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Ma plus belle histoire - Base de données en alphabétisation des ...

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<strong>Ma</strong> <strong>plus</strong> <strong>belle</strong> <strong>histoire</strong>mom<strong>en</strong>t, tout défilait. Les années passai<strong>en</strong>t et les expéri<strong>en</strong>ces <strong>de</strong> vie mepoussai<strong>en</strong>t à compr<strong>en</strong>dre que tout n’était pas facile. Mon père travaillait sansrelâche pour payer ce que les institutions bancaires ne voulai<strong>en</strong>t désormais<strong>plus</strong> donner.Comme si le sort s’acharnait, le 23 août 2006, mon père a été victime d’untrès grave acci<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> moto. C’est à partir <strong>de</strong> ce mom<strong>en</strong>t que l’homme quej’aimais tellem<strong>en</strong>t a changé. Il n’était <strong>plus</strong> le même. Je le voyais se lever lematin, courbaturé et extrêmem<strong>en</strong>t brisé. Son nez tracé d’une grosse cicatrice,ses mains <strong>en</strong>fermées <strong>en</strong>tre <strong>de</strong>s plâtres, ça me brisait le cœur. Son cou,cassé à cause <strong>de</strong> l’impact <strong>de</strong> sa chute, était ret<strong>en</strong>u par un carcan. Les nombreuseslacérations sur son visage me coupai<strong>en</strong>t le souffle, m’effrayai<strong>en</strong>t. J<strong>en</strong>e le voyais <strong>plus</strong> <strong>de</strong> la même façon. À mesure qu’il guérissait, sa douleuraugm<strong>en</strong>tait. Cette moto qu’il avait tant chérie avait presque causé sa mort.Déclaré invali<strong>de</strong> par la SAAQ, mon père ne pouvait <strong>plus</strong> travailler, son corpsne lui permettait <strong>plus</strong> <strong>de</strong> le faire. Je le s<strong>en</strong>tais mourir <strong>de</strong> l’intérieur. À 11 ans,je voyais mes par<strong>en</strong>ts terrassés par toutes leurs hantises, mais jamais ils n’ontcessé <strong>de</strong> nous rassurer. Cela m’a démontré que toutes les souffrances dumon<strong>de</strong> ne peuv<strong>en</strong>t nous éloigner les uns <strong>de</strong>s autres ni détruire les li<strong>en</strong>s quinous uniss<strong>en</strong>t. J’ai vécu et ress<strong>en</strong>ti la douleur, subi le jugem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s autres,mais jamais je n’ai cessé <strong>de</strong> me battre…J’ai maint<strong>en</strong>ant 18 ans. <strong>Ma</strong> famille n’a <strong>plus</strong> la même place dans mon cœur,mais toutes ces épreuves nous ont seulem<strong>en</strong>t r<strong>en</strong>dus <strong>plus</strong> forts, <strong>plus</strong> unis. Jesuis heureuse que mon père soit toujours parmi nous et fière <strong>de</strong> dire auxg<strong>en</strong>s que ce qui ne nous tue pas nous r<strong>en</strong>d <strong>plus</strong> forts, car ma famille estsurvivante.Mélissa Gauvin, 2 e cycleC<strong>en</strong>tre <strong>de</strong> St-Pascal, CS <strong>de</strong> Kamouraska – Rivière-du-LoupEnseignante : Mélanie Chénard, Syndicat <strong>de</strong> l’<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t du Grand-Portage163

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