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essources ne peuvent subvenir à ses besoins<br />
fondamentaux, ce qui est à distinguer des<br />
besoins vitaux.<br />
Nous savons qu’une certaine partie de la<br />
population résidente est plus assujettie aux<br />
risques de pauvreté. Les luxembourgeois ont<br />
par exemple quatre fois moins de chances<br />
d’être pauvres que les résidents étrangers.<br />
C’est le même ratio entre les personnes<br />
âgées de plus de 65 ans et les enfants de<br />
moins de 17 ans. Cela vaut aussi pour les<br />
universitaires (ou équivalents) et pour ceux<br />
qui ont quitté prématurément le système<br />
éducatif. Tout comme pour les familles sans<br />
enfants (6,1%), celles avec plus de deux<br />
enfants (32,4%) et les familles monoparentales<br />
(44,6%). Ces différences se retrouvent<br />
entre ceux qui sont propriétaires (10,4%) et<br />
ceux qui sont locataires (33,9%).<br />
ou le troisième ne coûte pas plus que le<br />
premier), ne tient pas compte du besoin d’un<br />
logement plus grand ou d’une voiture plus<br />
grande.<br />
Àpartir de combien peut-on être considéré<br />
comme pauvre à Luxembourg?<br />
Le seuil de pauvreté statistique pour une personne<br />
seule est de 1.716 euros par mois. En<br />
dessous de ce seuil, il s’agit d’exclusion<br />
sociale car l’écart avec le reste de la population<br />
est trop grand. La situation effective<br />
comporte néanmoins d’autres critères que<br />
sont le loyer, la situation éventuelle d’endettement,<br />
le réseau familial et même amical.<br />
Cependant, je dirais que pour vivre décemment<br />
à Luxembourg, 2.500 euros me semblent<br />
un minimum.<br />
Robert Urbé<br />
favorise les familles à un enfant, c’est faire<br />
une politique avantageuse pour une moitié<br />
de la population, celle qui vote et désavantageuse<br />
pour l’autre, celle qui ne vote pas.<br />
Ce qui importe plus que ce déficit démocratique,<br />
c’est la question sociétale. Cette<br />
société appartient-elle communément à tous<br />
ceux qui y vivent et qui la composent ou estelle<br />
la propriété exclusive de ceux qui ont la<br />
nationalité luxembourgeoise? J’ai peur que la<br />
deuxième thèse implique un tel déchirement<br />
de la société, qu’en sonnant le glas de la<br />
démocratie, cela sonne aussi celui de notre<br />
essor économique et donc, celui du vivreensemble.<br />
Vous portez un pin’s où il est inscrit<br />
“Zéro pauvreté“, utopie?<br />
En 2014, un enfant sur quatre vivait sous le<br />
seuil de pauvreté au Luxembourg et cela<br />
devrait être une priorité gouvernementale.<br />
C’est l’une des raisons pour laquelle nous<br />
sommes contre l’actuelle réforme des allocations<br />
familiales. L’argument selon lequel le<br />
montant de l’allocation familiale doit être le<br />
même pour chaque enfant (car le deuxième<br />
Le “déni démocratique“ tant décrié<br />
est-il déjà une réalité?<br />
Reprenons l’exemple des allocations familiales,<br />
les familles luxembourgeoises ont en<br />
moyenne, un enfant alors que les familles<br />
étrangères en ont plus. Faireune politique qui<br />
Non, unique possibilité. On ne peut lutter<br />
efficacement contre la pauvreté, sans autre<br />
but que de l’éradiquer. Le Conseil<br />
Economique et Social luxembourgeois a<br />
estimé il y a quelques années qu’éradiquer la<br />
pauvreté coûterait 250 millions d’euros.<br />
C’est la moitié du coût des allègements fiscaux<br />
pour l’année prochaine… JuB<br />
<strong>LG</strong> - Juillet/Août 2016<br />
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