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— 104 — que dit, en 1852, le Ministre de la guerre A. de Saint-Arnaud : la « Les milices algériennes ont une autre mission : c'est la garde et conservation du sol conquis à la colonisation européenne. Envi ronnée d'une population indigène facile à entraîner dans des tentati ves soudaines de révolte, notre population coloniale ne doit pas s'en dormir sur son sillon II faut que, pendant longtemps encore, tout colon valide se regarde comme appelé à se servir alternativement de la pioche et du fusil. D'ailleurs, en présence de l'Indigène toujours prêt à revendiquer le sol que la conquête lui a fait perdre, serait-il raisonnable de laisser le colon désarmé? N'importe-t-il pas beaucoup, au contraire, au maintien des dispositions pacifiques de l'Arabe, qu'il sache notre population civile toujours organisée pour la défense et préparée contre toute agression ? Malheureusement, ces termes du rapport du Maréchal de St-Arnaud ne sont pas de la vaine théorie, et les étals de services militaires des colons algériens nous les montrent bien plus souvent sous les armes, en présence d'un ennemi redou table, que dans aucune autre colonie de la France. Nous relevons dans les annales de la colonisation de l'Algé rie, non les attentats individuels, non les crimes commis sur des personnes isolées, mais les faits de guerre que les colons ont eu à repousser et dont ils ont été les glorieuses victimes. Ce martyrologe commence au lendemain de la conquête, et nous en voyons continuer la série sanglante jusqu'à nos jours. Juillet (du 10 au 18). — 1831 Invasion par l'ennemi des campa gnes entre le Fort-1'Empereur el la mer. Tous les colons qui s'y trouvent, ou sont tués, sur Alger. Juillet (11, 18, 19 et 20). — ou sont forcés de battre en retraite Attaque de la Ferme-Modèle. Les colons la repoussent et conservent la ferme, mais l'incen die dévore la première récolte due au travail français.
Septembre (le 10). — Dans — — 105 1832 une reconnaissance de la Com mission d'Afrique, présidée par un général, pair de France, un colon et sa femme sont surpris et massacrés à Boufarik. Leur tille, âgée de 10 ans, n'échappe à la mort qu'en se réfugiant dans les makis. Février. — Invasion 1835 des Hadjoutes entre Douera et Déli- Brahim. Les colons, surpris sur la route ou dans les champs, sont tués et pillés. Avril et mai. — Dans le Sahel, nouveaux actes de brigan dage à main armée qui répandent la (erreur chez les colons et obligent le gouvernement à les proléger par un camp établi à Mahelma. Juin. — Nouvelle invasion des Hadjoutes, de colons autour de Douera et de Déli-Brahim. — Juin (le 28). Plus nouvelles perles d'un colon, requis pour les besoins de l'armée, trouve la mort dans le désastre militaire de la Macta. — Octobre (le 21). Attaque et pillage de la ferme de Baba- Ali, occupée par des colons et appartenant au Maréchal Clauzel, alors Gouverneur. — Novembre (le 30). Attaque par les Hadjoutes et les Beni- Khelil du village de Douera. Troupeaux et colons enlevés, avant que la garnison du camp ait pu venir à leur secours. — Décembre. Pendant que toutes les forces de l'armée d'Afri que opèrent dans la province d'Oran pour venger l'échec de la Macta, des partis hostiles pénètrent dans les douze communes rurales créées au printemps autour d'Alger, et y égorgent ou font prisonniers tous les colons qu'ils Irouvent occupés aux la bours. Les villages, défendus par ceux qui y sont enfermés, soutiennent victorieusement la lutte.
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