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La_Main_Invisible-Libres-100-auteurs

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No. 83Les SubventionsGuilhem d’Urbal« <strong>La</strong> solidarité obligatoire, par mesure coercitive, est une régressionmorale ; car elle veut comprendre dans la loi des actes quiappartiennent à la morale. » – Yves Guyot, 1843 – 1928<strong>La</strong> majorité des Français n’a rien contre le principe de subvention en tant que tel, engénéral le souhaitant vivement appliqué pour tel programme et le refusant parfoisen revanche pour tels autres. Le libéralisme, en tant que doctrine du droit naturel,se distingue radicalement de tous les autres courants actuels par un refus raisonné etlogique de toute subvention publique.Les nombreux débats et divisions sur l’existence et la répartition des subventionsillustrent de façon caractéristique les conséquences de ce qui est en fait une négation dudroit, opérant une collectivisation contrainte de ressources. En effet, il n’est reconnu àpersonne le choix de céder ou non son argent pour financer une subvention, puisque lasubvention suppose toujours l’impôt et la décision bureaucratique. Tout un chacun veutalors, toutes choses égales par ailleurs, que son argent soit alloué selon ses préférences.Le problème possède donc deux visages, l’impôt et la subvention arbitraire de sourceétatique. Une subvention d’un organisme non-étatique ou non-mafieux n’est en effet enrien concernée par la critique libérale, car les personnes peuvent contracter librementavec l’organisation, elles sont donc libres d’entrer et de sortir de tout programme d’aide.Il y a des arguments économiques forts pour expliquer que les subventions sont toujourscontre-productives in fine face au but officiellement recherché. Un exemple simple : lessubventions à la « culture ». Alors qu’elles se veulent faciliter l’accès des arts (musées,théâtres, etc.) au plus grand nombre, dans les faits elles profitent essentiellement à uneclientèle aisée déjà sensibilisée, ainsi qu’aux artistes. Mais si ces derniers sont doués, s’ilsont une audience reconnaissant leur talent et prête à payer un billet, pourquoi ne passimplement s’en remettre au marché pour faire le tri entre les bons et les mauvais ?<strong>La</strong> théorie économique libérale analyse donc de façon parfaitement lucide et impartialetous les effets d’une entorse au droit de propriété – car c’est de cela qu’il s’agit. « Il arrivepresque toujours que, lorsque la conséquence immédiate est favorable, les conséquencesultérieures sont funestes, et vice versa », nous dit Frédéric Bastiat. [<strong>100</strong>] En fait,l’économie et la philosophie politique se rejoignent ici, car ce qui est destructeur estinjuste, et réciproquement. Pas besoin d’études d’économie pour être libéral et voir queles subventions publiques ne peuvent pas être une solution morale à quoi que ce soit.Mais comment peut-on en arriver à une conclusion aussi catégorique ? Cela vient del’impôt. L’impôt est irrémédiablement toujours de même nature. Or si la nature de cetteaction n’est pas en phase avec les principes de liberté, on ne peut dès lors jamais le- 195 -

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