10ème Congrès Français d’AcoustiqueLyon, 12-16 Avril 2010Représentation géométrique optimale <strong>de</strong> la perce <strong>de</strong> cuivres pour le calculd’impédance d’entrée et <strong>de</strong> transmittance, et pour l’ai<strong>de</strong> à la lutherieThomas Hélie, Thomas Hézard, Rémi MignotCNRS UMR 9912 - IRCAM, 1 place Igor Stravinsky, F-75004 Paris,{thomas.helie,thomas.hezard,remi.mignot}@ircam.frDans cet article, nous nous intéressons à représenter efficacement l’acoustique <strong>de</strong> tubes à symétrie axialeayant une perce C 1 , c’est-à-dire, continue et à dérivée continue. Pour ce faire, nous nous appuyons sur unmodèle 1D proche <strong>de</strong> l’équation <strong>de</strong>s pavillons mais plus raffiné (l’équation dite <strong>de</strong> “Webster-Lokshin” àabscisse curviligne) ainsi que <strong>de</strong>s modèles simplifiés d’embouchure et <strong>de</strong> rayonnement à calotte sphériquepour les pavillons. Le modèle <strong>de</strong> propagation inclut l’effet <strong>de</strong>s pertes visco-thermiques sous l’hypothèse<strong>de</strong>s tubes acoustiques larges (impédance <strong>de</strong> paroi équivalente <strong>de</strong> Cremer). De plus, il repose sur <strong>de</strong>sapproximations sur la géométrie <strong>de</strong>s isobares plus faibles (quasi-sphéricité au voisinage <strong>de</strong> la paroi) queles approximations usuelles (on<strong>de</strong>s planes ou sphériques). Une résolution exacte du modèle <strong>de</strong> propagationest possible lorsque ses coefficients (Υ quantifiant l’évasement du profil et ε quantifiant les pertes) sontconstants. Les profils géométriques admissibles définissent <strong>de</strong>s tronçons. Le profil complet est réalisépar leur concaténation en imposant que leur jonction soit <strong>de</strong> régularité C 1 . Si la longueur totale estfixée, un tel profil <strong>de</strong> N tronçons possè<strong>de</strong> exactement 2N +1 paramètres libres (N paramètres Υ, N−1longueurs, et 2 coefficients libres). Un algorithme qui optimise ces paramètres pour tout profil donné a étéconstruit. Il permet d’obtenir <strong>de</strong>s <strong>de</strong>scriptions fidèles d’une perce cible, préservant la régularité C 1 , parun nombre réduit <strong>de</strong> tronçons (comparativement aux représentations en tubes droits ou coniques). Unformalisme classique en matrices <strong>de</strong> transfert permet <strong>de</strong> fournir l’impédance d’entrée et la transmittance<strong>de</strong> l’instrument. Ce travail est présenté <strong>de</strong> la façon suivante. Après quelques rappels historiques, nousprésentons le modèle acoustique . Puis, nous introduisons une famille <strong>de</strong> profils paramétrés permettantla résolution exacte <strong>de</strong>s matrices <strong>de</strong> transfert acoustiques. Nous construisons un algorithme pour estimerles paramètres correspondant à un profil cible. Enfin, nous testons cet algorithme et reconstruisons lesimpédances d’entrée. Nous comparons ces résultats à<strong>de</strong>s mesures et àceuxobtenus par d’autres métho<strong>de</strong>s(concaténation <strong>de</strong> tubes droits, coniques, ou intégration numérique spatiale du modèle original).1 Sur les équations <strong>de</strong>s pavillons1.1 Historique abrégé et contexteModèle 1D et géométrie Le premier modèle <strong>de</strong>tube acoustique à dépendance mono-spatiale fut établipar Lagrange [1] et Bernoulli [2]. Cette équation dite“<strong>de</strong> Webster” [3], abondamment étudiée [4], repose sur<strong>de</strong>s hypothèses qui ont été périodiquement révisées.Ainsi, pour assurer l’orthogonalité <strong>de</strong>s fronts d’on<strong>de</strong>sà la paroi, Lambert [5] et Weibel [6] réfutent l’hypothèseinitiale d’on<strong>de</strong>s planes et postulent leur sphéricité. Laquasi-sphéricité est validée expérimentalement dans lespavillons aux basses fréquences par Bena<strong>de</strong> et Janson[7]. Puis, Putland [8] montre qu’une propagationà dépendance mono-spatiale ne peut être gouvernéeque par une équation <strong>de</strong> Webster, pour “une certainecoordonnée”, et que les on<strong>de</strong>s planes, cylindriques ousphériques seules peuvent respecter une telle propriété.Malgré cette restriction, <strong>de</strong>s raffinements <strong>de</strong> modèles1D ont encore été recherchés car ils permettent <strong>de</strong>s calculsd’impédance aisés et la plage fréquentielle non perturbéepar les mo<strong>de</strong>s transverses reste intéressante pourbon nombre d’instruments à vent. Ainsi, [9] suppose <strong>de</strong>sfronts d’on<strong>de</strong>s en ellipsoï<strong>de</strong>s. Dans [10], un modèle exactest établi dans la carte <strong>de</strong>s isobares, à partir duquel uneéquation <strong>de</strong> Webster est obtenue en supposant uniquementla quasi-sphéricité <strong>de</strong>s isobares au voisinage <strong>de</strong> laparoi (hypothèse retenue dans cet article).Pertes visco-thermiques Un autre raffinement estla modélisation <strong>de</strong>s pertes visco-thermiques aux parois.Kirchhoff introduit l’effet <strong>de</strong> conduction thermique etétend la théorie <strong>de</strong> Stokes. Il fournit <strong>de</strong> premières solutionssimples dans l’espace libre et dans un tube. Ildonne la formule <strong>de</strong> dispersion générale exacte pourun cylindre lorque le problème est à symétrie <strong>de</strong>révolution [11] (en l’absence <strong>de</strong> symétrie, une versionexacte généralisée est établie dans [12, éq.(56)]).Certaines simplifications sont aussi proposées. Ainsi,la théorie <strong>de</strong> Zwikker et Kosten (cf. e.g. [13, p210])est établie en séparant les effets <strong>de</strong> couches limites visqueuseset thermiques dans les équations <strong>de</strong> départ. Lesconditions <strong>de</strong> validité <strong>de</strong> cette théorie sont données dans[14, 15] qui exhibent un lien plus direct avec l’équation<strong>de</strong> dispersion <strong>de</strong> Kirchhoff. De plus, Cremer établit l’admittanceéquivalente d’un écran plan réfléchissant <strong>de</strong>son<strong>de</strong>s planes pour un angle d’inci<strong>de</strong>nce donné [16]. Cerésultat coïnci<strong>de</strong> avec celui <strong>de</strong> Kirchhoff pour un gui<strong>de</strong> à
sectionrectangulairelarge(épaisseur<strong>de</strong>scoucheslimitesfaibles <strong>de</strong>vant les longueurs du rectangle).Pour ces simplifications, les équations <strong>de</strong> propagationincluent un terme avec une dérivée temporelle fractionnaire(voir l’équation <strong>de</strong> Lokshin [17, 18] et aussi[19]). Des solutions exactes <strong>de</strong> l’équation <strong>de</strong> Lokshin ontété données par Matignon [20, 21] et mettent en lumièreuneffet<strong>de</strong>mémoirelongue.Lapriseencompte<strong>de</strong>pertesdans l’équation <strong>de</strong>s pavillons établie dans [10] fait apparaîtreun terme similaire.Contexte et approche Le modèle considéré ici reposesur l’hypothèse <strong>de</strong> quasi-sphéricité <strong>de</strong>s isobares auvoisinage <strong>de</strong> parois à admittance <strong>de</strong> Cremer. Les étapespour son établissement sont données ci-<strong>de</strong>ssous.1.2 Equation <strong>de</strong>s on<strong>de</strong>s et isobaresDanslesystème<strong>de</strong>coordonnéescylindriques(r,θ,z),les isobares d’un problème à symétrie d’axe (Oz) ont <strong>de</strong>s<strong>de</strong>scriptions paramètriques (localement au moins) <strong>de</strong> laforme r = f(s,u,t), z = g(s,u,t) et θ ∈ [0,2π[, où sin<strong>de</strong>xe une isobare, u est une coordonnée libre. Puisquele niveau <strong>de</strong> pression ne dépend spatialement que <strong>de</strong> s,la carte dynamique (f,g) satisfait l’équation implicite∃p ∣ P(z = f(s,u,t), r = g(s,u,t), t) = p(s,t).En exploitant cette équation et le changement <strong>de</strong>(coordonnées(z,r,t) → (s,u,t), l’équation <strong>de</strong>s on<strong>de</strong>s ∂z 2 +)1r ∂ r +∂r 2 − 1 c∂ 2 2 t P(z,r,t) = 0 se récrit exactement(α(s,u,t)∂s+β(s,u,t)∂ 2 s +γ(s,u,t)∂ s ∂ t + 1 )c 2∂2 t p(s,t)=0, (1)où α, β, γ sont <strong>de</strong>s expressions (détaillées dans [22, 10])<strong>de</strong> f, g et leurs dérivées jusqu’à l’ordre 2 en s, u, t.En appliquant la dérivation ∂u k pour k = 1,2,3 àcette <strong>de</strong>rnière équation, on trouve que, pour tout s,u,t,⎛⎝∂ u α ∂ u β ∂ u γ∂ 2 uα ∂ 2 uβ ∂ 2 uγ∂ 3 uα ∂ 3 uβ ∂ 3 uγ⎞ ⎛⎠ ⎝∂ 2 sp∂ s p∂ s ∂ t p⎞⎛⎠ = ⎝000⎞⎠.Lanullité dudéterminant <strong>de</strong>lamatrice 3×3 fournit doncune condition nécessaire, purement géométrique, pourque la carte isobare correspon<strong>de</strong> à une propagation.Dans le cas statique (∂ t f = ∂ t g = 0), une étu<strong>de</strong> similairemontre que les seules cartes admissibles correspon<strong>de</strong>ntaux cas connus : on<strong>de</strong>s planes, cylindriques,sphériques,cartesmodalesassociéesàunnombred’on<strong>de</strong>k 0 réel (oscillation infinie) ou bien imaginaire pur (on<strong>de</strong>exponentielle non oscillante). Dans le cas modal, ondéduit <strong>de</strong> l’équation isobare l’invariant géométrique∂ s ln(g 2 (∂ sf) 2 +(∂ s g) 2 ) ((∂ u f) 2 +(∂ u g) 2 +2 (∂ s f) 2 +(∂ s g) 2) sk0 2 = 0,si on choisit l’in<strong>de</strong>x s égal au niveau <strong>de</strong> la déforméemodale (voir [10] pour plus <strong>de</strong> détails). Ainsi, aucunecarte statique ne peut porter une propagation 1D nonmodale si le tube n’est ni droit, ni conique.1.3 Approximation 1D pour paroi idéaleUne paroi idéalement immobile et rigi<strong>de</strong> appartientaux lignes <strong>de</strong> champ <strong>de</strong> pression (cf. [22, p33] pour lescasdégénérés).Enchoisissantuorthogonaleàs,ilexistedonc (f,g) et w tels que f(s,u=w,t)=F(s), g(s,u=w,t)=R(s) où F,R est une paramétrisation <strong>de</strong> la perce.En évaluant (1) en u = w, on trouve les coefficientsexacts α(s,w,t) = 1/ ( F ′ (s) 2 +R ′ (s) 2) , β(s,w,t) = 0 etγ(s,w,t)α(s,w,t) = d (ln∣ R(s))ds F ′ ∣ +∂ s ln ∣ ∂u g(s,u=w,t) ∣ . (2)(s)La seule information géométrique manquante pour obtenirun modèle 1D via (1) est donc le second terme <strong>de</strong>(2) qui met en jeu une dérivée d’ordre 1 en u (variation<strong>de</strong> la ligne <strong>de</strong> champ lorqu’on s’éloigne <strong>de</strong> la paroi).Pour assurer la compatibilité avec <strong>de</strong>s isobares(i) planes dans les tubes droits, (ii) sphériques dans lescônes, (iii) orthogonales à la paroi, (iv) quasi-sphériquesdans les pavillons [7], (v) sans les supposer figées, onretient l’hypothèse suivante : à la paroi, une isobares’éloigne lentement <strong>de</strong> son approximation sphérique tangente.Plus précisément, en notant ζ(s,u,t) l’écart relatif(cf. [22]), on a ∂uζ(s,u=w,t) k = 0 pour k = 0(contact)et k=1(tangence). En supposant la validité pour k=2(éloignement plus lent qu’une parabole), on obtient queγ(s,w,t). Ceci conduit à l’équation <strong>de</strong> Websterα(s,w,t) = (s)2R′ R(s)(∂l 2 +2 R′ (l)R(l) ∂ l − 1 )c 2∂2 t p(l,t) = 0, (3)si s=l est l’abscisse curviligne mesurant la longueur surla paroi (α(s,u=w,t) = 1).1.4 Paroi à admittance <strong>de</strong> CremerEn présence <strong>de</strong> pertes visco-thermiques, l’orthogonalité<strong>de</strong>sisobaresàlaparoin’estplusvali<strong>de</strong>.Silescoucheslimites sont d’épaisseur faible <strong>de</strong>vant R(l) et le rayon <strong>de</strong>courbure <strong>de</strong> ce profil, cette perturbation peut être estiméeen approchant l’action <strong>de</strong> la paroi par son admittance<strong>de</strong> Cremer [16]. L’hypothèse <strong>de</strong> coïnci<strong>de</strong>nce localeà l’ordre 2 <strong>de</strong> l’isobare et sa sphère tangente conduit àune version perturbée <strong>de</strong> (3) donnée par [22, 10](∂ 2 l +2 R′ (l)R(l) ∂ l − 1 c 2∂2 t − 2ε(l)c 3 2∂ 3 2t)p(l,t) = 0, (4)où ∂ 3 2t est une dérivée fractionnaire [20] et ε(l) =κ 0√1−R ′ (l) 2R(l)quantifie les effets visco-thermiques (κ 0 =√l′ v +(γ−1) √ l h ≈3×10 −4 m 1/2 dansl’air).Cetteéquationest dite <strong>de</strong> Webster(cas ε = 0)-Lokhin(cas R ′ = 0).1.5 Modèle complet, propriétés, validitéOn considère ici la propagation dans l’espace <strong>de</strong>sisobares redressées, sous l’hypothèse <strong>de</strong> leur quasisphéricitéà la paroi, avec pertes, modélisée par(∂ 2 l −[ 1c 2∂2 t + 2ε(l)c 3 2∂ 3 2t +Υ(l)]) [R(l)p(l,t) ]= 0 (5)ρ∂ t v(l,t)+∂ l p(l,t) = 0 (6)
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Rapport de stage - Master 2 SAR ATI
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Table des matièresIntroduction 4Co
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IntroductionContexte et état de l
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1 Cas des tubes droits sans pertes1
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1.2 Transposition de la méthode po
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oùDans le domaine de Laplace, le m
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Υ = −40.30.2R(l) et −R(l)0.10
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4 Adimensionnement, convention axia
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