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La_Main_Invisible-Libres-100-auteurs

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Mon Travail, Mon Argent – Spéculation et Marchés Financiers No.38C’est souvent à l’occasion des bulles ou des hausses spectaculaires du prix de certainsactifs qu’on incrimine la spéculation. En réalité, par le mécanisme qu’elle induit, laspéculation provoque précisément l’effet inverse, de sorte qu’en des temps difficiles, leshommes politiques devraient davantage encourager que contraindre la spéculation.Ainsi, alors que le spéculateur est toujours désigné comme le coupable des haussesfulgurantes des prix, celles-ci auraient été bien plus importantes en son absence. Uneétude même tout à fait superficielle de l’histoire économique suffit à montrer l’ampleurde la volatilité des temps d’avant l’apparition des marchés financiers, en comparaison decelle qu’on observe aujourd’hui.En « profitant », par « égoïsme », des opportunités « d’enrichissement personnel » qui seprésentent à lui, en achetant le bien ou l’actif lorsqu’il est excessivement bon marché(donc peu demandé et fortement offert) et en le revendant lorsque son prix atteint dessommets (et qu’il est devenu très demandé et peu offert), le spéculateur agit comme unrégulateur naturel, plus efficace qu’aucun gouvernement ne saura jamais l’être.En aplanissant les fluctuations des prix, il réalise une action éminemment vertueuse : ilpermet de stocker les biens pendant l’abondance, et de les distribuer lors de pénuries.Des vaches grasses puis des vaches maigres : tel est le monde sans les spéculateurs.Amenant de la chaleur quand il fait froid, et du froid quand il fait chaud, son action estsans doute bien plus bénéfique pour la société et l’état de l’économie qu’il n’en avait euinitialement l’intention. Aucune pression gouvernementale ne le pousse à agir ainsi pourle bien commun. <strong>La</strong> <strong>Main</strong> invisible seule l’y conduit.Les profits du spéculateur sont la mesure de son utilité sociale. Le mauvais spéculateurne prédit pas correctement le mouvement des prix, et donc accompagne et accentue lahausse. Ayant acheté haut, il doit vendre bas et se retrouve avec une perte. Il finira parfaire faillite, balayé du marché par de plus aptes concurrents.Taxer les plus-values de la spéculation ou les mouvements financiers directement, loind’apaiser l’économie prétendument « réelle », met un frein malheureux à ces effetsimmensément bénéfiques pour tous. L’accusation de la finance « mondialisée » et desspéculateurs, privée de toute justification économique rationnelle, ne peut être causéeque par la volonté des gouvernements de taire leur propre responsabilité.Car en réalité, les distorsions et la volatilité sur les marchés financiers n’ont que troiscauses : les fluctuations réelles des actifs échangés (fondamentaux), l’effet des réglementationsgouvernementales, et les conséquences des politiques monétaires menéespar les banques centrales.Cet exposé se dispense d’évoquer la justification morale des marchés financiers et de laspéculation.Quand bien même la spéculation ne réduirait pas, mais augmenterait la volatilité des prixdes actifs, quand bien même les marchés financiers ne seraient pas une fantastique aide,mais un véritable frein au développement de la production, la base philosophique dulibéralisme s’opposerait à ce qu’on empêche chaque individu d’investir son argent dansles projets et les actifs de son choix et d’en tirer la rémunération que le niveau de risqueaccepté lui permet en l’état de réclamer.- 98 -

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