/ tyô tU^ÛdtpJi»*} W 1 6 7

— — 147
trature civile étant déjà fort occupée,
on ne peut augmenter le
nombre de ses justiciables sans accroître en même temps son
peisonnel ; mais des juges adjoints et des juges suppléants peu
vent, en attendant une plus grande ex'ension du Service, pour
voira tous les besoins.
Avec une minime dépense, compensée d'ailleurs par les éco
nomies réalisées sur les conseils de guerre, la justice criminelle
et délictueuse se trouve établie dans toute l'Algérie conformé
ment au di oit commun, au grand avantage de tous, des Indi
gènes comme des Européens, et noire domination ne s'appuie
plus que sur une seule justice, celle que les uns et les autres
demandent et appellent de leurs vœux les plus ardents.
L'exercice de la justice, comme la levée des impôts, sont
deux attributs de la souveraineté. Tant que l'un el l'autre de ces
attributs s'exercent par une armée, la souveraineté reste pré
caire. Si notre domination n'est pas plus solide encore, c'est
que nous commettons la faute de ne pas oser la faire reposer
sur la base du droit commun. Le Corps législatif aura le cou
rage,
nous l'espérons, de faire ce pas en avant el l'Algérie
comme la Fiance lui en auront une éternelle reconnaissance.
Après Dieu, les Indigènes placent la Justice. Chaque jour,
et sept fois par jour, dans leurs prières, les Musulmans deman
dent a la Divinité une bonne justice. Depuis quarante ans,
nous entendons sortir de leurs bouches ce cri qui résume toutes
leurs plaintes : « Par Dieu et par la Justice » et nous n'avons
pas su le comprendre.