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TRANSPORTS<br />

Le positionneur permet de mettre les rails sur les emplacements exacts.<br />

un hameau aux maisons couleur<br />

ocre. Nous empruntons un chemin<br />

sur une centaine de mètres et<br />

découvrons une petite gare minière<br />

qui date des débuts du XIXe siècle,<br />

au style typiquement colonial.<br />

Elle est tombée en décrépitude et<br />

devra subir de grands travaux de<br />

rénovation. Sur la voie, envahie<br />

d’une herbe touffue, une sorte de<br />

locomotive nous attendait car il<br />

était impossible d’arriver autrement<br />

que par rail jusqu’à l’endroit où<br />

se trouvaient les ouvriers. Pour y<br />

accéder, quelques marches en fer,<br />

abruptes et difficiles, nécessitent<br />

une force de jeune et une habitude<br />

pour ce genre d’exercice. Une fois<br />

à l’intérieur de l’engin, le directeur<br />

du projet et le chef de chantier<br />

nous apprirent qu’il s’agissait<br />

en fait d’une bourreuse, grâce à<br />

laquelle le « ballast » (gros gravier<br />

de granulométrie comprise entre<br />

31,5 et 50 mm) est tassé et « bourré<br />

» afin qu’il occupe tous les vides<br />

et transmette les efforts engendrés<br />

par le passage des trains au sol<br />

sans que celui-ci ne se déforme par<br />

tassement. Le ballast sert aussi à<br />

enchâsser les traverses afin d’assurer<br />

leur résistance aux déformations<br />

longitudinales. Pour une épaisseur<br />

d’environ trente centimètres de<br />

ballast, il faut près de 2000 tonnes de<br />

matériau pour chaque kilomètre de<br />

voie, c’est dire les besoins exprimés<br />

pour cela. Nous démarrons et nous<br />

roulons à environ 30 km/h car la<br />

voie étroite et la configuration du<br />

terrain ne permet guère d’aller<br />

plus vite. La vue est superbe et<br />

les rails qui serpentent entre une<br />

végétation verdoyante et luxuriante<br />

ressemblent à un long serpent<br />

métallique sans tête ni queue. Notre<br />

accompagnateur nous signale que<br />

nous allons bientôt arriver à un<br />

tunnel qui date du début du siècle<br />

dernier, mais qui est particulièrement<br />

bien conservé. Le tunnel est bas<br />

et étroit et l’entrée est caractérisée<br />

par des briques rouges pleines qui<br />

délimitent le contour et empêchent<br />

les éboulements. Nous en traversons<br />

trois, deux relativement court alors<br />

que le troisième a une longueur<br />

d’environ 200 m. A l’intérieur, il<br />

fait noir et nous n’en voyons plus<br />

l’entrée – ni la sortie – après une<br />

© El-Djazair.com. photo par Nacef Ghazi<br />

courbe prononcée. Le sentiment est<br />

bizarre au début mais, très vite, la<br />

lumière et la vie reviennent. Nous<br />

nous demandons comment les<br />

ouvriers peuvent travailler dans ces<br />

conditions extrêmes. Le directeur<br />

de projet nous informe que nous<br />

allons bientôt en avoir une idée car<br />

nous arrivons au niveau du chantier<br />

après une dizaine de minutes de …<br />

rails !<br />

Un travail rude et<br />

exaltant<br />

Au détour d’un virage prononcé,<br />

nous nous arrêtons subitement<br />

car il y a un autre engin sur rail<br />

devant nous : le positionneur<br />

! Conduit par le fils d’un ancien<br />

employé de l’entreprise Infrarail, le<br />

positionneur permet de mettre les<br />

rails sur les emplacements exacts<br />

afin que l’écartement, la courbe,<br />

la pente soient partout les mêmes,<br />

évitant tout accident aux trains<br />

qui les empruntent. L’engin est<br />

manipulé manuellement et des<br />

ouvriers aident leur camarade à<br />

bien amarrer le rail, assez long (72<br />

m) et à le diriger exactement où il le<br />

faut, aucune erreur n’étant admise.<br />

Un peu plus loin, nous rencontrons<br />

une équipe de soudeurs qui utilisent<br />

une technique spéciale pour amener<br />

l’acier spécial à une température<br />

où il fond avant de procéder à la<br />

soudure des rails de manière à ce<br />

que, après les différentes phases,<br />

on ne peut plus voir l’endroit où<br />

les deux rails ont été soudés. C’est<br />

une opération assez complexe et<br />

dangereuse qui ne peut être réalisée<br />

que par des spécialistes ayant une<br />

longue expérience derrière eux.<br />

Les deux soudeurs que nous avons<br />

rencontrés ont chacun plus de 35<br />

ans d’expérience et pratiquent<br />

le soudage avec aisance. Un peu<br />

plus loin, d’autres, plus jeunes ont<br />

été formés par les deux anciens<br />

et ne déméritent pas en opérant<br />

de manière très professionnelle.<br />

Comme l’opération peut causer<br />

des dégâts matériels et humains<br />

considérables, un contrôle strict<br />

est opéré après chaque soudure<br />

134 El-Djazaïr.com N° 96 Avril 2016

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