rapport d'auto-Žvaluation - Ecologie & Evolution - Université Pierre ...
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Figure 2 : schémas du changement<br />
de stratégie de reproduction<br />
coloniale avec la latitude. Du nord<br />
au sud, les colonies augmentent la<br />
qualité des reines ailées au prix de<br />
leur quantité afin de maintenir<br />
l’ICF et la dispersion à longue<br />
distance, tout en se reproduisant<br />
de plus en plus par DCF. Dans le<br />
sud, la survie des reines est si<br />
faible qu’elles ne sont même plus<br />
produites.<br />
(3) Les conflits sociaux : Lors de la DCF, le nombre de nouvelles reines produites est souvent plus<br />
grand que le nombre de jeunes colonies. Ceci génère des stratégies de choix et de compétition des<br />
reines pour l’obtention de la colonie. Un problème similaire s’observe en situation de perte de la<br />
reine mère. Chez Aphaenogaster senilis (espèce mononandre) la compétition entre reine est résolue<br />
par la production de peu de nouvelles reines et toujours de façon asynchrone, laissant ainsi un<br />
avantage quasi systématique à la première reine produite pour prendre la tête de la colonie (ACL8).<br />
Cette minimisation des conflits sociaux a également été observée chez la guêpe Polistes dominulus<br />
mais dans un contexte différent de compétition entre reines subordonnées et ouvrières pour la<br />
reproduction directe (ACL34). La DCF peut également générer des conflits chez les espèces où<br />
différentes lignées paternelles ou maternelles d’ouvrières coexistent, lorsque les différentes lignées<br />
se répartissent dans les colonies filles en emmenant leur nouvelle reine. Chez la fourmi polyandre C.<br />
cursor, la répartition des lignées paternelles apparaît être différente principalement entre colonies<br />
filles et la colonie mère (C-COM33). Si la colonie mère disparaît lors de la DCF, il n’y a alors plus de<br />
différences de distribution de lignées paternelles entre les nids issus de la DCF. Ceci suggère que ces<br />
différences sont plus liées à des propensions plus ou moins grandes des ouvrières à quitter le nid qu’à<br />
l’existence de conflits entre lignées paternelles.<br />
(4) <strong>Evolution</strong> de reproductrices sans ailes : une fois que l’ICF a été remplacée par la DCF, les reines<br />
n’ont plus besoin des structures associées à la dispersion par le vol (ailes, thorax, ocelles) et à la vie<br />
solitaire (réserves métaboliques sous forme de muscles alaires et de graisse). Des reines sans ailes ont<br />
ainsi évolué à de nombreuses reprises de manière indépendante soit par dérive soit par sélection pour<br />
l’économie (ACL39). Ainsi on trouve une grande diversité de reines sans ailes et d’organisations<br />
coloniales associées. Deux grands syndromes sont les reines sans ailes spécialisées dans la<br />
reproduction uniquement (Odontomachus coquereli : ACL29), et les reines sans ailes polyvalentes<br />
(Mystrium : ACL30, ACL28, ACL32, Figure 3). Les reines sans ailes sont en fait des mosaïques de reines<br />
ailées et d’ouvrières, et nous suggérons qu’elles évoluent à partir de rares anomalies<br />
développementales mosaïques appelées intercastes qui survivent dans les colonies et y apportent des<br />
bénéfices (ACL33). Cette hypothèse sera présentée dans la section projet et fait l’objet d’un<br />
financement ANR débutant en 2013.<br />
Figure 3 : dans les colonies de Mystrium, les<br />
reines sans ailes naines (rougeâtres) peuvent soit<br />
s’accoupler et se reproduire soit s’occuper des<br />
larves, tandis que les ouvrières (noires) se<br />
focalisent exclusivement sur la chasse et la<br />
défense du nid.