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ne peut être assurée contre toute éventualité. L'opinion des
généraux les plus éminenls est formelle sur ce point. L'hon
neur et l'intérêt de la France exigent donc que, par de larges
voies ouvertes à l'immigration, l'Algérie soit mise, le plus
promptement possible, à l'abri d'un revers humiliant qui, en
couvrant de deuil la mère-patrie, lui ferait perdre le fruit de
quarante années de travaux, de peines et de sacrifices nombreux
et une valeur mobilière et immobilière qu'on ne peut estimera
moins de quatre milliards. Nous ne saurions donc trop insister
pour concentrer l'attention du Corps législatif sur l'urgente
nécessité de fixer, en Algérie, une population française, forte et
énergique, égale en nombre à celle des Indigènes. Quand la
France, pour sa sécurité, appelle 1 ,200,000 hommes sous les
armes, indice qu'une guerre générale est possible, elle doit
aussi songer que l'Algérie, la guerre advenant,
se trouverait
dans une situation très-compromise, si, pour défendre cette
glorieuse conquête, elle ne comptait pas un plus grand nombre
de colons. (2)
La Société générale algérienne, par les privilèges nombreux
qui. lui ont été conférés, par les capitaux dont elle dispose, par
sa dotation territoriale, par la haute position de ses fondateurs,
par les intérêts personnels qu'ils onl dans de grandes entre
prises privées, peut grandement contribuer à la prospérité ou à
la ruine de l'Algérie. Jusqu'à ce jour, elle paraît s'être préoc
cupée surtout de s'y faire la part du lion. Le Corps législatif
(2) On est amené à penser, a dit le Maréchal dans le mémo discours au
Sénat, que l'Algérie peut être peuplée de trois millions d'Européens,
sans que les Indigènes aient à en souffrir.
Alors,
pourquoi ne pas adopter des dispositions efficaces pour haler
le peuplement, puisque « quand nous en serons arrivés là (à trois mil
lions d'Européens) beaucoup de difficultés qui existent aujourd'hui se
ront applanies? »