Cuisine et Politique: le plat national existe-t-il? - Revue des sciences ...
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Jean-Baptiste LEGAVRE<br />
Des journalistes au trava<strong>il</strong> : <strong>le</strong> portrait dans Libération<br />
142<br />
M. Freeman lui demande s’<strong>il</strong> est « l’homme<br />
<strong>le</strong> plus sexy qu’[el<strong>le</strong> a] jamais rencontré ».<br />
C’est encore G. Lefort qui dans deux portraits<br />
joue avec <strong>le</strong>s règ<strong>le</strong>s habituel<strong>le</strong>s du<br />
trava<strong>il</strong> journalistique, se décrivant tout<br />
entier séduit par l’acteur britannique<br />
R. Ever<strong>et</strong>t, n’osant sauf à la fin lui poser la<br />
question qui <strong>le</strong> taraude sur son homosexualité<br />
<strong>et</strong> m<strong>et</strong>tant en scène continûment<br />
ses multip<strong>le</strong>s auto-réf<strong>le</strong>xions au f<strong>il</strong><br />
<strong>des</strong> questions <strong>et</strong> <strong>des</strong> réponses de l’acteur.<br />
C’est encore <strong>le</strong> même journaliste qui<br />
indique « la surchauffe » (i.e, sexuel<strong>le</strong>...)<br />
<strong>des</strong> journalistes présents à Libération<br />
lorsque l’acteur R. Zem vient <strong>le</strong> rejoindre<br />
pour l’entr<strong>et</strong>ien. D’une autre manière,<br />
B. Grosjean signa<strong>le</strong> très bien comment un<br />
entr<strong>et</strong>ien - ici avec P. Bruel - est bien une<br />
interaction où s’échangent en marge de<br />
multip<strong>le</strong>s questions, remarques ou notations,<br />
a priori non mob<strong>il</strong>isab<strong>le</strong>s dans un<br />
portrait classique <strong>et</strong> qui pourtant ici vont<br />
lui donner matière à percevoir : <strong>le</strong> chanteur<br />
va jusqu’à lui distribuer « <strong>le</strong>s coordonnées<br />
d’un cancérologue susceptib<strong>le</strong> de<br />
[la] dégoûter du vice » de fumer. Plus largement<br />
encore, <strong>des</strong> rédacteurs de Libération<br />
décrivent <strong>le</strong>s réactions de l’interviewé<br />
à <strong>le</strong>urs questions. C’est un propos rapporté<br />
qui fait rougir J.-L. Trintignant. Ou <strong>le</strong><br />
visage de l’actrice C. Frot qui « change à<br />
chaque question ». C’est l’atmosphère de la<br />
rencontre qui gêne (?) J.-P. Mariel<strong>le</strong> :<br />
« Généra<strong>le</strong>ment, j’évite ce genre de rapport<br />
que nous avons tous <strong>le</strong>s deux » précise l’acteur<br />
à la journaliste. Ou <strong>le</strong> comique<br />
D. Cowl qui se plaint <strong>des</strong> questions, toujours<br />
<strong>le</strong>s mêmes selon lui, <strong>et</strong> aimerait<br />
qu’on lui demande... combien <strong>il</strong> chausse ;<br />
ce que finit par faire <strong>le</strong> rédacteur. Ou<br />
F. Luchini, si prolixe <strong>et</strong> qui soudain ne<br />
répond plus : « Il y a comme un blanc, un<br />
si<strong>le</strong>nce criant » écrit <strong>le</strong> rédacteur. L’acteur<br />
M. Galabru transforme la rencontre en un<br />
long monologue : « C’est un flot qu’aucune<br />
question ne peut canaliser », paraît se navrer<br />
<strong>le</strong> journaliste qui n’arrive pas à diriger la<br />
rencontre comme <strong>il</strong> l’entend.<br />
Rencontres d’egos ?<br />
Des journalistes par<strong>le</strong>nt donc de <strong>le</strong>ur<br />
trava<strong>il</strong> en parlant de <strong>le</strong>urs rencontres. Ce<br />
journalisme serait-<strong>il</strong> fina<strong>le</strong>ment une sorte<br />
d’« ego-journalisme » ? La réponse ne va<br />
pas de soi. Sans doute dans ces portraits,<br />
<strong>le</strong> journaliste s’auto-présente plus ou<br />
moins directement. Sans doute, <strong>il</strong> s’y<br />
montre à son avantage ou sinon, comme on<br />
■<br />
l’a dit, <strong>il</strong> <strong>le</strong> fait pour mieux interpréter la<br />
situation <strong>et</strong> donc, en dernière analyse, en<br />
tirer parti. Mais <strong>le</strong> dire ne doit pas faire<br />
oublier deux dimensions de l’écriture. La<br />
première est que la mise en avant de soi<br />
ne se fait qu’exceptionnel<strong>le</strong>ment à la première<br />
personne, comme si <strong>le</strong>s journalistes<br />
hésitaient encore à complètement franchir<br />
<strong>le</strong> pas. Un seul portrait de l’échant<strong>il</strong>lon<br />
mob<strong>il</strong>ise la première personne du<br />
singulier. Et encore, la phrase d’attaque<br />
est une formu<strong>le</strong> impersonnel<strong>le</strong> : « J’ai dîné<br />
avec <strong>le</strong> diab<strong>le</strong> » écrit <strong>le</strong> rédacteur dépeignant<br />
E. O. W<strong>il</strong>son. Plus souvent, la troisième<br />
personne du singulier est la règ<strong>le</strong>.<br />
Comme avec la pianiste H. Grimaud : « A<br />
voir la flamme au fond <strong>des</strong> yeux clairs, on se<br />
dit... » ou la sexologue S. Hite : « On attendait<br />
une féministe tannée par <strong>le</strong>s combats.<br />
C’est Barbie au bal du gouverneur qui tend<br />
une main de papier de soie ». Ou avec <strong>le</strong> réalisateur<br />
J.-P. Mocky : « On pense [en <strong>le</strong><br />
voyant] à Céline f<strong>il</strong>mé à la fin de sa vie (...).<br />
On <strong>le</strong> lui dit ». Ou avec l’ancien animateur<br />
de télévision M. Polac « Dehors un énorme<br />
chêne... <strong>et</strong> on se dit». Ou <strong>le</strong>s architectes<br />
D.Valode <strong>et</strong> J. Pistre : «On demande à <strong>le</strong>ur<br />
assistante comment <strong>le</strong>s reconnaître»...<br />
Rarement, la première personne du<br />
pluriel est r<strong>et</strong>enue, comme avec l’assassin<br />
de R. Bousqu<strong>et</strong> - Ch. Didier - : « La dernière<br />
fois que nous l’avons vu... ». Par<strong>le</strong>r de soi,<br />
indirectement à la troisième personne<br />
peut perm<strong>et</strong>tre de contourner l’obstac<strong>le</strong> :<br />
pour portraiturer Li Hongzi, « <strong>le</strong> grand<br />
maître de l’Éco<strong>le</strong> de la roue de la loi de Bouddha<br />
», <strong>le</strong> journaliste commence une phrase<br />
par «l’indécrottab<strong>le</strong> rationaliste d’Occident<br />
qu’<strong>il</strong> reçoit dans un studio spartiate... ».<br />
Mais <strong>le</strong> procédé est plus rare encore que<br />
celui consistant à imaginer un <strong>le</strong>cteur<br />
acteur de la situation ou, pour <strong>le</strong> dire en<br />
d’autres termes, un journaliste faisant<br />
comme si <strong>le</strong> <strong>le</strong>cteur était son égal en<br />
situation. Ainsi avec G.Wolinski : « Il vous<br />
tutoie d’emblée » ou l’acteur N. Nolte :<br />
« Parfois, <strong>il</strong> approche son visage intense à<br />
quelques centimètres du vôtre ».<br />
Mais <strong>il</strong> est une deuxième dimension de<br />
l’écriture, plus essentiel<strong>le</strong>, à prendre en<br />
compte. La mise en avant de soi, si el<strong>le</strong><br />
peut agacer ou déstab<strong>il</strong>iser <strong>des</strong> <strong>le</strong>cteurs<br />
attachés à un journalisme plus canonique,<br />
a l’avantage d’offrir en même temps une<br />
autre image du métier ; en tout cas une<br />
première réf<strong>le</strong>xion en acte <strong>des</strong> eff<strong>et</strong>s<br />
d’une co-présence sur la construction de<br />
la réalité. Autrement dit, en se donnant à<br />
voir comme partie prenante de la réalité<br />
décrite, <strong>le</strong> rédacteur ne fait plus comme si<br />
cel<strong>le</strong>-ci était extérieure à lui, ses expériences,<br />
sensib<strong>il</strong>ités <strong>et</strong> relations interpersonnel<strong>le</strong>s.<br />
Il ne cache plus <strong>le</strong>s obstac<strong>le</strong>s<br />
quotidiens susceptib<strong>le</strong>s de bâtir « l’actualité<br />
». Il abandonne tendanciel<strong>le</strong>ment<br />
<strong>le</strong> mythe d’une neutralité, gage supposé<br />
de l’objectivité. C’est peut-être L. Le<br />
Va<strong>il</strong>lant, membre du service « Portraits »<br />
qui, dans <strong>le</strong> dernier paragraphe de son<br />
papier consacré à la présentatrice de TF1<br />
C. Chazal, livre la clé de l’exercice. « Refus<br />
de préciser [de C. Chazal], inuti<strong>le</strong> d’insister.<br />
Disparition derrière la neutralité supposée<br />
du journaliste. Ce personnage sans roman,<br />
sans romance ». C’est bien ce cliché qui,<br />
dans ces plus de 1000 portraits déjà<br />
publiés par Libération, commence à vo<strong>le</strong>r<br />
en éclats.<br />
Portraits de Libération<br />
cités (<strong>le</strong> nom de l’auteur de<br />
l’artic<strong>le</strong> figure entre parenthèses)<br />
AMIRSHAHI (P.), « Vue sur la MNEF »,<br />
17 février 1999 (P. QUINIO).<br />
ANGOT (C.), « Eau de rose », 29 juin<br />
2000 (M.-F. SANTICCI).<br />
BARCLAY (E.), « 78 tours »,<br />
30 décembre 1999 (E. AESCHIMAN).<br />
BENGUIGUI (Y.), « Algérie de me voir<br />
si bel<strong>le</strong> », 9 février 1999 (R. GARRIGOS<br />
<strong>et</strong> I. ROBERTS).<br />
BONDY (L.), « Jeux sans frontières »,<br />
20 septembre 1999 (A. DIATKINE).<br />
BOVÉ (J.), « A causse <strong>et</strong> à cri »,<br />
17 septembre 2000 (G. LAVAL).<br />
BRAS (M.), « Chef perché », 23 avr<strong>il</strong><br />
2000 (V. NOCE).<br />
BROCHET (A.), « Comme une poisson<br />
sur la branche », 4 mars 1999 (L. Le<br />
VAILLANT).<br />
BRUEL (P.), « L’amour propre »,<br />
4 mai 2000 (B. GROSJEAN).<br />
CHAZAL (C.), « Lisse au pays <strong>des</strong> merve<strong>il</strong><strong>le</strong>s<br />
», 9 mai 2000 (L. Le VAILLANT).<br />
CAUNES (E. de), « Un jeu d’enfant »,<br />
21 avr<strong>il</strong> 1999 (L. Le VAILLANT).<br />
COHN-BENDIT (G.), « Frater ego »,<br />
4 septembre 2000 (O. MILLOT).<br />
COWL (D.), « Le surdoué jouait <strong>le</strong>s<br />
sous-doués », 25 août 1999 (O. SÉGU-<br />
RET).<br />
DEBOUZE (J.), « Bon qu’à tchatche »,<br />
12 avr<strong>il</strong> 1999 (M. HOLTZ).<br />
DELÉPINE (B.), « Oiseau de parodie »,<br />
8 mars 2000 (E. PONCET).<br />
DEQUENNE (E.), « Môme courage »,<br />
27 septembre 1999 (P. NIVELLE).<br />
■<br />
DESJARDINS (R.), « Aux arbres<br />
citoyens », 23 mars 2000 (L. Le<br />
VAILLANT).<br />
DEVIERS-JONCOUR (Ch.), « La pétro<strong>le</strong>use<br />
», 15 juin 2000 (L. Le VAILLANT).<br />
DIDIER (C.), « Larmes du crime »,<br />
4 avr<strong>il</strong> 2000 (S. CHALENDON).<br />
FLEUTIAUX (B.), « Y a plus photo », 10<br />
août 2000 (J. PERRIGNON).<br />
FORD (H.), « Toujours Jones »,<br />
13 septembre 2000 (P. NIVELLE).<br />
FREEMAN (M.), « L’affranchi », 2 <strong>et</strong> 3<br />
septembre 2000 (J. PERRIGNON).<br />
FROT (C.), « Femme écran », 7 ju<strong>il</strong>l<strong>et</strong><br />
1999 (A. DIATKINE).<br />
GALABRU (M.), « L’ogre de Barbarie »,<br />
9 <strong>et</strong> 10 octobre 1999 (R. SOLIS).<br />
GAULTIER (J.-P.), « L’homme aux cors<strong>et</strong>s<br />
», 17-17 ju<strong>il</strong>l<strong>et</strong> 1999 (J. PERRIGNON).<br />
GRIMAUD (H.), « Concert de<br />
louanges », 6 janvier 2000 (P. SABA-<br />
TIER).<br />
GRUMBERG (J.-C.), « Ta<strong>il</strong><strong>le</strong>ur de<br />
père », 12 <strong>et</strong> 13 février 2000 (A. DIAT-<br />
KINE).<br />
HILFINGER (T.), « Nipe ta mère », 8<br />
mars 1999 (A. BOULAY).<br />
HITE (S.), « Glamour, toujours glamour<br />
», 18 février 1999 (M. GUI-<br />
CHOUX).<br />
HONGZI (L.), « Le grand Gong en<br />
avant », 21 juin 1999 (P. SABATIER).<br />
IRVING (J.), « Le musc<strong>le</strong> <strong>et</strong> la plume »,<br />
20 mars 2000 (C. AYAD).<br />
JOLY (E.), « La J... de la République »,<br />
6 juin 2000 (P. NIVELLE).<br />
JAOUI (A.), « Ta<strong>le</strong>nt-aigu<strong>il</strong><strong>le</strong> », 1er<br />
février 2000 (P. NIVELLE).<br />
KEITEL (H.), « Label bête », 12 janvier<br />
2000 (M. GUICHOUX).<br />
LEESON (M.), « Le cave du sièc<strong>le</strong> », 27<br />
janvier 2000 (R. LECADRE).<br />
LÉVY (B.-H.), « La règ<strong>le</strong> du je », 16<br />
février 2000 (P. LANÇON).<br />
MARIELLE (J.-P.), « Le grand moyen »,<br />
10 avr<strong>il</strong> 2000 (J. PERRIGNON).<br />
MASO (J.), « L’ami d’ouverture », 6 <strong>et</strong> 7<br />
février 1999 (P. ROCHETTE).<br />
MOLL (D.), « Par delà <strong>le</strong> bien », 21 août<br />
2000 (A. DIATKINE).<br />
MOCKY (J.-P.), « La folie <strong>des</strong> glandeurs<br />
», 10 janvier 2000 (H. AUBRON).<br />
MORRICONE (E.), « Staccatoviste », 11<br />
mai 2000 (P. NIVELLE).<br />
NOLTE (N.), « Fais moi mâ<strong>le</strong> », 24<br />
février 1999 (L. RIGOULET).<br />
OCELOT (M.) « Il a fait un bébé tout<br />
seul », 25 janvier 2000 (A. DIATKINE).<br />
OMNES (L.), « Insistance publique », 27<br />
juin 2000 (E. FAVERAU).<br />
PÉBEREAU (M.), « Raideur », 3 <strong>et</strong> 4<br />
avr<strong>il</strong> 1999 (O. BENYAHIA-KOUIDER).<br />
PÉREC (M.-J.), « A l’est dans ses bask<strong>et</strong>s<br />
», 5 ju<strong>il</strong>l<strong>et</strong> 2000 (L. Le VAILLANT)<br />
PICARD (B.), « Le <strong>des</strong>cendant <strong>des</strong><br />
ascendantes », 2 mars 1999 (L. Le<br />
VAILLANT).<br />
POLAC (M.), « L’éternel marri », 17 janvier<br />
2000 (L. Le VAILLANT).<br />
PRÉVOST (D.), « Les maux pour rire »,<br />
6 <strong>et</strong> 7 mais 2000 (H. AUBRON).<br />
REYES (A.), « Tripes-tease », 20 avr<strong>il</strong><br />
2000 (A. SCHAWARTZBROD).<br />
REZA (Y.), « Hauteur dramatique », 19<br />
janvier 2000 (A.-D. BOUZET).<br />
RODA-GIL (E.), « Homme de paro<strong>le</strong> »,<br />
29 juin 2000 (J. PERRIGNON).<br />
SOUCHON (A.), « Le mâ<strong>le</strong> aimé », 16<br />
novembre 1999 (A. DREYFUS).<br />
STIPE (M.), « Voix off », 5 ju<strong>il</strong>l<strong>et</strong> 1999<br />
(L. RIGOULET).<br />
TANTAWI (M. S.), « Cheikh en bois », 24<br />
février 2000 (C. AYAD).<br />
TRINTIGNANT (J.-L.), « Un homme <strong>et</strong><br />
une flamme », 14 mai 2000 (P. NIVEL-<br />
LE).<br />
VALODE (D.), PISTRE (J.), « Doub<strong>le</strong><br />
maître », 3 septembre 1999 (M.-D.<br />
LELIÈVRE).<br />
WEAVER (S.), « XXel<strong>le</strong> », 2 mars 2000<br />
(F.-M. SANTUCCI).<br />
WILSON (E. O.), « Toujours gène », 10-<br />
11 juin 2000 (D. LEGLU).<br />
WINFREY (O.), « Téléprêtresse », 28<br />
avr<strong>il</strong> 1999 (M. GUICHOUX).<br />
WOLINSKI (G.), « Les fesses sont<br />
têtues », 27 <strong>et</strong> 28 mai 2000 (A. DREY-<br />
FUS).<br />
ZEM (R.), « Un acteur français », 17<br />
mars 1999 (G. LEFORT).<br />
Notes<br />
■<br />
1. Quatre entr<strong>et</strong>iens ont été réalisés<br />
en ju<strong>il</strong>l<strong>et</strong> 1999 avec <strong>des</strong> membres<br />
ou anciens membres du service<br />
«Portraits» (M. Guichoux,P. Lançon,<br />
L. Le Va<strong>il</strong>lant, P. Nivel<strong>le</strong>). Je <strong>le</strong>s<br />
remercie vivement.<br />
2 On se propose ici de s’en tenir au<br />
seul texte <strong>des</strong> portraits.<br />
3. Entr<strong>et</strong>ien avec <strong>le</strong> directeur <strong>des</strong><br />
étu<strong>des</strong> de Libération, A. Gattolin,<br />
ju<strong>il</strong>l<strong>et</strong> 1999.<br />
4. Entr<strong>et</strong>ien avec M. Guichoux.<br />
5. Un précédent trava<strong>il</strong>, effectué en<br />
1999, s’était déjà penché sur <strong>le</strong>s<br />
portraits dans Libération. Mais <strong>le</strong><br />
matériel était plus restreint - <strong>le</strong>s<br />
professionnels de la politique - <strong>et</strong><br />
l’obj<strong>et</strong> était beaucoup plus large -<br />
<strong>il</strong> s’agissait non seu<strong>le</strong>ment d’insister<br />
sur la rencontre, comme ici,<br />
mais aussi de montrer <strong>le</strong> processus<br />
de d<strong>il</strong>ution de la politique comme<br />
Bibliographie<br />
• BRUSINI Hervé, JAMES Francis,<br />
Voir la vérité, Paris, PUF, 1982.<br />
• LEGAVRE Jean-Baptiste, “La<br />
queue du paon” ou <strong>le</strong>s logiques de<br />
production du portrait politique<br />
dans Libération », communication au<br />
Congrès de l’Association française<br />
de science politique, octobre 1999<br />
(à paraître).<br />
• LEMIEUX Cyr<strong>il</strong>, Mauvaise presse,<br />
Paris, Méta<strong>il</strong>lié, 2000.<br />
• NEVEU Erik, « Pages politiques »,<br />
Mots, décembre 1993.<br />
• RUELLAN Denis, Le professionnalisme<br />
du flou. Identités <strong>et</strong> savoir-faire <strong>des</strong> journalistes<br />
français, Grenob<strong>le</strong>, Presses<br />
Universitaires de Grenob<strong>le</strong>, 1993.<br />
la tension repérab<strong>le</strong> entre la psychologisation<br />
<strong>et</strong> la sociologisation<br />
de l’écriture. Pour la présente<br />
étude, on s’est penché sur <strong>le</strong>s portraits<br />
non politiques (pour <strong>le</strong>s<br />
années 1999 <strong>et</strong> 2000 - janvieroctobre),<br />
soit l’essentiel <strong>des</strong><br />
artic<strong>le</strong>s, <strong>le</strong>s portraits politiques<br />
dépassant <strong>le</strong>s 10 % de l’ensemb<strong>le</strong><br />
(voir Jean-Baptiste Legavre, 1999).<br />
6. Voir la troisième partie de notre<br />
artic<strong>le</strong> cité «“La queue du paon”».<br />
7 Cf. en particulier Hervé Brusini,<br />
Francis James, 1982 ; Denis<br />
Ruellan, 1993 ; Erik Neveu 1993.<br />
8. Erik Neveu, 1993.<br />
9 Les dates <strong>et</strong> références complètes<br />
<strong>des</strong> portraits cités sont indiquées<br />
en fin d’artic<strong>le</strong>.<br />
10. Sur c<strong>et</strong>te règ<strong>le</strong> <strong>et</strong> l’usage de la<br />
bonne «grammaire», voir <strong>le</strong>s très<br />
suggestives analyses de Cyr<strong>il</strong><br />
Lemieux, 2000.<br />
■<br />
143<br />
<strong>Revue</strong> <strong>des</strong> Sciences Socia<strong>le</strong>s, 2001, n° 28, nouve@ux mon<strong>des</strong> ?