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En matière de naturalisation, voici pour les années 1865,<br />
1866, 1867, 1868 el 1869, les résultats acquis :<br />
634 Étrangers, chrétiens et israélites d'Europe ;<br />
116 Musulmans, indigènes et étrangers;<br />
289 Israélites africains, d'Algérie, du Maroc et de la<br />
Tunisie.<br />
Total: 1,059 naturalisés en quatre années.<br />
Ces chiffres portent avec eux un premier enseignement. Le<br />
Sénatus-consulte ne correspondait ni aux vœux, ni aux besoins<br />
du pays ; il semble même leur avoir été contraire, car les Israé<br />
lites algériens, dont les communautés avaient demandé la natu<br />
ralisation en masse,<br />
paraissent aujourd'hui résolus à ne<br />
vouloir que la naturalisation en masse. Des individualités dé<br />
classées, sans familles,<br />
parmi les Indigènes musulmans et<br />
israélites de l'Algérie, sont les seules auxquelles le Sénatus-<br />
consulte de 1865 ait profité.<br />
Pour les Israélites, la naturalisation individuelle jette le<br />
trouble dans les intérêts des familles, en maintenant les non na<br />
turalisés sous une loi qui date de Moïse et en soumettant les<br />
naturalisés à des lois qui changent chaque jour. La naturalisa<br />
tion en masse, au contraire, place tous les intérêts sous la sau<br />
vegarde de la même loi.<br />
LTne double erreur a été commise,<br />
d'abord en assimilant les<br />
Israélites aux autres Indigènes et ensuite en les considérant<br />
comme ayant été compris dans la capitulation d'Alger.<br />
Les Israélites algériens n'ont jamais été des régnicoles, pas<br />
plus que leurs coreligionnaires le sont aujourd'hui à Tunis et<br />
au Maroc, mais des Etrangers, taillables,<br />
et tolérés parcequ'ils étaient utiles. Étrangers,<br />
corvéables à merci<br />
sans nationalité,<br />
nous les avons trouvés. Étrangers nous devions les accepter,<br />
mais en leur donnant notre nationalité,<br />
pas et en demandaient une.<br />
puisqu'ils n'en avaient<br />
Quand fut signée la capitulation d'Alger, le Dey<br />
ne recon<br />
naissait aux Israélites ni statut personnel, ni statut réel, mais