Le docteur Dethève appelé en consultation par l'empereur ... - AFEC
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Franzini<br />
qui, <strong>en</strong> sa qualité de directeur de l'École impériale de médecine de<br />
Tianjin, aurait eu plus de chance de conserver son impérial cli<strong>en</strong>t d'un<br />
jour.<br />
On constata que <strong>l'empereur</strong> Guangxu était vivant, et très malade.<br />
Suivant la coutume chinoise, il avait rédigé lui-même l'observation de<br />
sa maladie.<br />
Ce docum<strong>en</strong>t est curieux, je le transcris. On me permettra seulem<strong>en</strong>t<br />
d'<strong>en</strong> atténuer quelques termes.<br />
Ma maladie, écrit <strong>l'empereur</strong>, est l'insuffisance des organes nobles...<br />
Il arrive que j'ai des pertes successives p<strong>en</strong>dant deux ou trois fois. Cela<br />
lorsque j'<strong>en</strong>t<strong>en</strong>ds <strong>en</strong> rêve le bruit du gong 43 . J'éprouve alors des désirs<br />
et des pertes. Plus récemm<strong>en</strong>t, j'<strong>en</strong> eus sans rêve. J'<strong>en</strong> eus égalem<strong>en</strong>t la<br />
s<strong>en</strong>sation sans la réalité... Ces pertes <strong>en</strong> écoutant le son du gong provi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t<br />
de ce que, lorsque j'avais seize ans, p<strong>en</strong>dant l'automne, assistant à<br />
des représ<strong>en</strong>tations théâtrales, chaque fois que l'on battait le gong, <strong>en</strong><br />
<strong>en</strong>t<strong>en</strong>dant ce bruit, j'éprouvais au cœur de la satisfaction, si bi<strong>en</strong> que<br />
des désirs s<strong>en</strong>suels se produisir<strong>en</strong>t <strong>en</strong> moi. J'avais alors à volonté des<br />
preuves de ma virilité. Il me semblait que quelqu'un me commandait.<br />
C'est de ce temps que date mon initiation aux s<strong>en</strong>sations charnelles.<br />
P<strong>en</strong>dant l'année dernière et l'avant-dernière, ce n'est que p<strong>en</strong>dant<br />
la nuit, lorsque j'ai <strong>en</strong>t<strong>en</strong>du du bruit <strong>en</strong> rêve, que j'ai eu des pertes.<br />
Ce n'est pas guérison, mais faiblesse plus grande... je ne puis être<br />
homme à ma volonté.<br />
Après avoir décrit certaines douleurs trop spéciales, il ajoute :<br />
... Je ne puis supporter ni le froid, ni la chaleur, ni la fatigue. Si je<br />
reste longtemps debout, mes reins et mes jambes sont <strong>en</strong>core plus<br />
douloureux. Ma poitrine est pleine. Mon souffle est précipité, et je ne<br />
s<strong>en</strong>s pas de base sous mes pieds. Si je reste assis longtemps, mes yeux<br />
éprouv<strong>en</strong>t un gonflem<strong>en</strong>t et mes quatre membres sont douloureusem<strong>en</strong>t<br />
<strong>en</strong>gourdis ; ma poitrine est obstruée et mon souffle pressé. P<strong>en</strong>dant que<br />
je dors, la nuit, mes jambes et mes g<strong>en</strong>oux devi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t froids. Après le<br />
réveil, tout mon corps est inerte, et il m'est difficile de bouger ou de me<br />
retourner ; à l'ordinaire, j'ai un bourdonnem<strong>en</strong>t constant d'oreilles, et<br />
une légère surdité. Mes mains ont une s<strong>en</strong>sation perman<strong>en</strong>te de froid.<br />
C'est <strong>en</strong>core des symptômes difficiles à publier. Puis il termine ainsi :<br />
<strong>Le</strong> rôle décl<strong>en</strong>chant d'un bruit de gong ap<strong>par</strong>aît égalem<strong>en</strong>t dans l'observation<br />
autographe de 1907 sous la forme yi w<strong>en</strong> luosh<strong>en</strong>g (« dès que j'<strong>en</strong>t<strong>en</strong>ds<br />
le son du gong ») et ne correspond ni à une formulation médicale ni<br />
à une allusion littéraire répertoriée.<br />
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