contradiction près, tout en étant<br />
favorable (et on le comprend)<br />
au projet <strong>de</strong> centre commercial<br />
Aéroville, il n’en a pas moins<br />
déposé un amen<strong>de</strong>ment (rejeté)<br />
visant à encadrer les activités<br />
commerciales <strong>de</strong> la future SA<br />
ADP. <strong>Ce</strong> qui lui a valu une mise<br />
au point du ministre : “Quant<br />
aux autres activités, elles<br />
contribuent à la joie que l'on<br />
éprouve à voyager, à prendre<br />
l'avion. Avec ces activités commerciales,<br />
c'est <strong>de</strong> l'emploi qui<br />
se crée : personne ne s'en<br />
plaindra, surtout pas les communes<br />
et les intercommunalités<br />
qui perçoivent la taxe professionnelle<br />
correspondante !”<br />
De <strong>nom</strong>breux députés sont<br />
intervenus à propos <strong>de</strong> la réforme<br />
<strong>de</strong>s aéroports <strong>de</strong> province.<br />
2) Charles <strong>de</strong> Courson :<br />
“ce n’est pas un service<br />
public !”<br />
Dans la discussion <strong>de</strong>s articles,<br />
la gauche a déposé successivement<br />
<strong>de</strong>s amen<strong>de</strong>ments supprimant<br />
le texte ou tentant <strong>de</strong> revenir<br />
au statut d’établissement<br />
public, sans succès. Les discussions<br />
étant, malgré tout, <strong>par</strong>fois<br />
instructives, sinon intéressantes,<br />
notamment sur la question<br />
<strong>de</strong> savoir ce qu’est un service<br />
public dans un aéroport, ce<br />
qui relève du public ou du<br />
privé…. Ainsi <strong>de</strong>s immeubles<br />
aéroportuaires : lesquels sont<br />
75<br />
“publics”, lesquels sont “privés”<br />
? Des précisons ont été<br />
données <strong>par</strong> le rapporteur J.M<br />
Gonnot : “Le domaine public<br />
d'ADP, pour être très précis,<br />
c'est 6 643 hectares, 42 ares et<br />
95 centiares, et il faut distinguer<br />
ce qui est la propriété <strong>de</strong><br />
l'État et ce qui est la propriété<br />
d'ADP. ADP possè<strong>de</strong> déjà 4 183<br />
hectares, donc environ les <strong>de</strong>ux<br />
tiers”. C’est donc un tiers du<br />
domaine (d’Etat) d’ADP qui va<br />
être déclassé et affecté à la nouvelle<br />
SA. La gauche aurait<br />
voulu que l’Etat reste propriétaire<br />
<strong>de</strong>s terrains. Concernant<br />
les bâtiments (qui <strong>de</strong>vront être<br />
affectés au service public), le<br />
député socialiste François Brotte<br />
(Isère) maintient que le service<br />
public est “aéroportuaire”,<br />
incluant tout l’environnement<br />
<strong>de</strong> l’aéroport : “un accès pour<br />
les handicapés, <strong>de</strong>s toilettes,<br />
<strong>de</strong>s services liés au retard <strong>de</strong>s<br />
avions…”. Et Charles <strong>de</strong><br />
Courson <strong>de</strong> lui répondre : “ce<br />
n’est pas un service public”.<br />
En fait les choses ne sont pas<br />
claires. Ch. De Courson estime<br />
que c’est le caractère public ou<br />
privé <strong>de</strong> l’activité du bâtiment<br />
qui entraîne sa classification<br />
dans le domaine public ou<br />
privé. Le ministre estime “qu’il<br />
y a un autre critère pour le service<br />
public : ce qui donne lieu à<br />
une perception <strong>de</strong> re<strong>de</strong>vance”.<br />
Mais précise-t-il encore, “c’est<br />
la jurispru<strong>de</strong>nce qui en donnera<br />
ensuite la frontière exacte”<br />
Plusieurs amen<strong>de</strong>ments <strong>de</strong> l’opposition<br />
ont voulu encadrer,<br />
sinon restreindre, les activités<br />
annexes <strong>de</strong> la future SA ADP.<br />
M. Blazy a eu cette phrase<br />
étonnante dans le débat : “monsieur<br />
le ministre, vous arguez<br />
que la diversification, c'est <strong>de</strong><br />
l'emploi qui se crée : reste à<br />
COMPRENDRE<br />
savoir <strong>de</strong> quel emploi il s'agit !<br />
Les activités commerciales ou<br />
les <strong>par</strong>kings ne généreront certainement<br />
pas <strong>de</strong>s emplois sous<br />
statut ADP.” Diantre ! M. Blazy<br />
non seulement défend un statut<br />
dérogatoire du droit commun -<br />
dont on peut se <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r la<br />
légitimité - pour les personnels<br />
d’ADP, et voudrait aussi que ce<br />
statut soit attribué à tous ceux<br />
qui travaillent sur la plateforme<br />
? Et pourquoi pas aussi<br />
tous ceux qui travaillent <strong>de</strong> près<br />
ou <strong>de</strong> loin avec l’aéroport ? Je<br />
vais <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r au personnel <strong>de</strong><br />
<strong>Bénéfice</strong>.<strong>net</strong> <strong>de</strong> revendiquer le<br />
statut d’ADP…<br />
Concernant la création <strong>par</strong> le<br />
Sénat, en première lecture,<br />
d’une Commission <strong>de</strong><br />
Conciliation Aéroportuaire<br />
(CCA), M. <strong>de</strong> Courson a proposé<br />
<strong>de</strong> la supprimer : cela crée<br />
“un machin” qui ne sert pas à<br />
grand-chose. Le gouvernement<br />
ne l’a pas suivi mais<br />
l’Assemblée nationale a précisé<br />
ses missions et l’a rebaptisée :<br />
Commission Consultative<br />
Aéroportuaire.<br />
Enfin, le texte a été voté <strong>par</strong><br />
337 voix (UMP UDF), 156<br />
députés (PS PCF) votant contre.<br />
Le texte est revenu ensuite au<br />
Sénat, pour une <strong>de</strong>uxième lecture.<br />
Les arguments <strong>de</strong>s “pour”<br />
et <strong>de</strong>s “contre” ont été les<br />
mêmes, l’opposition déposant à<br />
nouveau <strong>de</strong>ux motions (exception<br />
d’irrecevabilité et question<br />
préalable) qui n’ont pas été<br />
adoptées. Le texte ensuite a été<br />
définitivement adopté, en<br />
termes i<strong>de</strong>ntiques à ceux <strong>de</strong><br />
l’Assemblée nationale. Les<br />
groupes PS et Verts, PCF ont<br />
voté “contre”. L’UMP et les<br />
centristes ont voté “pour”.<br />
EV