rapport d'auto-Žvaluation - Ecologie & Evolution - Université Pierre ...
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sur le phénotype de la femelle et des jeunes. Nos travaux expérimentaux menés chez le lézard<br />
vivipare (Zootoca vivipara) montrent qu’une augmentation du niveau de corticostérone chez des<br />
femelles gestantes a d’importants impacts sur leurs performances physiologiques et reproductrices<br />
(ACL48). Ces effets peuvent être négatifs (diminution du succès des pontes, de la taille et de la<br />
condition corporelle des juvéniles à la naissance) ou positifs (stimulation des enzymes anti-oxydantes<br />
chez la femelle). Finalement, cette étude a également montré que l’effet de la corticostérone sur<br />
d’autres paramètres reproducteurs (date de ponte) pouvait aussi dépendre du statut immunitaire des<br />
mères. En effet, l’élévation du niveau de corticostérone retarde la mise-bas chez des femelles en<br />
bonne santé mais pas chez des femelles soumises à une stimulation immunitaire. Cette modulation en<br />
fonction des contraintes énergétiques internes rencontrées par les individus permet de produire des<br />
phénotypes adaptatifs.<br />
• Caroténoïdes et évolution des signaux colorés<br />
Les couleurs vives jaune à rouge du plumage, du bec ou de la peau arborées par les oiseaux sont des<br />
signaux utilisés dans les processus de choix du partenaire ou dans les interactions compétitives intrasexuelles.<br />
La couleur de ces signaux provient des caroténoïdes, pigments supposés faire l’objet d’un<br />
compromis d’allocation entre différentes fonctions physiologiques assurant l’homéostasie et le<br />
développement de signaux colorés. Chez les oiseaux, l’expression de ces signaux est influencée par<br />
les effets maternels au sein d’une même espèce (ACL5), la présence de caroténoïdes dès le stade<br />
embryonnaire conditionnant leur métabolisme tout au long de la vie. Or, les effets maternels<br />
pourraient promouvoir ou contraindre l’évolution des traits sexuels secondaires. Nous avons proposé<br />
que l’investissement maternel en caroténoïdes dans les œufs favoriserait l’évolution des ornements<br />
colorés par ces pigments, conduisant à une relation positive entre la composition des œufs et<br />
l’expression des signaux colorés.<br />
Cette hypothèse a été testée par une analyse comparative portant sur la composition en antioxydants<br />
dans les œufs de 112 espèces d’oiseaux, réparties sur 39 familles et 13 ordres. Cette analyse a<br />
montré une relation positive entre la concentration en caroténoïdes dans les œufs et l’intensité des<br />
signaux colorés chez les mâles (ACL3, Fig. 3). L’absence de relation entre la coloration et d’autres<br />
antioxydants plus puissants (vitamines A et E) invalide leur implication éventuelle et suggère que<br />
l’investissement en caroténoïdes dans les œufs a évolué comme un mécanisme spécifique favorisant<br />
l’évolution des signaux colorés par ces pigments en réponse à la sélection sexuelle (ACL3).<br />
Fig. 3. Relation entre l’intensité des signaux colorés par les caroténoïdes chez le mâle et la<br />
concentration en caroténoïdes dans les œufs. Corrélation phylogénétique partielle: rphyl = 0.36, p <<br />
0.0005 (λ = 1, modèle incluant la taille de ponte et le poids de la femelle) (Biard et al., 2009,ACL3).<br />
Deux autres effets maternels cruciaux dans le développement des jeunes oiseaux, les hormones et les<br />
composés immunitaires présents dans les œufs pourraient également influencer l’évolution des<br />
caractères sexuels secondaires. Nous avons trouvé une relation positive entre l’investissement<br />
maternel en lysozymes dans les œufs et la brillance du plumage des mâles ainsi que le dichromatisme<br />
sexuel du plumage (ACL58). Si aucune relation similaire n’a été trouvée pour deux androgènes<br />
majoritaires dans les œufs (la testostérone et l’androstènedione ; (ACL34), nous avons trouvé un<br />
effet inhibiteur de la testostérone d’origine maternelle sur le chant (ACL27) et la taille du cerveau<br />
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