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Ma plus belle histoire - Base de données en alphabétisation des ...

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<strong>Ma</strong> <strong>plus</strong> <strong>belle</strong> <strong>histoire</strong>35. Souv<strong>en</strong>irsLe crépuscule était magnifique. De <strong>plus</strong> <strong>en</strong> <strong>plus</strong> bas, atteignant l’horizon, lesoleil r<strong>en</strong>voyait sur l’eau ses <strong>de</strong>rniers rayons <strong>de</strong> douceur, telle une caresseemportée par le v<strong>en</strong>t. Dans le ciel, les nombreuses couleurs éclatantes dusoleil couchant se reflétai<strong>en</strong>t sur les vagues miroitantes <strong>de</strong> la mer. Tout étaitcalme : la plage déserte, les vagues <strong>de</strong> l’océan, même le souffle du v<strong>en</strong>t. Cesrivages paisibles, qui s’ét<strong>en</strong>dai<strong>en</strong>t à perte <strong>de</strong> vue, étai<strong>en</strong>t très rarem<strong>en</strong>t fréqu<strong>en</strong>tés,cet <strong>en</strong>droit étant trop loin <strong>de</strong> la civilisation. Nul ne dérangeait laquiétu<strong>de</strong>, la paix <strong>de</strong> cet <strong>en</strong>droit unique. Nul ne v<strong>en</strong>ait ici. Nul, sauf moi.Seule, assise sur les rives <strong>de</strong> la mer, je p<strong>en</strong>se. Aux nombreux printemps quisont nés, aux étés qui ont fleuri, à ces automnes qui ont fané et aux maintshivers qui ont trépassé. Ces souv<strong>en</strong>irs, ces instants <strong>de</strong> joie, <strong>de</strong> bonheur, maisaussi ces instants <strong>de</strong> tristesse, <strong>de</strong> solitu<strong>de</strong>. Tant <strong>de</strong> choses sont <strong>en</strong>core <strong>en</strong> moi,<strong>de</strong>s souv<strong>en</strong>irs si profondém<strong>en</strong>t <strong>en</strong>fouis, qui tourn<strong>en</strong>t toujours et <strong>en</strong>core dansma tête. Si souv<strong>en</strong>t, je les ai chassés pour essayer <strong>de</strong> les oublier. <strong>Ma</strong>is celaétait <strong>en</strong> vain. Au fond <strong>de</strong> moi, je savais que jamais je ne réussirais à les fairedisparaître. Du <strong>plus</strong> heureux au <strong>plus</strong> douloureux souv<strong>en</strong>ir, ils font tous partie<strong>de</strong> moi.Il y a si longtemps que j’ai mis ces souv<strong>en</strong>irs <strong>de</strong> côté, pour essayer <strong>de</strong> ne <strong>plus</strong>y rev<strong>en</strong>ir. Voyant ce paysage si familier, je vois ressurgir <strong>de</strong> nombreusesimages que je croyais disparues. Ces nombreuses fêtes que l’on v<strong>en</strong>ait célébrerici, et principalem<strong>en</strong>t l’une d’elles dont je me rappelle, qui a emportémon meilleur ami. Personne n’avait pu le sauver <strong>de</strong> ces vagues qui sedéchaînai<strong>en</strong>t sur lui. Personne, y compris moi. P<strong>en</strong>dant d’innombrablesannées, je m’<strong>en</strong> suis voulu <strong>de</strong> n’avoir pu veiller sur lui. Je m’<strong>en</strong> suis voulu<strong>de</strong> l’avoir abandonné. Et je suis rev<strong>en</strong>ue ici tant <strong>de</strong> fois, pour essayer <strong>de</strong>compr<strong>en</strong>dre, pour essayer <strong>de</strong> me pardonner. Et maint<strong>en</strong>ant <strong>en</strong>fin, jecompr<strong>en</strong>ds. Nul ne peut aller contre le <strong>de</strong>stin. Et nul ne peut prévoir ce quela vie réserve à chaque être. Nul, y compris moi.Je dois cep<strong>en</strong>dant avouer que maintes fois, j’y ai eu <strong>de</strong>s mom<strong>en</strong>ts heureux.Je me vois <strong>en</strong>core là, sur cette plage, à courir et à rire avec ceux que j’aime.J’étais là, les <strong>de</strong>ux pieds dans l’eau, avec maman à mes côtés me t<strong>en</strong>ant parla main, me disant <strong>de</strong> ne pas aller trop loin dans la mer. Sachant que celal’inquiétait <strong>de</strong> me voir seule dans l’eau, je retournais vers elle et me couchaisdans le sable doux à ses côtés. Alors je voyais son visage s’emplir <strong>de</strong> joie et<strong>de</strong> lumière. Je lui souriais, elle me caressait les cheveux, et à chaque fois,112

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