Cuisine et Politique: le plat national existe-t-il? - Revue des sciences ...
Cuisine et Politique: le plat national existe-t-il? - Revue des sciences ...
Cuisine et Politique: le plat national existe-t-il? - Revue des sciences ...
You also want an ePaper? Increase the reach of your titles
YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.
Patrick Ténoudji Souverain<strong>et</strong>é <strong>et</strong> subsidiarité : l’Europe fait-el<strong>le</strong> pâlir la nation ?<br />
52<br />
ci varie avec <strong>le</strong> contexte, la nation n’étant<br />
ni l’unique prof<strong>il</strong>, ni fata<strong>le</strong>ment l’avenir<br />
<strong>des</strong> autres. L’universel que la France voudrait<br />
faire partager au monde, ou <strong>le</strong> <strong>national</strong><br />
ex-impérial du peup<strong>le</strong> de sang al<strong>le</strong>mand,<br />
n’ont pas lieu d’être dans la<br />
Péninsu<strong>le</strong> : l’Italie, qui baigne dans une<br />
tradition d’Église <strong>et</strong> d’Empire universels<br />
se pense en terroirs. Sur <strong>le</strong>s premières<br />
plaques euro-italiennes, la nation pâlit<br />
devant l’Europe, alors que sur <strong>le</strong>s dernières,<br />
nation <strong>et</strong> Europe pâlissent devant<br />
l’appartenance loca<strong>le</strong>. Ce n’est pas une<br />
révolution, c’est une prise de conscience.<br />
L’Italie, à l’origine de ce qui fait l’Europe<br />
au plan <strong>des</strong> va<strong>le</strong>urs, se cherche actuel<strong>le</strong>ment<br />
comme une inquiétude, à la fois<br />
dans l’universel <strong>et</strong> dans <strong>le</strong> local, c’est-àdire<br />
dans l’européen en tant que nation,<br />
région, province ou terroir.<br />
Dans <strong>le</strong>s domaines qui ne relèvent pas de<br />
sa compétence exclusive, la Communauté<br />
n’intervient, conformément au principe<br />
de subsidiarité, que si <strong>et</strong> dans la mesure<br />
où <strong>le</strong>s objectifs de l’action envisagée ne<br />
peuvent pas être réalisés de manière suffisante<br />
par <strong>le</strong>s États membres <strong>et</strong> ne peuvent<br />
donc, en raison <strong>des</strong> dimensions ou<br />
<strong>des</strong> eff<strong>et</strong>s de l’action envisagée, être<br />
mieux réalisés au niveau communautaire.<br />
(Traité de Rome, 1957, art 3 B)<br />
Ce texte peu excitant formu<strong>le</strong> seul <strong>le</strong><br />
principe européen de subsidiarité. C’est<br />
une définition négative : la Communauté<br />
intervient sur ce qui n’est pas suffisamment<br />
assuré par l’État <strong>et</strong> peut l’être<br />
« mieux » par el<strong>le</strong> : vu de France, rien.<br />
Mais dans ce rien, tout peut s’engouffrer.<br />
La subsidiarité européenne, c’est la<br />
souverain<strong>et</strong>é.<br />
La notion de subsidiarité vient du droit<br />
canon, où l’introduisit <strong>le</strong> pape Léon XIII en<br />
1891 (Encyclique De Rerum Novarum)<br />
après la perte de ses États, pour réaffirmer<br />
son emprise, non sur <strong>le</strong> spirituel, <strong>il</strong> n’en<br />
avait pas besoin, mais sur <strong>le</strong>s appartenances<br />
intermédiaires de la fam<strong>il</strong><strong>le</strong> <strong>et</strong> de<br />
la paroisse. L’Encyclique Quadragesimo<br />
Anno (1931), rédigée par Pie XI après <strong>le</strong>s<br />
accords de Latran (1929), institue à partir<br />
de c<strong>et</strong>te notion <strong>le</strong> recours supra<strong>national</strong><br />
de l’âme, garante <strong>des</strong> droits inaliénab<strong>le</strong>s de<br />
la personne individuel<strong>le</strong>, donnant à l’Église<br />
droit de recours sur l’embrigadement<br />
de la jeunesse que <strong>le</strong> fascisme était en<br />
train d’instituer, après avoir fermé <strong>le</strong>s<br />
organisations catholiques de jeunesse 12 .<br />
El<strong>le</strong> posait, contre l’État, une Église gardienne<br />
<strong>des</strong> spécificités loca<strong>le</strong>s <strong>et</strong> hiérarchisait<br />
<strong>le</strong>s systèmes d’appartenances<br />
internes à la communauté chrétienne de<br />
l’Église à la personne en passant par <strong>le</strong>s<br />
niveaux <strong>national</strong>, local <strong>et</strong> fam<strong>il</strong>ial. La subsidiarité<br />
européenne en est directement<br />
issue. L’Église n’a jamais cessé d’ut<strong>il</strong>iser<br />
ce concept sur <strong>le</strong> terrain, <strong>et</strong> <strong>le</strong> mot reste<br />
fam<strong>il</strong>ier à de nombreux Européens 13 :<br />
ainsi en Italie <strong>le</strong> manuel de base <strong>des</strong> premières<br />
années d’éco<strong>le</strong> élémentaire s’appel<strong>le</strong><br />
(nom commun) <strong>il</strong> sussidiario, <strong>et</strong> par<strong>le</strong><br />
de tout. La Commission Européenne<br />
(1992) formu<strong>le</strong> ainsi ce principe :<br />
Un État ou une fédération d’États dispose,<br />
dans l’intérêt commun, <strong>des</strong> seu<strong>le</strong>s<br />
compétences que <strong>le</strong>s personnes, <strong>le</strong>s<br />
fam<strong>il</strong><strong>le</strong>s, <strong>le</strong>s entreprises ou <strong>le</strong>s col<strong>le</strong>ctivités<br />
loca<strong>le</strong>s ou régiona<strong>le</strong>s ne peuvent<br />
assumer isolément 14 .<br />
Dans un conflit d’enjeux individuels,<br />
fam<strong>il</strong><strong>le</strong> <strong>et</strong> entreprise sont <strong>des</strong> col<strong>le</strong>ctivités<br />
dotées, par contrat, de compétences qu’<strong>il</strong><br />
s’agit de hiérarchiser : ce texte semb<strong>le</strong><br />
pensé en anglais. La véritab<strong>le</strong> révolution<br />
n’a l’air de rien, el<strong>le</strong> est en creux, el<strong>le</strong> formu<strong>le</strong><br />
l’absence d’une évidence jusqu’ici<br />
informulée parce qu’el<strong>le</strong> allait sans dire.<br />
La voici : ce principe fondateur de l’institution<br />
européenne ne pose explicitement<br />
aucune appartenance totalisante. Le mot<br />
a été choisi pour ses origines mo<strong>des</strong>tes :<br />
subsidium évoque un appoint, une ressource,<br />
<strong>il</strong> a donné « subside ». Mais aucun<br />
pouvoir n’échappe à son contrô<strong>le</strong>. Le<br />
même texte ajoute que <strong>le</strong>s termes<br />
« domaines de compétence exclusive »,<br />
ut<strong>il</strong>isés dans <strong>le</strong> document, sont mal choisis<br />
: c<strong>et</strong>te délimitation <strong>des</strong> compétences relève<br />
d’une autre problématique, qui est cel<strong>le</strong><br />
de la primauté. L’Europe, lieu de c<strong>et</strong>te primauté,<br />
respire un air de souverain<strong>et</strong>é. Et<br />
que dire de ce droit de délimitation <strong>des</strong><br />
domaines respectifs <strong>des</strong> États <strong>et</strong><br />
col<strong>le</strong>ctivités ?<br />
La notion de frontière<br />
en question<br />
■<br />
La subsidiarité européenne pose <strong>le</strong><br />
problème général de la notion de frontière<br />
dans un monde où, partout, la<br />
souverain<strong>et</strong>é se diffuse entre <strong>le</strong>s<br />
niveaux locaux, nationaux <strong>et</strong> continentaux.<br />
Une fois formulée, el<strong>le</strong> m<strong>et</strong> en<br />
question la va<strong>le</strong>ur de la frontière<br />
comme ligne de démarcation spatia<strong>le</strong> <strong>et</strong><br />
évoque l’ancienne « marche », délimitation<br />
large <strong>et</strong> imprécise, malléab<strong>le</strong> <strong>et</strong><br />
relative, s’adaptant aux nécessités défensives<br />
sans empêcher <strong>le</strong>s relations amica<strong>le</strong>s<br />
(Arnold van Gennep (1921) 1995,<br />
p. 154-55) 15 . C<strong>et</strong>te réintroduction d’un<br />
rapport de proximité rem<strong>et</strong> en question<br />
d’une part l’idée française de la nation<br />
« inclusive » comme contrat social <strong>et</strong><br />
plébiscite de chaque jour (Ernest Renan<br />
1882) <strong>et</strong> sa primauté sur la nation<br />
« exclusive », culture ou <strong>et</strong>hnie, <strong>et</strong><br />
d’autre part l’équation maussienne<br />
citoyenn<strong>et</strong>é = <strong>national</strong>ité, liée à l’hypothèse<br />
d’un passage nécessaire par l’<strong>et</strong>hnie,<br />
puis la nation, vers l’intégration de<br />
l’Humain : pour Mauss l’Europe, qui<br />
enfante <strong>le</strong>s nations, n’est pas une appartenance<br />
souveraine, mais seu<strong>le</strong>ment un<br />
inter<strong>national</strong>isme (péjoratif, dans l’introduction<br />
de Marcel Mauss 1953-4).<br />
Les plaques françaises <strong>le</strong> disent de<br />
manière emblématique, en un raccourci<br />
de la nation française à l’universel<br />
inter<strong>national</strong>iste.<br />
Là où l’État est « moins » souverain,<br />
<strong>et</strong> l’Église plus présente, la subsidiarité<br />
est une vie<strong>il</strong><strong>le</strong> connaissance. La<br />
constitution italienne de 1948 <strong>et</strong> <strong>le</strong><br />
Grundges<strong>et</strong>z fédéral al<strong>le</strong>mand de 1949<br />
reprennent <strong>le</strong> 10 ème amendement de la<br />
constitution américaine : Les pouvoirs<br />
non délégués aux États Unis par la constitution<br />
ou non interdits par el<strong>le</strong> aux États<br />
sont réservés aux États ou aux personnes.<br />
La version italienne valorise plus<br />
explicitement <strong>le</strong> local : la loi 833 (1978,<br />
artic<strong>le</strong> 13) stipu<strong>le</strong> que <strong>le</strong>s fonctions non<br />
expressément réservées à l’État <strong>et</strong> aux<br />
régions sont sous la responsab<strong>il</strong>ité <strong>des</strong><br />
gouvernements locaux. La subsidiarité<br />
italienne est plus qu’une extension de<br />
ces textes : comme <strong>le</strong> montrent aussi <strong>le</strong>s<br />
plaques minéralogiques, el<strong>le</strong> a relancé<br />
l’appartenance provincia<strong>le</strong>, <strong>et</strong> <strong>le</strong>s col<strong>le</strong>ctivités<br />
loca<strong>le</strong>s ont envahi <strong>le</strong> domaine<br />
de l’État italien partout où la<br />
législation <strong>le</strong> perm<strong>et</strong>tait.<br />
Les Länder frontaliers al<strong>le</strong>mands<br />
de l’Est <strong>et</strong> du Sud (<strong>et</strong> de droite) ont<br />
voté <strong>des</strong> restrictions à l’artic<strong>le</strong> 16 de la<br />
constitution de 1949, qui stipu<strong>le</strong> que<br />
Les persécutés politiques ont droit d’asi<strong>le</strong><br />
en Al<strong>le</strong>magne, <strong>et</strong> prennent souverainement<br />
<strong>des</strong> mesures draconiennes de<br />
surve<strong>il</strong>lance, refou<strong>le</strong>ment sans examen<br />
ou reconduite automatique aux frontières.<br />
Aussi <strong>le</strong>s demandeurs d’asi<strong>le</strong> ne<br />
passent plus la frontière à pied ou en<br />
taxi, comme c’était <strong>le</strong> cas <strong>il</strong> y a dix ans,<br />
<strong>il</strong>s prennent l’avion : <strong>il</strong>s préfèrent <strong>le</strong>s<br />
camps d’hébergement de l’État, gr<strong>il</strong>lagés<br />
(avec miradors) <strong>et</strong> gardés m<strong>il</strong>itai-<br />
rement par crainte <strong>des</strong> attentats<br />
racistes, durant l’examen de <strong>le</strong>ur cas, à<br />
l’expulsion par <strong>le</strong>s autorités régiona<strong>le</strong>s.<br />
La subsidiarité européenne, formulée<br />
pour ne froisser aucune susceptib<strong>il</strong>ité<br />
nationa<strong>le</strong> <strong>et</strong> limiter <strong>le</strong> domaine supra<strong>national</strong>,<br />
déshab<strong>il</strong><strong>le</strong> l’État de pouvoirs que<br />
<strong>le</strong>s col<strong>le</strong>ctivités de niveau inférieur n’ont<br />
qu’à ramasser en légiférant. En d’autres<br />
termes, vue de France, el<strong>le</strong> redistribue la<br />
perspective, de la nation maussienne,<br />
horizon « évolutionniste », à une diversité<br />
de prof<strong>il</strong>s d’appartenance contextuels.<br />
La France peut-el<strong>le</strong> être à la fois un morceau<br />
d’Europe <strong>et</strong> <strong>le</strong> héraut de l’universel<br />
« Humain » ? Vu d’en haut, <strong>le</strong>s cultures<br />
européennes sont équiva<strong>le</strong>ntes. La subsidiarité<br />
européenne, offrant au citoyen <strong>des</strong><br />
recours contre l’État, a une action unificatrice<br />
sur <strong>le</strong>s institutions <strong>et</strong> la législation<br />
<strong>des</strong> pays membres. L’Europe interroge <strong>le</strong>s<br />
évidences loca<strong>le</strong>s. Le référendum sur<br />
Maastricht a mis en lumière <strong>des</strong> différences<br />
: <strong>le</strong>s Italiens, <strong>le</strong>s Espagnols <strong>et</strong> <strong>le</strong>s<br />
Al<strong>le</strong>mands, qui avaient dans <strong>le</strong>ur constitution<br />
<strong>des</strong> artic<strong>le</strong>s sur la subsidiarité,<br />
l’acceptèrent plus aisément que <strong>le</strong>s Français<br />
<strong>et</strong> <strong>le</strong>s Britanniques. Ces derniers<br />
dénoncèrent son côté ambigu, mystique<br />
(cf. Adonis & Jones, 1992 <strong>et</strong> Wallace &<br />
W<strong>il</strong>ke, 1990). La souverain<strong>et</strong>é s’affirme,<br />
pour <strong>le</strong> Royaume Uni, d’une relation<br />
interdépendante en un lieu donné : <strong>le</strong> Roi<br />
ou la Reine en son Par<strong>le</strong>ment.<br />
En France, la souverain<strong>et</strong>é prend sa<br />
source dans la nation, <strong>le</strong> peup<strong>le</strong> s’exprimant<br />
au suffrage universel. Les citoyens<br />
français interprètent donc la subsidiarité,<br />
soit comme une avancée de l’universalisme<br />
individualiste (<strong>national</strong>), soit - mais<br />
plus faci<strong>le</strong>ment - comme sa négation au<br />
profit <strong>des</strong> particularismes <strong>le</strong>s plus divers.<br />
Il est intéressant de constater que la<br />
majorité <strong>des</strong> recours contre <strong>le</strong>s États à la<br />
Cour Européenne <strong>des</strong> Droits de l’Homme,<br />
à Strasbourg, aux statuts de laquel<strong>le</strong> la<br />
France a très tardivement adhéré, sont <strong>le</strong><br />
fait de citoyens italiens, <strong>et</strong> ont pour base<br />
d’opération <strong>des</strong> régions, communes,<br />
« associations », entreprises ou même<br />
fam<strong>il</strong><strong>le</strong>s. 16<br />
L’évolution <strong>des</strong> « plaques subsidiaires<br />
» européennes peut semb<strong>le</strong>r<br />
anecdotique. Mais derrière l’évidence<br />
pointe <strong>le</strong> vécu <strong>et</strong> l’invention créatrice <strong>des</strong><br />
sociétés, en interaction permanente avec<br />
la volonté normative de la législation. Les<br />
proj<strong>et</strong>s de société européens ressortent<br />
de ces changements profondément<br />
inchangés. La subsidiarité européenne a<br />
révélé <strong>des</strong> fa<strong>il</strong><strong>le</strong>s constitutionnel<strong>le</strong>s,<br />
battu en brèche l’irresponsab<strong>il</strong>ité <strong>des</strong><br />
États, sans entamer <strong>le</strong>s modè<strong>le</strong>s locaux.<br />
L’évolution <strong>des</strong> plaques automobi<strong>le</strong>s italiennes<br />
laisse envisager un reflux. L’Europe<br />
n’a désacralisé la Nation que là où<br />
el<strong>le</strong> l’était déjà : est-el<strong>le</strong> l’avenir, ou seu<strong>le</strong>ment<br />
un catalyseur de changement ?<br />
Bibliographie<br />
• ADONIS & JONES, Subsidiarity and<br />
the Community’s Constitutionnal Future.<br />
Oxford, Nuffield Col<strong>le</strong>ge Discussion<br />
Paper, 1992.<br />
• Le principe de subsidiarité, Communication<br />
de la Commission <strong>des</strong> Communautés<br />
Européennes au Conse<strong>il</strong> <strong>et</strong> au<br />
Par<strong>le</strong>ment Européen, Bruxel<strong>le</strong>s,<br />
(27-10-1992)<br />
• DUMONT, Louis, Essais sur l’individualisme.<br />
Paris, Seu<strong>il</strong>, 1983.<br />
• —, L’idéologie Al<strong>le</strong>mande (Homo aequalis,<br />
II). Paris, Gallimard, 1991.<br />
• GENNEP, Arnold van, Traité comparatif<br />
<strong>des</strong> <strong>national</strong>ités. Paris, CTHS, (1921)<br />
1995.<br />
• JEGGLE, Utz & RAPHAËL, Freddy,<br />
eds., D’une rive à l’autre : rencontres<br />
<strong>et</strong>hnologiques franco-al<strong>le</strong>man<strong>des</strong>. Paris,<br />
MSH, 1997.<br />
• Les traités de Rome, Maastricht <strong>et</strong><br />
Amsterdam, textes comparés. Paris, La<br />
documentation Française, 1999.<br />
• MAGLI, Ida, La bandiera strappata.<br />
Guanda, Parma, 1994.<br />
• —, Contro l’Europa. M<strong>il</strong>ano, Bompiani1997.<br />
• MAUSS, Marcel, « Une catégorie de<br />
l’esprit humain : la notion de personne,<br />
cel<strong>le</strong> de « moi » » in Sociologie <strong>et</strong><br />
anthropologie. Paris, PUF, (1938) 1950,<br />
p. 351-361.<br />
• —« Nation, <strong>national</strong>ité, inter<strong>national</strong>isme<br />
» in Œuvres complètes, III,<br />
367 386. Paris, Minuit, (1953-4) 1968.<br />
• MORIN, Edgar, La méthode I. La nature<br />
de la nature. Paris Seu<strong>il</strong>, 1977.<br />
• RENAN, Ernest, Qu’est-ce qu’une<br />
nation ? Paris, Bordas, (1882) 1986.<br />
• SCIASCIA, Leonardo, Occhiu di capra,<br />
M<strong>il</strong>ano, Adelphi, 1990.<br />
• TENOUDJI, Patrick, Le Cœur <strong>et</strong>/ou la<br />
Raison. Étude comparative sur la<br />
fam<strong>il</strong><strong>le</strong> <strong>et</strong> <strong>le</strong>s rapports entre générations<br />
à Paris <strong>et</strong> Nap<strong>le</strong>s (en voie d’achèvement).<br />
• TOCQUEVILLE, A<strong>le</strong>xis de, L’ancien<br />
régime <strong>et</strong> la révolution. Paris, Gallimard,<br />
(1857) 1967.<br />
• WALLACE & WILKE, Subsidiarity:<br />
Approaches to Power-Sharing in the<br />
EC, London, RIIA, 1990.<br />
■<br />
53<br />
<strong>Revue</strong> <strong>des</strong> Sciences Socia<strong>le</strong>s, 2001, n° 28, nouve@ux mon<strong>des</strong> ?