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L’État : Oppression et Inefficacité – Le Droit « Punisseur » No.92Cette approche du fait criminel permet de déterminer les politiques à mettre en place etde les adapter aux infractions, délits et crimes commis mais, et surtout, cela va permettrede déterminer ce qui doit ou non être sanctionné. Il n’est dès lors plus possible commec’est trop souvent le cas de nos jours d’intervenir sur un comportement, une activité siaucun dommage n’en résulte.De plus, il est possible d’obtenir réparation en passant par des moyens moins néfastes etc’est ainsi qu’il est préférable d’opérer par le biais de la prévention plutôt que par celle dela répression, ou éviter l’emprisonnement par des sanctions. [109] À ce titre nouspouvons citer la criminalité en col blanc, où la sanction par l’amende est plus efficace quela sanction par l’emprisonnement. Or dans notre société, cette criminalité où les valeursmonétaires sont bien plus importantes que pour un vol de scooter, la sanction par la seuleamende est largement insuffisante.Après avoir postulé qu’il ne fallait pas punir juste dans un but de rigorisme primaire ou àdes fins politiques, il est tout de même nécessaire d’imaginer quels sont les effets positifsqui pourraient justifier une peine. Le but des politiques pénales doit être d’arriver àdiminuer au maximum la survenance d’infraction. <strong>La</strong> peine doit avoir un effet dissuasifsur l’ensemble du corps afin que tout un chacun se retrouve dans une situation où lacrainte de la sanction empêche d’agir négativement. Mais le but de la peine n’est pasuniquement d’éviter la réalisation d’une infraction mais aussi d’empêcher la récidive.Tout un chacun peut voir autour de lui des comportements qui n’existeraient pas si cespersonnes risquaient une vraie sanction. Il suffit d’analyser les situations dans lesquartiers, les espaces où les forces de police sont absentes, ou bien les décisionsjudiciaires laxistes concernant les violations de propriété, par exemple, pour comprendrepourquoi de telles atteintes perdurent. En 1969, chez nos cousins canadiens, les policiersmunicipaux de la ville de Montréal se mirent en grève. Immédiatement, les délits encentre-ville furent multipliés par quatre par rapport aux temps normaux. [110]Il est donc important de refonder la responsabilité pénale sur la capacité de dissuasion. Ilconviendra de se demander, dans un cas de crime ou de délit, si la peine prévue vaempêcher ces personnes ayant commis une infraction, ou les personnes susceptibles dese retrouver dans une telle situation, de réaliser ce crime.Afin d’ouvrir le débat, nous pouvons citer Murray Rothbard qui dans Éthique et liberté[111] consacre un chapitre à la proportionnalité des peines et à une formule pénale desplus intéressantes. Son axiome de départ est le suivant : nul n’est autorisé à porteratteinte à la personne ou à la propriété d’autrui. Est assorti à cela le principe de doubleproportionnalité des peines, permettant au plaignant de déterminer le niveau de la peine.Est ainsi fixée une limite au-delà de laquelle lui-même deviendrait un malfaiteur.Le fait d’axer le châtiment sur la réparation est à l’opposé de notre système actuel. Dansnotre système judiciaire, dans un délit comme le vol, le voleur sera poursuivi par lesservices de l’État puis condamné à de la prison aux frais du contribuable, c’est-à-direpartiellement aux frais de la victime à travers ses impôts. Victime qui restera orpheline deson bien ou de son remboursement.<strong>La</strong> question que pose donc justement Rothbard est celle consistant à dire : où est lajustice dans ce processus ?- 214 -

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