Le docteur Dethève appelé en consultation par l'empereur ... - AFEC
Le docteur Dethève appelé en consultation par l'empereur ... - AFEC
Le docteur Dethève appelé en consultation par l'empereur ... - AFEC
Create successful ePaper yourself
Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.
<strong>Le</strong> <strong>docteur</strong> <strong>Dethève</strong> et <strong>l'empereur</strong> Guangxu<br />
... J'ai, p<strong>en</strong>dant le jour, de la <strong>par</strong>esse à me remuer ou à faire quelque<br />
chose, et le plus grand désir de me coucher. Cep<strong>en</strong>dant, lorsque je reste<br />
longtemps couché, j'ai à la poitrine un malaise difficile à supporter. Je<br />
crains aussi au plus haut point le v<strong>en</strong>t. Si le v<strong>en</strong>t frais m'a quelque peu<br />
atteint, j'éprouve une douleur au-dessus de la tempe droite, et je ne me<br />
s<strong>en</strong>s soulagé que lorsque j'ai vomi... Il est, <strong>en</strong> vérité, difficile de soigner<br />
ce mal et de maint<strong>en</strong>ir la santé [...].<br />
Dix années plus tard, dans un recueil d'anecdotes volontiers piquantes,<br />
George Soulié de Morant a utilisé la même observation autographe,<br />
<strong>en</strong> des termes très com<strong>par</strong>ables, mais <strong>en</strong> semblant ignorer son prédécesseur<br />
Jean Hess 44 . On peut p<strong>en</strong>ser qu'ils ont tous deux utilisé une même<br />
traduction première, nécessairem<strong>en</strong>t livrée <strong>par</strong> Vissière <strong>en</strong> son temps.<br />
Après avoir t<strong>en</strong>u divers postes de représ<strong>en</strong>tation <strong>en</strong> Chine à <strong>par</strong>tir de<br />
1901, lorsqu'il publie l'ouvrage <strong>en</strong> question <strong>en</strong> 1911, George Soulié de<br />
Morant (Georges Soulié pour l'état civil) est au quai d'Orsay, au poste<br />
<strong>par</strong>ticulier de secrétaire interprète auprès du ministre des Affaires étrangères,<br />
qui n'est autre que Stéph<strong>en</strong> Pichon, l'ambassadeur à Pékin <strong>en</strong><br />
1898. Cette position explique probablem<strong>en</strong>t le recours à un autre pseudonyme<br />
d'auteur (G. Lié Sou) et à une simple initiale pour désigner<br />
<strong>Dethève</strong> et Vissière dans son ouvrage, mais aussi elle laisse supposer<br />
que Soulié de Morant a eu accès à un docum<strong>en</strong>t qui selon ses propres<br />
termes « resta longtemps secret », et a dis<strong>par</strong>u depuis.<br />
Rejet de la <strong>consultation</strong>, déplacem<strong>en</strong>ts et réminisc<strong>en</strong>ces<br />
Dans leur interv<strong>en</strong>tion, <strong>Dethève</strong> et Vissière sont restés techniques et<br />
discrets, ap<strong>par</strong>emm<strong>en</strong>t sans souci des rumeurs qui prévalai<strong>en</strong>t à propos<br />
de la situation au palais. Si, sauf erreur, il faut constater qu'aucun auteur<br />
savant ou de premier plan n'a seulem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>registré l'événem<strong>en</strong>t, la<br />
presse d'actualité <strong>en</strong> a bi<strong>en</strong> r<strong>en</strong>du compte, <strong>par</strong>fois de manière peu<br />
flatteuse.<br />
44 G. Lié Sou [George Soulié de Morant], <strong>Le</strong>s femmes illustres : Tseu-hsi,<br />
impératrice des Boxers, Paris, 1911, p. 138-141.<br />
125