Document PDF - ECA - Enseignement catholique actualites

Actus/enseignement catholique
Amiens réfléchit
à l’annonce explicite
De g. à d. : M gr Jean-Luc Bouilleret, évêque d’Amiens, Claude Berruer, Sylvie Robert,
directrice diocésaine, Armelle Larguier, animatrice diocésaine en pastorale scolaire.
L
’annonce explicite dans l’enseignement catholique ne
pourra se faire qu’en passant d’une pastorale de l’encadrement
à une pastorale de l’engendrement. Telle est la
conviction de Sylvie Robert, directrice diocésaine d’Amiens,
qui avait invité, le 28 avril dernier, quatre-vingts chefs d’établissement,
animateurs en pastorale scolaire, prêtres… pour
réfléchir sur ce point avec leur évêque M gr Bouilleret. « Comment
accueillir chacun en respectant son identité, sa culture,
sa religion mais aussi le caractère catholique de notre institution
et en annonçant de façon explicite Jésus-Christ ? » s’est
interrogée d’emblée Sylvie Robert. Claude Berruer, secrétaire
général adjoint de l’enseignement catholique, a présenté, pour
sa part, le document L’annonce explicite de l’Évangile dans
les établissements catholiques d’enseignement 1 , en rappelant
que l’« ouverture à tous » fut un choix délibéré et pastoral en
1959. « L’école catholique est bien une école catholique pour
tous et non pas réservée à des catholiques pratiquants. Pour
autant, il ne s’agit pas de renoncer au caractère catholique
mais de s’appuyer sur une communauté chrétienne au
cœur des établissements, s’insérant dans la communauté
éducative », a-t-il précisé.
Aujourd’hui si la question de l’annonce explicite est posée,
c’est que le cheminement, après 50 ans de loi Debré,
mérite d’être examiné. On pourra ainsi regarder les liens
qu’entretiennent ici ou là paroisses et établissements, voir
comment l’implicite et l’explicite cohabitent. Par ailleurs,
le concept de première annonce interpelle justement les
écoles au sein desquelles vivent des jeunes de différentes
confessions. On peut donc s’appuyer sur un terreau pluriel,
composé de personnes très investies dans leur foi, de simples
curieux et d’indifférents. « De fait, nous sommes passés
d’une pastorale de l’encadrement à une pastorale de
l’engendrement, d’une pastorale de l’accueil à une pastorale
de la proposition, dans le cadre d’un projet qui comprend
trois axes : célébrer, témoigner, vivre », a souligné
Claude Berruer. Alors, quid de la place de chacun dans un
tel paradigme ? Comment le prêtre peut-il intervenir dans
une école catholique ? Quelle place une école catholique
peut-elle trouver dans une paroisse ? Tels ont été les sujets
débattus l’après-midi, après la célébration eucharistique,
ouvrant ainsi un vaste chantier. Jean-Jacques eletufe
D. R.
La fraternité se fête
chez les Lasalliens
L
a
fraternité se célèbre. Elle se vit aussi. « Comment
peux-tu, sans œuvres, me montrer ta foi ? » demandait
Jacques en son épître. Le Festival de la Fraternité
LaSalle’10 lui a répondu ! Du 7 au 9 mai dernier, il a pris
place sur les vastes pelouses et bois de Passy-Buzenval, un
établissement de Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine).
« Trois jours de joie, de foi et de partage, pour que fleurissent
cœur grand ouvert des signes de fraternité », a déclaré dans
son mot d’accueil frère Jean-Paul Aleth, Visiteur provincial.
Il s’agissait pour 1 300 garçons et filles, de la 4 e à la 1 re , venus
de 50 établissements du réseau LaSalle, de découvrir comment
peut se vivre ce lien de solidarité.
Déjà, en présentant sculptures évocatrices et jeux scéniques,
atelier art et handicap, expositions et concerts, préparés
pour l’occasion… En suivant aussi, par petits
groupes, les « itinéraires d’éducation » proposés par nombre
d’associations. Un kaléidoscope de situations que
seule la solidarité et l’engagement peuvent aider à surmonter,
était offert : expériences « dans la peau d’un autre »
avec le CCFD ; Cercles de silence franciscains ; reconstitution,
quelque peu angoissante, dans un container de marchandises,
de ce que peuvent vivre les clandestins, avec la
troupe de théâtre Ticket… Au programme aussi : un partage
de parole et d’expérience avec quelques « stars de la
fraternité », du rappeur-slammeur Abd Al Malik à
un groupe de jeunes Palestiniens du collège des Frères à
Bethléem, du multimédaillé paralympique Jean-François
Poidevin à de jeunes frères des écoles chrétiennes. Et en
nocturne, pas de relâche ! À une soirée jeux Olympiques de
la fraternité pour se mettre en jambes, succédait un concert
des Surgeries à… se casser la voix.
Mais on l’a dit, la fraternité se célèbre aussi. Ce fut le cas,
pour ne pas oublier que la source de tous ces ruisselets
d’engagements qui appelleront bientôt les jeunes en leur
vie d’adultes, c’est la prière, le recueillement, quelles que
soient les confessions ou spiritualités qui font grandir. La
célébration eucharistique finale de la fraternité, présidée
par l’évêque d’Agen, M gr Hubert Herbreteau, a touché là
encore les cœurs, avec la participation des élèves de toutes
confessions. Elle s’est conclue par la remise d’un bandana,
qui invitait les 1 300 jeunes à témoigner autour d’eux de ce
qu’ils avaient vécu, par des paroles, et par des actes. JlBB
D. R.
1. Document édité par le Secrétariat général de l’enseignement catholique, sept. 2009.
Prix : 3,50 €. Bon de commande, p. 58.
1 300 jeunes ont reconstitué le logo du Festival de la Fraternité LaSalle’10.
14 Enseignement catholique actualités N° 337, juiN-juillet 2010