M<strong>en</strong>tion spécialeIl n’a pas eu assez <strong>de</strong> temps,Il restait tellem<strong>en</strong>t à faireEt la mort le désirait tellem<strong>en</strong>t…<strong>Ma</strong>int<strong>en</strong>ant, il est partiPour <strong>plus</strong>ieurs, il est tombé dans l’oubli…Moi, je ne t’oublierai jamaisJe ne pourrais pasTu as tellem<strong>en</strong>t changé ma vieEt pour cela je t’<strong>en</strong> remercie.Je t’ai aimé, je t’aime et je t’aimerai toujours et à jamais.Je p<strong>en</strong>se à toi chaque jour,À toi, mon premier et unique amour, mon petit trésor, <strong>Ma</strong>téo !Tu es maint<strong>en</strong>ant un angeTu fais partie du firmam<strong>en</strong>tTu veilleras sur ta mamanElle qui aurait donné sa vie pour toi.Elle t’a accompagné du mieux qu’elle a pu dans ta maladie.Repose <strong>en</strong> paix pour l’éternité, <strong>Ma</strong>téo !Lina-<strong>Ma</strong>rie Houle, Intégration socioprofessionnelleC<strong>en</strong>tre Monseigneur-Côté (Victoriaville), CS <strong>de</strong>s Bois-FrancsEnseignante : Monique Hébert, Syndicat <strong>de</strong> l’<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s Bois-Francs13. La fleur <strong>de</strong> l’âgeJ’ai été semée par le v<strong>en</strong>t, imprévue et perdue, <strong>en</strong> peur, dans un champ <strong>de</strong>roseaux, <strong>de</strong> mauvaises herbes et <strong>de</strong> jolies fleurs. J’ai poussé timi<strong>de</strong>m<strong>en</strong>t lev<strong>en</strong>t, il m’a répondu, trop fort, il m’a presque déracinée. Parfois <strong>de</strong> parfumsdoux et celui d’un marécage crasseux. Je me suis appuyée sur d’autres fleurspour ne pas plier, pour me libérer <strong>de</strong> cette cage qui m’<strong>en</strong>vahissait et qui étaitcoriace. Les autres fleurs voulai<strong>en</strong>t toutes leur place et pr<strong>en</strong>ai<strong>en</strong>t <strong>de</strong> l’expansiondans le sol, m’empêchant <strong>de</strong> respirer. Comme si j’étais prise dans laglace et j’ai continué <strong>de</strong> regar<strong>de</strong>r là-haut. Et <strong>de</strong> prier pour mon salut. Jevoulais ce petit point, éblouissant, qu’on appelle soleil. Je le surnommais61
M<strong>en</strong>tion spécialeamour. Je voulais <strong>en</strong> être <strong>plus</strong> près et ne <strong>plus</strong> vivre dans l’ombre <strong>de</strong> toutesces fleurs, désirant le même but. Voir au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> cette haie <strong>de</strong> chèvrefeuilles,je me suis protégée <strong>de</strong>s épines <strong>de</strong> mes voisines et j’ai fait semblant d’êtreforte. Cep<strong>en</strong>dant, mes pétales continuai<strong>en</strong>t d’être fragiles et parfois ellesvacillai<strong>en</strong>t sous la pluie. Des larmes semblables à celles d’un <strong>en</strong>fant. Desinsectes v<strong>en</strong>ai<strong>en</strong>t, par mom<strong>en</strong>t, me voler <strong>de</strong> mon poll<strong>en</strong>. Certains répandai<strong>en</strong>tcet amour trouvé <strong>en</strong> moi. Et d’autres choisissai<strong>en</strong>t la haine. Je necompr<strong>en</strong>ais pas. <strong>Ma</strong>is j’ai continué <strong>de</strong> me tourner vers la lumière, vers leciel. Mes prières <strong>de</strong>v<strong>en</strong>ues quotidi<strong>en</strong>nes, j’ai pris l’initiative <strong>de</strong> pousser pourtoucher cette chaleur au passage. À ce mom<strong>en</strong>t, mes épines écorchai<strong>en</strong>t mesvoisines et me blessai<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t. J’ai compris que pour atteindre lescieux, je <strong>de</strong>vais laisser tomber les armes et ainsi me rapprocher <strong>de</strong> l’amour.Je me suis dirigée sans vacarme et j’ai réussi à <strong>de</strong>v<strong>en</strong>ir une gran<strong>de</strong> fleur respl<strong>en</strong>dissante.Si <strong>belle</strong> que personne n’oserait me cueillir. J’ai grandi soli<strong>de</strong>m<strong>en</strong>tet <strong>en</strong> souplesse. Les v<strong>en</strong>ts ne me briseront <strong>plus</strong>. Un monarque mer<strong>en</strong>dait visite à l’occasion. Il v<strong>en</strong>ait s’installer sous mes feuilles soigneusem<strong>en</strong>t<strong>de</strong>ntelées. <strong>Ma</strong>int<strong>en</strong>ant, il est parti <strong>en</strong> voyage. Le temps a passé <strong>plus</strong>l<strong>en</strong>tem<strong>en</strong>t, j’étais <strong>en</strong>core obnubilée par l’activité réc<strong>en</strong>te. Par la suite, lagrisaille s’est graduellem<strong>en</strong>t installée, me laissant peu <strong>de</strong> temps avec monamour, ma clarté. J’ai vu certaines <strong>de</strong> mes consœurs comm<strong>en</strong>cer à défailliravant <strong>de</strong> constater ma propre vieillesse. Puis, j’ai terni et jauni par <strong>en</strong>droits,ma peau a perdu <strong>de</strong> sa vigueur, s’est amollie. Et ma tête s’est relâchée. Lesol est alors <strong>de</strong>v<strong>en</strong>u mon seul décor. C’était déprimant. Le temps est <strong>de</strong>v<strong>en</strong>upluvieux et la froi<strong>de</strong>ur m’a ass<strong>en</strong>ée, d’abord la nuit <strong>en</strong>suite le froid et monsoleil se partageai<strong>en</strong>t leur temps. Quelques accalmies me permir<strong>en</strong>t <strong>de</strong> meredresser, mais ce fut pour une courte durée. Le froid gagna sur moi et noircitmes atours. <strong>Ma</strong> fierté s’est noircie avec eux. Un jour, froi<strong>de</strong> jusqu’aux racines,je me suis laissé faner.Je fus, <strong>en</strong> quelque sorte, cette fleur qui, maladroitem<strong>en</strong>t, a percé les herbes,malgré les embûches et le branlebas quotidi<strong>en</strong> avec son lot <strong>de</strong> surprises etd’imprévus, qui a atteint son objectif et règne du haut <strong>de</strong> son bonheur, jerespire <strong>en</strong>fin librem<strong>en</strong>t. Désormais, mes couleurs se fon<strong>de</strong>nt à celles <strong>de</strong> cetteprairie qui est ma vie.Eric Bleau, 1 er cycleCFGA <strong>de</strong> Nicolet, CS <strong>de</strong> la RiveraineEnseignant : François Guay-Fleur<strong>en</strong>t, Syndicat <strong>de</strong>s <strong>en</strong>seignanteset <strong>en</strong>seignants <strong>de</strong> la Riveraine62