<strong>Ma</strong> <strong>plus</strong> <strong>belle</strong> <strong>histoire</strong>On pourrait p<strong>en</strong>ser que le temps est fixe. Après tout, il y a 60 secon<strong>de</strong>s dansune minute, 60 minutes dans une heure et 24 heures par jour, non ? Unsystème <strong>de</strong> temps très précis est établi. Le travail à la chaîne m’a pourtantappris que certaines heures sont beaucoup <strong>plus</strong> longues que d’autres. Jepeux vous garantir que le temps fonctionne très différemm<strong>en</strong>t d’un samedi<strong>de</strong> congé <strong>en</strong>soleillé à un jeudi <strong>de</strong> travail pluvieux. Un ultimatum d’une journéepeut être très court, mais <strong>de</strong>ux minutes d’att<strong>en</strong>te peuv<strong>en</strong>t être trèslongues. Certains mom<strong>en</strong>ts sont <strong>de</strong>v<strong>en</strong>us immortels et resteront gravés dansnos mémoires à jamais, mais d’autres, oubliés, n’ont jamais existé.Nous possédons tous du temps. Si l’on se fie à l’offre et à la <strong>de</strong>man<strong>de</strong>,quelque chose que tout le mon<strong>de</strong> possè<strong>de</strong> ne doit pas valoir très cher, non ?Pourtant, à la fin <strong>de</strong> sa vie, un homme échangerait toutes les richesses dumon<strong>de</strong> pour avoir une secon<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>plus</strong> avec la femme qu’il aime. Comm<strong>en</strong>tquelque chose <strong>de</strong> gratuit peut-il, si vite, <strong>de</strong>v<strong>en</strong>ir hors <strong>de</strong> prix ? Nous avonstous, <strong>plus</strong> jeunes, rêvé d’être <strong>plus</strong> vieux. Nous avions tous hâte d’être <strong>plus</strong>indép<strong>en</strong>dants, d’être maîtres <strong>de</strong> notre <strong>de</strong>stin, d’être libres. Pourtant, à 28 ans,lorsque je p<strong>en</strong>se à la liberté, je me revois à 16 ans ; libre <strong>de</strong> comptes, libre<strong>de</strong> responsabilités, libre. D’une manière plutôt étrange, j’avais hâte <strong>de</strong> pouvoirme rappeler le bon vieux temps.Le temps ne fait que passer. Il contrôle <strong>plus</strong>ieurs aspects <strong>de</strong> notre vie, maisil y reste indiffér<strong>en</strong>t. Exempt d’objectifs, <strong>de</strong> causes, d’ambitions et <strong>de</strong> buts.On ne peut l’arrêter ni même le ral<strong>en</strong>tir. L’amour et la haine ne gui<strong>de</strong>nt passon chemin. Lorsque notre heure sera v<strong>en</strong>ue, il ne pardonnera à personne,ne jugera personne et ne fera ni gagnant ni perdant. Il n’a jamais comm<strong>en</strong>céet ne finira jamais. Il n’a jamais été vénéré, prié, idolâtré. La disparition <strong>de</strong>l’univers n’ébranlerait <strong>en</strong> ri<strong>en</strong> sa routine. 60 secon<strong>de</strong>s dans une minute,60 minutes dans une heure et 24 heures par jour. Ni <strong>plus</strong> rapi<strong>de</strong> ni <strong>plus</strong> l<strong>en</strong>t,comme d’habitu<strong>de</strong>, il ne fera que passer.Je me s<strong>en</strong>s vi<strong>de</strong>. Voire incompét<strong>en</strong>t. Je n’ai aucune remarque, observation ouopinion pour vous, chers lecteurs. Je n’ai fait qu’épaissir le mystère. Pour madéf<strong>en</strong>se, comm<strong>en</strong>t aurais-je pu avoir réponse à cette question qui est littéralem<strong>en</strong>t<strong>plus</strong> vieille que le mon<strong>de</strong> lui-même ? Je ne compr<strong>en</strong>ds pas le temps.Je le chevauche et le fuis. Je l’adore et le déteste. Je le gagne et le perds, maisvous étiez avertis, je n’ai pas l’arrogance <strong>de</strong> vous l’expliquer. Peut-êtrepourrais-je par contre vous donner un conseil. Profitez du temps. Il nous esttous compté et nous le gaspillons <strong>en</strong> inquiétu<strong>de</strong>s, <strong>en</strong> préjugés et <strong>en</strong> querelles133
<strong>Ma</strong> <strong>plus</strong> <strong>belle</strong> <strong>histoire</strong>qui n’<strong>en</strong> val<strong>en</strong>t pas la peine. Aujourd’hui, dites à quelqu’un que vousl’aimez. Que vous appréciez le temps passé avec lui. Allez ! Faites-le !<strong>Ma</strong>int<strong>en</strong>ant. Sans perdre <strong>de</strong> temps.Réjean Côté, 2 e cycleC<strong>en</strong>tre Louis-Jolliet (Québec), CS <strong>de</strong> la CapitaleEnseignante : <strong>Ma</strong>u<strong>de</strong> Proulx, Syndicat <strong>de</strong> l’<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la région <strong>de</strong> Québec44. Aujourd’hui toi, ma <strong>plus</strong> <strong>belle</strong> <strong>histoire</strong><strong>Ma</strong> <strong>plus</strong> <strong>belle</strong> <strong>histoire</strong> ce n’est pas le hier,ni beaucoup moins le <strong>de</strong>main loin <strong>de</strong> toi.J’aimerais que ce soit aujourd’hui à côté <strong>de</strong> toisans la compagnie ins<strong>en</strong>sée <strong>de</strong> mes souv<strong>en</strong>irs.Laisse-moi écrire sur ces pages blanches,avec l’<strong>en</strong>cre illisible <strong>de</strong> ma plumeles p<strong>en</strong>sées les <strong>plus</strong> extrêmes <strong>de</strong> mes rêveset les s<strong>en</strong>sations inusitées <strong>de</strong> mon âme.Permets-moi aujourd’hui <strong>de</strong> les remplir avec la poésiequi transc<strong>en</strong><strong>de</strong> <strong>de</strong> la mort à la viejusqu’à la <strong>plus</strong> éthérée mélodie.Donne-moi l’opportunité<strong>de</strong> contaminer d’illusions et <strong>de</strong> parolesta fontaine inépuisable d’espoirsta fontaine inépuisable <strong>de</strong> désirs.Cet amour sans aucune permissions’est perdu dans le dédale <strong>de</strong> ta passions’est prom<strong>en</strong>é dans les <strong>en</strong>droits <strong>de</strong> ton intérieurm’a fait oublier que je suis un simple marcheur.Attrape ce voyageur inespéré<strong>en</strong>tre les paisibles eaux <strong>de</strong> tes yeuxoù je serai disposé à marcher <strong>en</strong> t<strong>en</strong>ant tes mainspour voir le chemin invisible du <strong>de</strong>main.134