Le docteur Dethève appelé en consultation par l'empereur ... - AFEC

Serge Franzini
ci la fît consulter ou non. Le prince Qing ou quelque autre des grands
chambellans ne manquait pas de s'agenouiller alors chaque fois qu'il
était appelé à servir d'intermédiaire entre les Souverains ou à recueillir
leurs paroles avant de les transmettre à M. Vissière. Au moment où ce
dernier allait se retirer avec le Dr Dethève, l'Impératrice l'interpella
pour lui demander quelle était la maladie de l'Empereur, et, sur la
réponse qui lui fut faite, elle manifesta le désir qu'un bon moyen fût
trouvé pour guérir l'auguste malade, et elle exprima ses remerciements
aux deux Français, pour la peine qu'ils avaient prise.
Le Dr Dethève et M. Vissière se retirèrent alors à reculons, en faisant
deux salutations profondes, et, au milieu du groupe des eunuques qui
ont envahi partiellement le cabinet, ils gagnent la cour avec les princes.
Il est à peu près neuf heures du matin. Le retour se fait par le même
chemin, et, dans la cour voisine, les grands secrétaires d'État Ronglu,
Gangyi et Wang Wenshao, sortant d'une salle d'attente, viennent
s'enquérir du résultat de la visite et recueillir des impressions. Le prince
Qing et les Ministres Chongli et Xu Yongyi prennent part, avec le Dr
Dethève et M. Vissière, dans la salle où avait eu lieu leur première
réunion, à une collation chinoise (potage aux nids d'hirondelles, potage
au riz et purée de haricots rouges, gâteaux) servie sur l'ordre exprès de
l'Impératrice Douairière. Un résumé de diagnostic est écrit par un des
secrétaires du Zongli Yamen, sur papier jaune, d'après les indications
du médecin de la Légation de France, pour être aussitôt transmis à LL.
MM.
Congé est pris du prince Qing sur le seuil de la salle d'attente, et les
Ministres Chong et Xu reconduisent par le même chemin, à travers le
parc, MM. Dethève et Vissière jusqu'à la porte Xiyuanmen, qu'ils
franchissent à dix heures et demie pour rentrer à la Légation de France,
emportant avec eux l'écrit impérial, la consultation des médecins chinois
et une substance à analyser, et escortés comme à l'aller par des officiers
chinois.
Pékin, le 20 octobre 1898. A. Vissière.
Pièce 5 : Compte rendu médical du Dr Dethève
Les archives diplomatiques ne semblent pas avoir conservé le rapport
rédigé en français par Dethève. Elles ont par contre gardé (à Nantes) la
copie de sa traduction en chinois, dans le recueil des correspondances
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