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Mais,<br />
objectent encore les 'partisans du commandement mi<br />
litaire, et c'est leur dernier argument : « Où trouvera-t-on des<br />
fonctionnaires civils pour remplacer les 250 officiers aujour<br />
d'hui chargés de l'administration des territoires militaires ? »<br />
Cette objection laisse supposer que ces officiers savent tout<br />
ce qu'ignore la population civile de la colonie : la langue arabe,<br />
les affaires arabes, le pays, hommes et choses. C'est heureuse<br />
ment le contraire qui est la vérité.<br />
En général, les officiers qui entrent dans les bureaux arabes<br />
ont à faire un apprentissage spécial qui est tout fait pour plus de<br />
dix mille individus de l'ordre civil,<br />
ou nés dans le pays et le<br />
connaissant, comme tout homme sait les affaires de sa pairie,<br />
ou arrivés jeunes et ayant dû, pour gagner leur pain quotidien,<br />
se mêler chaque jour aux Indigènes, commercer avec eux, les<br />
faire travailler,<br />
s'occuper de leurs intérêts et tellement pénétrer<br />
dans les secrets de leur existence, que là où sont des colons, ils<br />
vivent, tandis que là où ce secours tulélaire leur manque, ils<br />
meurent de faim, ne sachant qui implorer.<br />
Douter qu'on puisse trouver, dans un milieu qui fait annuel<br />
lement pour trois cents millions d'affaires de commerce avec les<br />
Indigènes, quelques centaines d'individus aptes à remplir près<br />
des Indigènes les fonctions administratives dévolues à des offi<br />
ciers, c'est ou donner la preuve de la plus inique déloyauté, ou<br />
attester qu'on ignore ce qu'est la population civile de l'Algérie.<br />
M. Rouher, Ministre d'Etat, a, il est vrai, affirmé à la tribune<br />
du Corps législatif qu'il n'y avait pas, dans la population civile de<br />
l'Algérie,<br />
plus de dix individus parlant la langue des Indigènes.<br />
M. Rouher avait été induit en erreur, sur ce point, parles offi<br />
ciers des bureaux arabes. Depuis, il a été démontré victorieu<br />
sement, par des chiffres authentiques, que ce n'était pas dix,<br />
mais dix mille arabisants que comptait la population française<br />
de l'Algérie,<br />
et pas un officier des bureaux arabes n'a osé con<br />
tester les chiffres donnés, car ils étaient, presque tous, emprun<br />
tés aux documents officiels.