Document PDF - ECA - Enseignement catholique actualites
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Orientation post-bac<br />
le lycée fait la différence<br />
L<br />
e<br />
choix du lycée préjuge de l’orientation après le bac.<br />
Cet « effet établissement », moins exploré que d’autres<br />
facteurs comme le sexe, le milieu social et le pays d’origine<br />
des parents en matière d’orientation, est mis en avant dans<br />
une récente étude du Céreq 1 . « La composition sociale du<br />
lycée n’est pas neutre et a un impact important sur les aspirations<br />
des lycéens. La durée d’études envisagées ou le<br />
choix d’une filière élitiste telle que celle visée par les classes<br />
préparatoires dépendent, en partie, du lycée fréquenté »,<br />
selon l’auteur de la note, Nadia Nakhili, chercheur en<br />
sciences de l’éducation à l’université de Grenoble.<br />
À caractéristiques scolaires, sociales, âge et sexe donnés,<br />
un élève scolarisé dans un lycée favorisé envisagera des<br />
études plus longues que s’il effectue sa scolarité dans un<br />
lycée défavorisé. Exemple : un élève d’un établissement<br />
favorisé a près de 30 % de chances de plus de s’orienter<br />
vers une classe préparatoire que son homologue d’un<br />
lycée défavorisé.<br />
Deux facteurs peuvent l’expliquer : l’effet d’émulation<br />
tout d’abord, les interactions au sein du groupe influant sur<br />
la manière dont les lycéens se projettent dans l’avenir. Les<br />
pratiques des enseignants ensuite, dont des études qualitatives<br />
montrent qu’elles sont en partie liées au public<br />
auquel ils s’adressent : dans les lycées favorisés, ils manifesteraient<br />
ainsi davantage d’encouragements<br />
et d’optimisme quant à la réussite<br />
ultérieure des élèves. « Ces résultats invitent<br />
à considérer que pour réduire les inégalités<br />
d’orientation, la composition sociale<br />
des établissements et le rééquilibrage des<br />
offres de formation supérieure dans tous les<br />
territoires ne sont pas à négliger », conclut<br />
la note. AS<br />
1. Bref n° 271 (février 2010), « Orientation après le bac : quand<br />
le lycée fait la différence ». Disponible au format <strong>PDF</strong> sur le site<br />
du Centre d’études et de recherches sur les qualifications :<br />
www.cereq.fr<br />
Pour une réforme<br />
du collège<br />
L<br />
e<br />
rapport parlementaire sur « la mise en œuvre du socle<br />
commun de connaissances et de compétences au collège»,<br />
présenté par le député Jacques Grosperrin (UMP) le 8avril<br />
dernier, veut donner au collège les moyens d’une réelle prise<br />
en compte du socle commun car « force est de constater<br />
qu’aujourd’hui, le socle commun se fait encore attendre au<br />
collège ». Cette analyse est largement partagée par l’enseignement<br />
<strong>catholique</strong>. « Malgré quelques outils mis à disposition<br />
pour articuler programmes et compétences, l’organisation<br />
du collège aujourd’hui, a contrario de celle du primaire, reste<br />
centrée sur une logique étroitement disciplinaire avec des<br />
enseignants qui rejettent le moindre soupçon d’idée de bivalence,<br />
et souffre de l’absence de lieu de concertation constitué ainsi<br />
que d’une logique d’évaluation chiffrée immuable depuis<br />
D. R.<br />
40 ans…, précise Claude Berruer, secrétaire général adjoint<br />
de l’enseignement <strong>catholique</strong>. Tout reste à faire… Cela engage<br />
sur le moyen terme une réorganisation du collège. »<br />
En cause selon le rapport Grosperrin : d’abord la représentation<br />
même du collège, « dont l’imaginaire est celui du<br />
lycée bourgeois » et qui ne dispense pas des enseignements<br />
adaptés à 100 % d’une classe d’âge ; le collège n’a pas vu<br />
non plus croître ses moyens, à l’image d’autres secteurs<br />
scolaires ; sa conception tend, en outre, à éclater en des<br />
structures séparées (cf. les classes de DP6 1 ) à l’opposé de la<br />
« logique inclusive » prévue par le socle, sans oublier une<br />
réforme en définitive très peu accompagnée par le ministère...<br />
Pour y remédier, la mission met en avant 17 propositions<br />
à la fois « de bon sens » et « très ambitieuses » selon<br />
Claude Berruer. Elles visent les programmes, la gestion<br />
des établissements, ainsi que les pratiques pédagogiques et<br />
les missions des enseignants. La mission parlementaire<br />
demande ainsi la réécriture des programmes dans une<br />
approche interdisciplinaire. Cela conduirait à un nouveau<br />
brevet, jugé dans sa version actuelle « bancal voire<br />
baroque », combinant deux formes d’évaluation<br />
a priori opposées et inconciliables, et qui d’ici à 2012 évaluerait<br />
réellement le socle et rien d’autre.<br />
Mais le levier principal repose sur un changement de culture.<br />
Pour cela, le rapport demande l’engagement d’une véritable<br />
politique de formation au socle commun dans le<br />
sens d’une « primarisation » des pratiques d’enseignement<br />
en encourageant la bivalence, en intégrant une<br />
heure de concertation dans le service enseignant<br />
ainsi que l’accompagnement éducatif,<br />
en allongeant le temps de présence des<br />
enseignants dans l’établissement, quitte à<br />
diminuer le temps d’enseignement. Il invite<br />
enfin à une autre forme d’évaluation, basée<br />
sur la confiance. « Après s’être attaqué à la<br />
réforme de l’école et du lycée, le temps est<br />
venu de remettre complètement à plat le<br />
collège et de résoudre une question de fond<br />
quant à son devenir – petit lycée ou école<br />
primaire supérieure ? » résume Claude<br />
Berruer. Au Sgec, le chantier est en ligne de<br />
mire et le pôle collège à pied d’œuvre. AS<br />
1. Découverte professionnelle 6 heures.<br />
Les moins de 3 ans<br />
en baisse<br />
A<br />
vec<br />
3 500 élèves en plus, l’effectif global reste stable<br />
par rapport à la rentrée précédente. » C’est ce que<br />
révèle la Note d’information 10.04 (mars 2010) de la<br />
DEPP sur l’évolution des effectifs du premier degré aux rentrées<br />
2008 et 2009 dans les écoles publiques et privées. Cette quasistabilité<br />
résulte en réalité de la réduction de la scolarisation<br />
des enfants âgés de 2 ans : en 2007, leur taux était de 21 %,<br />
il n’est plus aujourd’hui que de 15,2 %, selon la Note citée<br />
plus haut. En 2007, ils étaient encore 167 500 élèves entre<br />
2 et 3 ans – dont 33 700 dans le privé –, contre 123 200 à la<br />
rentrée 2009 – dont 29 000 dans l’enseignement privé. AS<br />
N° 337, juiN-juillet 2010 <strong>Enseignement</strong> <strong>catholique</strong> actualités 17