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de Constantine, six dans celle d'Alger, douze dans celle d'Oran.
A côté de ces victimes du devoir professionnel, combien de
pères et de mères de famille, de jeunes gens à la fleur de l'âge,
ont payé leur tribut à la solidarité qui unit la colonisation à
l'indigénat? On en ignore le nombre; mais, chaque jour, après
le passage des pestiférés dans les villages, on apprenait la mort
de quelques-uns de ceux qui les avaient secourus.
Ce genre de guerre humanitaire n'a laissé dans nos rangs, ni
moins de vides, ni moins de ruines que les attaques à main ar
mée ou par la torche incendiaire.
Nous ne rappelons que pour mémoire les nombreux assassi
nats de colons provoqués par une recrudescence de fanatisme,
pendant la période tourmentée de 1861 à 1866, et les vols
in-
nombiables de recolles et de bestiaux dont les colons ont été
victimes pendant la période de famine de 1867 à 1868.
Nous nous bornons à constater que l'autorité militaire, la
seule apte à gouverner les Indigènes, —
s'il faut l'en croire,
ou n'a pas pu, ou n'a pas su nous préserver de cette invasion,
comme elle avait été impuissante à prévenir les incendies de
1860, de 18G5et de 1863, comme elle a été bien souvent em
pêchée de venir au secours des villages et des fermes attaqués
par l'ennemi.
Nous ne voulons pas récriminer, mais nous ne pouvons nous
défendre d'affirmer,
— car
—
telle est notre conviction la plus
complète, — qu'un Gouvernement civil eut écarté de nous les
neuf dixièmes des épreuves que nous venons d'énumérer. C'é
tait possible, avec quelque peu de prévoyance, avec les qualités
inhérentes à un Gouvernement civil, le contraire de celles en
honneur dans le Commandement militaire.
En vérité, nous nous demandons quel sentiment a pu animer
le Ministre de la guerre, quand il a signé sa circulaire du 23