Document PDF - ECA - Enseignement catholique actualites
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Temps forts<br />
Journéesacadémiques,unsenti<br />
Les vingt-quatre « journées<br />
académiques » qui se sont<br />
déroulées au fil de l’année,<br />
ont permis à l’enseignement<br />
<strong>catholique</strong> de mieux percevoir<br />
ses évolutions et de présenter<br />
les nouvelles pistes éducatives<br />
et pédagogiques<br />
de ses établissements.<br />
Elles furent aussi l’occasion<br />
de redire la volonté de l’Église<br />
d’apporter sa contribution<br />
d’éducation au cœur<br />
de la société.<br />
GILLES DU RETAIL<br />
Témoignages, sujets vidéo ou<br />
PowerPoints, ce qui ressort des<br />
journées académiques est sans<br />
conteste la richesse des initiatives<br />
menées par les communautés éducatives.<br />
On retiendra principalement celles portant<br />
sur le respect des rythmes scolaires des<br />
élèves, la prise en compte des difficultés<br />
et des handicaps, l’aménagement de propositions<br />
de formation répondant à des<br />
problématiques professionnelles locales ;<br />
le développement des partenariats avec<br />
le monde de l’entreprise, des relations<br />
avec les parents, de l’offre éducative au<br />
travers d’animations para- et périscolaires;<br />
la consolidation ou l’ouverture d’échanges<br />
avec des communautés éducatives d’autres<br />
pays du monde, etc. Au cœur de ces actions,<br />
contrairement à ce que laissaient entendre<br />
certaines idées reçues, on trouve une très<br />
large palette d’activités pastorales.<br />
Tous ces engagements n’auraient pu<br />
être concrétisés sans des équipes éducatives<br />
fermement décidées à relier l’enseignement,<br />
l’éducation et la proposition d’un<br />
sens de l’homme et de l’humanité dont<br />
la source est l’Évangile. Si le positionnement<br />
révélé – et révélateur – de ce<br />
qu’est aujourd’hui l’enseignement <strong>catholique</strong><br />
réside d’abord dans cette diversité<br />
d’approches, les cartographies affichées<br />
ont aussi montré de nombreuses difficultés.<br />
À commencer par la baisse parfois impressionnante<br />
du nombre d’écoles du premier<br />
degré dans certaines académies : en<br />
cinquante ans, pour certains territoires,<br />
elle atteint près de 50 %. Le maillage des<br />
établissements s’est considérablement<br />
élargi, même si le nombre d’élèves reste<br />
globalement constant. Malgré les efforts,<br />
des équipes éducatives et des parents qui<br />
ne lésinent pas sur l’« huile de coude »,<br />
la vétusté des écoles est apparue dans sa<br />
triste réalité. La question des regroupements,<br />
des fusions d’établissements et de<br />
de leur assise économique a bien été posée<br />
au long de ce tour de France. Elle appelle<br />
d’inévitables interrogations sur le positionnement<br />
de l’enseignement <strong>catholique</strong><br />
vis-à-vis de la possibilité de choix des<br />
familles et sur la nécessité de mettre en<br />
place une solidarité indispensable entre<br />
établissements, notamment entre les ensembles<br />
scolaires et les unités importantes<br />
Au-delà de l’innovation locale,<br />
les acteurs doivent tracer de<br />
nouvelles pistes d’exploration<br />
éducative depuis la petite<br />
enfance jusqu’au post-bac.<br />
de l’enseignement du second degré avec<br />
les écoles.<br />
Parmi les différentes questions mises<br />
en avant au fil de ces journées académiques,<br />
figure également celle du positionnement<br />
de l’enseignement <strong>catholique</strong><br />
par rapport aux partenaires publics. Comment<br />
l’enseignement <strong>catholique</strong> est-il<br />
situé et se situe-t-il par rapport à l’Éducation<br />
nationale : alternative, complément<br />
ou associé de plein droit ? Les difficultés<br />
de réponse à ce jour proviennent, entre<br />
autres, d’une méconnaissance réciproque<br />
entre les institutions. Bien souvent, a été<br />
soulignée l’absence de relations entre les<br />
chefs d’établissement de l’enseignement<br />
<strong>catholique</strong> et ceux de l’enseignement public<br />
en dehors du cadre des exigences<br />
administratives. Le constat est similaire<br />
pour les enseignants et les parents, alors<br />
que ces derniers se trouvent dans l’un<br />
des deux systèmes en fonction de leurs<br />
choix et des effets de zapping.<br />
Pour leur part, les recteurs ou leurs représentants,<br />
dont il faut saluer la présence<br />
à la quasi-totalité des journées académiques,<br />
ont souvent considéré dans leurs propos<br />
les établissements <strong>catholique</strong>s d’enseignement<br />
comme faisant partie de plein<br />
droit du paysage scolaire et méritant une<br />
attention particulière quant à leur qualité,<br />
leur sens de l’initiative, leur pertinence<br />
sur les projets éducatifs et leur aptitude à<br />
l’autonomie. Mais, ce faisant, ils tendent<br />
de plus en plus à inscrire ces derniers<br />
comme des établissements administrés et<br />
non associés par contrat. Pour de nombreux<br />
recteurs, qui n’ont pas manqué de saluer<br />
le rôle important des secrétaires généraux<br />
de Caec 1 , « véritables interlocuteurs des<br />
réseaux de l’enseignement <strong>catholique</strong> »,<br />
les établissements <strong>catholique</strong>s d’enseignement<br />
doivent être soumis aux cadres<br />
et aux réglementations qui gèrent les établissements<br />
de l’enseignement public. Un<br />
point de vue repris par plusieurs représentants<br />
des collectivités territoriales, départements<br />
ou régions. Les démarches<br />
des établissements sont acceptées, mais<br />
doivent être intégrées dans les dispositifs<br />
publics. Comment concilier les espaces<br />
de liberté reconnus par la loi et cette invitation<br />
à la normalisation ? Cette question<br />
est d’autant plus difficile à résoudre qu’elle<br />
se pose à un moment où les chefs d’établissement<br />
ont mis en relief la fatigue<br />
24 <strong>Enseignement</strong> <strong>catholique</strong> actualités N° 337, juiN-juillet 2010