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La_Main_Invisible-Libres-100-auteurs

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L’État : Oppression et Inefficacité – Science-Fiction Libérale No.99En 1953, Cyril M. Kornbluth décrit dans son roman Le Syndic une société libre où ce quiressemble le plus à un gouvernement est constitué par les descendants des gangs et desmafias d’aujourd’hui. Ce pouvoir organise notamment les paris, les courses et la vented’alcool mais sinon n’interfère pas avec la vie des gens. Il assure même une retraitedécente aux personnes âgées.Le thème de la dictature douce se retrouve dans la célèbre nouvelle de Poul Anderson Pasde trêve avec les rois (1963). Dans ce texte, l’humanité a régressé à un stade quasiféodal,mais des extra-terrestres vont intervenir pour aider les humains à reconstruire lacivilisation, ou du moins l’idée que ces extra-terrestres s’en font, ce qui ne sera pas dugoût de tout le monde...Parmi les textes devenus des classiques, je mentionnerai encore <strong>La</strong> Grande explosion(1962) du Britannique Eric Frank Russell : des envoyés de la Terre sillonnent l’espace afinde rétablir le contact avec des colonies perdues. L’une d’entre elles est tout à faitremarquable car il s’agit d’une société sans argent constituée de petites communautésoù tout le monde se connaît. Les interactions sociales sont basées sur les obligations queles gens ont les uns envers les autres et qu’ils effacent en rendant un service ou un bien.Enfin, la nouvelle Pauvre surhomme (1961) de Kurt Vonnegut est une dénonciation dudésir d’égalité à tout prix puisque dans ce texte, les danseuses doivent porter des poidsafin de ne pas être plus gracieuses que les non danseuses et les personnes intelligentesportent un casque qui périodiquement leur envoie dans les oreilles un signal strident pourles déconcentrer.Dans les dernières décennies, ces thèmes sont toujours présents dans la Science Fictionaméricaine mais ont parfois pris un tour plus ouvertement revendicatif : il existe désormaisune Science-Fiction ouvertement libertarienne, comme on dit parfois aujourd’hui.Le coup d’envoi a été donné en 1975 par Robert Shea et Robert Anton Wilson dans leurtrilogie Illuminatus. Malheureusement, seuls les deux premiers volumes ont été traduitsen français sous les titres L’œil dans la pyramide et <strong>La</strong> Pomme d’or. Ces romans brassentquasiment toute l’histoire de l’humanité et narrent l’opposition éternelle entre les tenantsde l’Ordre (les Illuminés) et les tenants de la liberté et du Chaos (les Discordiens).Du côté des scientifiques purs et durs, Vernor Vinge a publié en 1986 <strong>La</strong> Captive du tempsperdu qui réunit avec brio une enquête policière, des concepts scientifiques avancés(comme la Singularité) et des réflexions sur la possibilité d’existence d’une sociétélibertarienne.Cette trop courte liste ne serait pas complète si j’oubliais Snow Crash (1992), le chefd’œuvrede Neal Stephenson. Relevant du Cyberpunk, ce roman situe l’action dans unmonde où les gouvernements ont quasiment perdu tout pouvoir et toute influence auprofit d’entités politiques de petite taille et entièrement privées.Les thèmes de la défense de la liberté et de la résistance à l’oppression se retrouvent biensûr dans la SF provenant d’autres pays et notamment de Russie. Je ne ferai quementionner <strong>La</strong> Seconde Invasion des Martiens (1967) et L’Escargot sur la pente (1968)des frères Strougatski car ceci est une autre histoire...Bien d’autres textes auraient bien sûr eu leur place ici, donc, à suivre...- 228 -

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