.UNIVERSITÉ ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR Pour mieux canaliser les flux d’étudiants à l’avenir, et permettre à ceux parmi-eux qui ne peuvent pas suivre une formation résidentielle, l’université se prépare à développer d’autres modes d’enseignement, à l’image de l’enseignement en ligne, et/ou à distance, de la formation par alternance et de la formation continue, à travers l’utilisation des nouvelles technologies de l’information et de la communication appliquées à l’enseignement. Le réseau d’établissements pédagogiques et d’œuvres universitaires sera renforcé, à la faveur de la réception, dans le courant de cette année, de 99.000 nouvelles places pédagogiques et 55.000 lits, souligne le ministre de l’Enseignement supérieur dans cet entretien, précisant que l’objectif visé par la Loi d’orientation de la recherche scientifique et le développement technologique est d’orienter la recherche vers le secteur économique et social, pour rattraper le retard accumulé, depuis de longues années, dans ce domaine. 42 El-Djazaïr.com N° 96 Avril 2016 Par leila BOUKLI
ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR .UNIVERSITÉ El-Djazair.com : L’Algérie compte un nombre très important d’étudiants. Selon les statistiques officielles, ils seraient 1,5 million presqu’autant qu’en France qui a une population plus nombreuses et un revenu national, bien plus élevé. Quelles seraient, selon vous, les conséquences d’ordre sociétal pour le pays à moyen terme ? Pr Tahar Hadjar : Effectivement, l’Université algérienne dispose de grandes capacités d’accueil qui lui permettent d’assurer une formation résidentielle à tout étudiant détenteur du baccalauréat. C’est une constante dans la politique de l’Etat depuis l’indépendance. Depuis, des moyens colossaux ont été consentis par l’Etat pour mettre en place un réseau universitaire à travers tout le territoire national. Ce réseau est composé aujourd’hui de 107 établissements universitaires. En fait, il n’y a pas une wilaya qui ne dispose pas d’au moins un établissement universitaire. C’est ce qui explique l’aisance relative observée dans la satisfaction de la demande, aussi importante soitelle, exprimée chaque année et qui a accéléré la multiplication des effectifs globaux, estimés, aujourd’hui, à hauteur de 1.5 million d’étudiants, et dont la moitié est hébergée dans les résidences universitaires. Là aussi, l’effort de réalisation des structures des œuvres universitaires pour l’hébergement et la restauration, à travers toutes les wilayas, est considérable. Pour mieux canaliser les flux d’étudiants à l’avenir, et permettre à ceux parmi-eux qui ne peuvent pas suivre une formation résidentielle, l’université se prépare à développer d’autres modes d’enseignement, à l’image de l’enseignement en ligne, et/ou à distance, de la formation par alternance et de la formation continue, à travers l’utilisation des nouvelles technologies de l’information et de la communication appliquées à l’enseignement. Pour répondre à la seconde partie de votre question, je dois rappeler que l’un des soucis majeurs du secteur de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique est d’améliorer sans cesse l’indice du développement humain (IDH) à travers un enseignement de qualité. Au niveau international, on parle de l’économie de la connaissance et l’innovation. Notre objectif premier aujourd’hui est de permettre à l’université algérienne d’atteindre les standards internationaux dans ce domaine. D’où cet engagement résolu vers une réforme qui réponde aux besoins pressants du développement scientifique et technologique. El-Djazair.com : On constate également que les étudiantes sont relativement de plus en plus nombreuses tant dans les facultés que dans les résidences universitaires. Quelles remarques pourriez-vous nous faire ? Pr Tahar Hadjar : C’est un phénomène normal que l’on retrouve un peu partout dans le monde. Chez nous, il faut dire que la gent féminine est présente à plus de 60% en sciences humaines et à 40% en sciences et techniques. C’est là, une des conséquences de la politique nationale d’éducation et de formation basée sur l’égalité des chances entre tous les Algériens des deux sexes. Cela démontre aussi que l’étudiante a acquis un statut particulier dans la société algérienne en constante évolution et s’affirme pour avoir sa place dans de nombreux domaines, notamment dans l’enseignement supérieur et la recherche scientifique, grâce à sa volonté et à son abnégation. El-Djazair.com : Vu la relative faiblesse de la vie collective pour les jeunes en particulier dans les établissements universitaires, la vie estudiantine dans les résidences universitaires devient un lieu important de socialisation où les jeunes font l’apprentissage de la vie en collectivité. N’y voyez-vous pas un rôle particulier des gestionnaires des résidences universitaires ? Pr Tahar Hadjar : La vie estudiantine constitue un des aspects importants dans la bonne marche de l’université ainsi que dans l’amélioration de la qualité de la formation supérieure. En effet, la réussite de l’étudiant dans son cursus pédagogique nécessite l’amélioration de son cadre de vie et d’études au sein des résidences universitaires et des établissements pédagogiques qui les accueillent. Ainsi donc, la prise en charge des conditions de vie et d’études des étudiants par la promotion et la modernisation du secteur est placée au cœur de la stratégie engagée, laquelle vise à offrir de meilleures prestations aux étudiants, en veillant à rationaliser les dépenses publiques y afférentes. Dans ce cadre, une série de mesures ont été prises, cette année, pour améliorer la vie dans les campus. Il faut dire aussi qu’afin d’offrir une occupation utile aux étudiants et leur permettre d’évacuer la pression des études et de s’épanouir, nous avons instruit les gestionnaires des œuvres universitaires à engager des actions pour une relance des activités sportives et de loisirs envers les étudiants résidents par l’organisations de championnats et d’autres actions intellectuelles, scientifiques et culturelles, car la vie dans la cité universitaire n’est pas seulement confinée dans la restauration et le transport. A ce propos, je souligne ma satisfaction devant l’émergence d’associations sportives et de clubs scientifiques, à travers les différents établissements. Pas moins de 300 clubs scientifiques activent au niveau des établissements universitaires, dans diverses disciplines. Certains d’entre eux se sont distingués, au plan international, par des innovations qui ont été primées. L’engouement des jeunes étudiants pour ces espaces de rencontre, de réflexion et d’expression scientifiques, doit être encouragé. D’ailleurs, un Salon de l’innovation a été organisé durant les vacances de printemps à l’université Cherif Messaadia, de Souk-Ahras. Aussi, les échanges interuniversitaires, organisés durant Avril 2016 N° 96 El-Djazaïr.com 43