Document PDF - ECA - Enseignement catholique actualites

se, ça s’écrIt et ça se dIt»
faire réaliser aux élèves des montages
en lien avec leurs cours, leur faire
découvrir les rouages du fonctionnement
associatif ou pour promouvoir un
projet. Compte rendu radiophonique
d’une action de coopération ou d’une
sortie de classe, présentation originale
de dossiers de subvention…, le support
permet aussi de travailler l’oral, de
développer le sens critique des élèves et
de les motiver. La radio génère également
des liens interétablissements, les
ateliers s’ouvrant volontiers aux élèves
venus d’ailleurs, du privé comme du
public. « La difficulté est de faire prendre
conscience aux jeunes que la
radio, ce n’est pas délirer derrière un
micro ni uniquement passer de la
musique. La radio, ça se pense, ça
s’écrit et ça se dit », assène Jean-Pierre
Alexandre, transfuge de France Culture
et rédacteur en chef de l’antenne qui
ne cède sa place d’animateur qu’à
quelques anciens élèves qui ont apporté
la preuve de leur professionnalisme.
Souvenirs théâtralisés
Forte de cette caution journalistique,
la radio fait sa place dans le paysage
médiatique local. Et multiplie des partenariats
qui concourent à élargir son
de gros progrès à l’oral et au niveau de la diction : on a appris à poser nos voix, à
ne pas parler trop vite, et en articulant.
Cédric : Petit à petit, je me suis mis à moins hésiter, à supprimer les « euh ». Avant
j’étais très timide… Mais j’ai gagné en assurance…
Jérôme : Je ne suis toujours pas un grand communicant… La technique me passionne
bien plus que le micro ! J’ai découvert la radio l’an dernier car mon lycée, Saint-Joseph,
libérait des créneaux horaires pour que nous puissions suivre les ateliers. Ce n’est plus
prévu dans l’emploi du temps de terminale, mais je continue à venir très souvent…
et surtout à être appelé pour les dépannages d’urgence ! J’écoute aussi beaucoup
car la programmation musicale est bien plus variée que sur les autres radios.
Bertrand : Maintenant, on se rend compte combien les radios commerciales nous
matraquent de pub. Ou que leurs émissions visent à nous faire acheter…
Cédric : C’est sûr qu’on a l’esprit plus critique. D’ailleurs, je me suis mis à écouter
différentes fréquences, à comparer les programmes. C’est amusant aussi de pouvoir
repérer les erreurs techniques, les coupures, les ratés que les autres ne détectent pas.
Maxine : Moi je découvre tout juste la radio à l’occasion de mon projet pour l’oral
du bac STG sur le fonctionnement d’une association. Beaucoup d’émissions sont un
peu trop sérieuses pour les jeunes mais certaines, de musique, sont très bien. En
plus on peut les réécouter sur le podcast. L’autre grand avantage, c’est qu’il n’y a
pas de pub. C’était aussi très chouette de faire un essai au micro.
Bertrand : Avant, j’étais très axé sur la musique jeune. La radio m’a ouvert de
nouveaux horizons et m’a fait découvrir que beaucoup de mix actuels utilisent des
reprises.
Vézon : Je suis un ancien élève mais j’ai animé une émission de rap pendant un an
et demi, tous les samedis. Une expérience géniale pour les rencontres avec les artistes,
les contacts avec le milieu culturel, la connaissance de la technique et du son. Lors
du passage à la fréquence officielle, nous avons organisé un concert depuis le studio
avec des artistes des environs, Figeac, Toulouse, Millau… Un grand moment !
Jérôme : Je me souviens aussi de cette journée. Notamment du lancement de
l’émetteur. C’est tout le système qui reçoit le son, le traite, le code, le transforme
et l’envoie sur les ondes. C’était fascinant.
Cédric : La radio nous aide aussi à faire connaître tous les autres projets qu’on peut
mener au sein du lycée. Elle nous permet de décrocher plus facilement des subventions
car on peut faire des présentations originales. Je pense que c’est grâce à ce support que
notre candidature pour participer au Parlement européen des jeunes a été retenue.
Propos recueillis par Virginie Leray
Bertrand (à gauche) et Cédric au micro.
audience : festivals, concerts et autres
manifestations culturelles, MJC, sections
d’ATD Quart-Monde ou du
CCFD. Le lycée Louis-Querbes concrétise
ainsi sa vocation de lycée des
métiers en mettant ses plates-formes
techniques au service de la cité, à travers
une convention de partenariat avec
RadioTemps Rodez. Dans le même
esprit d’ouverture, la radio travaille
aussi avec les collectivités locales. La
communauté de communes vient ainsi
de passer contrat avec RadioTemps
pour la diffusion de messages de prévention
sur les conduites à risque, faits
par et pour les jeunes.
Autre moyen pour eux de s’inviter
sur les ondes, le projet intergénérationnel
Fais comme l’oiseau, initié par des
lycéens de BEP Carrières sanitaires et
sociales qui ont recueilli les souvenirs
théâtralisés des anciens de la maison
d’accueil Les Caselles, à Bozoul.
Récompensée l’an dernier par la
Région, l’opération se poursuit. Des
documents sonores sont proposés, pour
un prix d’abonnement symbolique,
comme support d’animation pour d’autres
maisons de retraite.
Enfin, des pièces de théâtre radiophonique
sont à l’étude, et Pierre-Étienne
Vanpouille ne manque pas une occasion
de mettre en lumière des sujets
susceptibles d’attirer les oreilles
lycéennes : table ronde sur la réforme
des lycée ou débats sur les apéros Facebook…
avec des jeunes invités à s’exprimer
à l’antenne, bien sûr.
zPour écouter RadioTemps partout en France
(direct et podcast) : www.radiotemps.com
© V. Leray
N° 337, juiN-juillet 2010 Enseignement catholique actualités 51