/ tyô tU^ÛdtpJi»*} W 1 6 7
/ tyô tU^ÛdtpJi»*} W 1 6 7
/ tyô tU^ÛdtpJi»*} W 1 6 7
Create successful ePaper yourself
Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.
— 38 —<br />
trateur. Avec le fonctionnaire civil, la règle, la même pour<br />
tous, est d'obligation étroite ; avec, le fonctionnaire militaire,<br />
le caprice, la fantaisie, l'arbitraire,<br />
prennent souvent la place<br />
de la bonne règle. Avec le premier, l'obéissance peut être<br />
accompagnée d'observations auxquelles il est toujours fait<br />
droit quand elles sont reconnues fondées;<br />
avec le second,<br />
la soumission aux ordres reçus doit être passive. Le fonc<br />
tionnaire civil est un père qui vit de son travail et du même<br />
travail que ses administrés , qui sait comment on se ruine<br />
et on s'enrichit, et qui prévoit et pour prévient, lui comme<br />
pour les autres, les causes de misères, en donnant lui-même<br />
l'exemple de ce qu'il y a h. faire pour conjurer un malheur ;<br />
le fonclionnaire militaire est un maître , qui vit de l'Etat,<br />
sans autre préoccupation, le plus souvent,<br />
que celle de son<br />
avancement, et auquel il est indifférent que ses administrés<br />
soient riches ou pauvres, heureux ou malheureux pourvu<br />
qu'ils obéissent.<br />
Ces différences dans l'esprit qui anime les deux ordres de<br />
fonctionnaires en ont amené de grandes dans les résultats<br />
acquis. En territoire civil, les caractères les plus rebelles se<br />
sont adoucis sous une autorité paternelle et,<br />
chose plus, re<br />
marquable, la famine y a été conjurée en 1867 et en 1868.<br />
En territoire militaire, les caractères les plus doux se sont<br />
raidis contre une autorité discrétionnaire et, en 1867 et 1868,<br />
la famine y a fait 300,000 victimes<br />
—<br />
chiffre officiel,— 500,000<br />
d'après les colons et uniquement dans les rangs des travailleurs.<br />
Aussi, éclairés par cette cruelle expérience, les administrés<br />
du territoire militaire demandent-ils des chefs plus intelligents,<br />
plus soucieux de leurs intérêts. Seule, l'aristocratie des<br />
tribus désire rester sous un régime qui fait doublement<br />
ses affaires,<br />
car il lui permet de s'enrichir et de conserver<br />
le peuple sous sa domination.<br />
Le fonctionnaire civil, objecte-t-on encore, a moins de