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La_Main_Invisible-Libres-100-auteurs

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Le Libéralisme : Principes – Moralité et Tolérance du Libéral No.12bien une dimension morale dans la mesure où elle a pour objet la justice dans la vie ensociété, au moins dans ses principes généraux.<strong>La</strong> tolérance libérale<strong>La</strong> tolérance libérale n’est donc pas une tolérance au mal. Elle consiste à respecter lesdivergences d’opinion. Elle est fondée sur une option en faveur de la liberté, de la justiceet de la dignité humaine. Ainsi, tout usage de la menace, de la contrainte ou la violencecontre autrui devrait être déclaré illégal. L’esclavagisme, le kidnapping, le viol ou lemeurtre sont des comportements criminels, parce que leur victime est brutalisée, dansson corps comme dans son esprit.Mais il faut ajouter aussitôt que tout comportement qui ne viole pas le droit d’autruidevrait être légal, y compris les comportements jugés immoraux par la morale traditionnelle.Par exemple, toutes les formes de négation de soi comme la bestialité et lesadomasochisme, la prostitution et la toxicomanie. Même si la raison peut réprouver cescomportements nihilistes, tant qu’ils n’impliquent pas l’usage de la force de coercitioncontre autrui, la loi n’a pas à leur opposer la force punitive, ni incarcération, nicontravention. Selon la tradition libérale classique, la loi n’a pas à se prononcer sur lesmœurs privées, tant qu’elles ne portent pas atteinte aux droits d’autrui. L’État ne doit pasfaire le bien des gens à leur place. Pour les libéraux classiques, comme pour leslibertariens américains, la loi a une fonction exclusive : assurer le respect des droitsindividuels et punir les atteintes à ces mêmes droits.Chacun doit respecter les choix pacifiques des autres et défendre ses opinions parl’argumentation, non par la menace ou l’intimidation. Qu’un mode de vie ou une actionparticulière puisse déplaire n’est pas un motif suffisant pour en légaliser l’interdiction.Néanmoins, refuser la censure ne signifie pas non plus légitimer l’immoralité. Ce n’estpas parce que certaines actions sont légales qu’on ne doit pas, à titre personnel, prendreposition sur leur valeur morale ou qu’on ne doit pas les combattre, par la discussion et laconviction. Ce n’est pas parce qu’on refuse de criminaliser les vices qu’on doit restermoralement neutre vis-à-vis de tels comportements. Tolérance légale oui, relativismemoral non. Être un partisan inconditionnel du libre marché ne signifie pas pour autant quel’accroissement des possibilités de consommation, permises par ce libre marché, oblige àadopter un mode de vie matérialiste.Il n’est pas possible de comprendre l’essence de la philosophie politique libérale sans voirqu’elle a toujours été historiquement définie par une rébellion authentique contrel’immoralité de l’État, contre l’injustice de la spoliation légale et du monopole juridique.Dans une société de liberté, le gouvernement serait restreint à l’administration des droits.Par conséquent, il ne disposerait pas d’un système de protection sociale obligatoire, il neferait pas de lois anti-trust, ni de lois anti-drogue. Cela ne signifie pas qu’une société libren’aurait pas d’assurance chômage ou de pension de retraite, ou qu’elle ne ferait pas decampagnes visant à réduire l’usage de stupéfiants.Mais si les gens voulaient un de ces services, ils auraient à l’organiser et à le réaliser euxmêmesvolontairement, par des contrats individuels et des associations libres. Etpersonne n’aurait le droit – ni la possibilité – de faire valoir ses préférences sur les autrespar la violence de l’État.- 44 -

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