Le docteur Dethève appelé en consultation par l'empereur ... - AFEC

Franzini
L'un de ces décrets, dont la traduction est ci-jointe, est une sorte de
mea culpa de l'empereur, qui prie humblement la véritable souveraine
de la Chine « de lui accorder, avec sa maternelle bienveillance, ses directions
dans le gouvernement ». Désormais, Sa Majesté Cixi assistera aux
délibérations du Grand Conseil et aura le premier rang dans l'empire.
Les princes et les ministres lui seront conduits par le Fils du Ciel pour
s'agenouiller devant elle, suivant les rites. L'empereur lui-même fera
comme eux, et, prenant part à leurs génuflexions, se frappera trois fois
et à trois reprises le front contre terre en hommage de respect et de
soumission. Cette cérémonie a eu lieu le 24 septembre.
Un autre décret, également rendu par l'empereur, est ainsi conçu :
« Depuis la quatrième lune [du 20 mai au 18 juin], Nous avons été à
plusieurs reprises dans un état de santé défectueux, auquel les soins
médicaux qui Nous ont été donnés pendant bien des jours n'ont pas
apporté grande amélioration. Si, en dehors de Pékin, ou dans la ville, il
se trouve des personnes très expertes dans la science médicale, Nous
ordonnons dès maintenant à Nos ministres et fonctionnaires de la capitale
et des provinces de Nous les recommander en toute sincérité et
d'attendre Nos ordres. Celles d'entre ces personnes qui seraient présentement
dans les provinces devront être envoyées d'urgence et rapidement
à Pékin. » 10
On voit dans ces déclarations d'une façon singulière la confirmation
de nouvelles d'après lesquelles l'impératrice aurait l'intention de
rapporter la plupart des écrits publiés depuis quelques mois. Le prétexte
serait qu'ils ont été promulgués sous l'influence d'un état maladif
qui leur ôte la valeur et la raison d'être. Il paraît établi, d'ailleurs, que
la santé de l'empereur serait vraiment des plus chancelantes, comme je
le disais dans ma dépêche n° 65, et qu'il y aurait lieu de s'attendre à sa
fin prochaine. Son héritier serait choisi, et la future régente (qui exerce
déjà en fait les fonctions qu'elle se réserve en droit) aurait eu soin de
Ce décret est paru dans un numéro de la Gazette de Pékin (Jingbao), dont
la British Library possède une copie. Il figure aussi dans les Annales véridiques
du règne de Guangxu, le Dezong shilu, Mukden/Tokyo, 1937-1938,
réimp. Taipei, 1963-1964, juan 426, p. 601. Pour d'autres traductions, cf.
J. Tobar (trad.), « Décrets impériaux — 1898 », Série d'Orient (Shanghai),
n° 4, 1900 ; ainsi que Translation of the Peking Gazette for 1898,
Shanghai, 1899.
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