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Société<br />
La parole à l’opposition<br />
L'augmentation de la population, une chance pour le pays?<br />
Bien que le Luxembourg ait connu<br />
dans les décennies passées une croissance<br />
phénoménale aussi bien au plan<br />
économique qu’au plan de la population,<br />
nous devons augmenter la population<br />
encore d’avantage. Lorsque<br />
Juncker, alors Premier Ministre, a parlé<br />
de l’État aux 700.000 habitants en<br />
2000, tout le monde s’y était rapidement<br />
opposé. Aujourd’hui cependant,<br />
on sait que le Luxembourg va compter<br />
autour de 618.000 personnes en 2019<br />
et ce, sans prendre en compte une<br />
reprise économique éventuelle.<br />
Oui l’augmentation de la population<br />
est une chance pour notre pays car<br />
cela garantira d’abord un rajeunissement<br />
de la population qui garantira<br />
ainsi les pensions et retraites. Sans<br />
une croissance de la population, notre<br />
système social risquerait de s’écrouler.<br />
Deuxièmement, une augmentation<br />
de la population va accélérer la croissance<br />
économique. Avec de nouvelles<br />
têtes qui arrivent au Luxembourg, il y<br />
aura forcément aussi de nouvelles<br />
idées qui verront le jour. Puis les communes<br />
et l’Etat vont devoir investir<br />
davantage dans de nouvelles infrastructures,<br />
ce qui va générer une<br />
retombée économique évidente. Tout<br />
ceci est financé par les impôts supplémentaires<br />
qui vont remplir les coffres<br />
d’Etat avec chaque nouvel arrivant.<br />
Bien sûr il y aura aussi des risques, des<br />
risques de se sentir étranger dans son<br />
propre pays et le risque d’une flambée<br />
de prix sur le marché de l’immobilier.<br />
C’est ainsi qu’il faudra une intervention<br />
de l’Etat pour favoriser encore<br />
plus l’apprentissage de la langue<br />
luxembourgeoise auprès des résidents<br />
et créer des programmes qui permettent<br />
aux enfants nées au Luxembourg<br />
de pouvoir encore trouver un logement<br />
digne et abordable.<br />
Sven Clément<br />
du Piratepartei Lëtzebuerg<br />
110.000 habitants, dont 50% de<br />
ménages unipersonnels et 180.000<br />
emplois, dont plus de 80% occupés par<br />
des navetteurs, voilà Luxembourg-Ville<br />
en 2016! Ces chiffres sont l’expression<br />
d’une politique qui a largement abandonné<br />
le développement urbain au<br />
marché. Dans un contexte de forte<br />
croissance qu’aucun parti, sauf déi<br />
Lénk, ne met en question, les promoteurs<br />
ont eu libre jeu pour exploiter les<br />
lacunes du plan d’aménagement général<br />
“Joly”. Ce laisser-faire a abouti à<br />
une pénurie massive de logements à<br />
des prix abordables pour les jeunes et<br />
les familles à revenus faibles et moyens,<br />
àdes embouteillages en continu et à<br />
une perte de la qualité de vie. L’invasion<br />
des zones d’habitation par les bureaux;<br />
la défiguration de quartiers existants,<br />
dépourvus de centre convivial et commercial;<br />
la consommation des réserves<br />
foncières aux abords de la ville par des<br />
“Ban de Gasperich”; une infrastructure<br />
dépassée par les événements: voilà<br />
autant de défis que le nouveau PAG<br />
devra relever!<br />
Ce projet présente certes de réelles<br />
avancées en matière de protection et<br />
de planification, imposées pourtant la<br />
plupart du temps par la loi. Encore<br />
faudra-t-il les mettre en œuvre. Pour<br />
cela une stratégie de développement<br />
urbain s’impose, assortie d’objectifs et<br />
de moyens précis privilégiant notamment<br />
la construction de logements<br />
sociaux, la préservation de l’environnement<br />
et la promotion des transports<br />
en commun. Or une telle stratégie<br />
plus dirigiste et plus sociale s’oppose<br />
à l’idéologie libérale du Parti<br />
Démocratique, qui est aux commandes<br />
de la Ville depuis des décennies.<br />
C’est peu prometteur pour un véritable<br />
changement de cap!<br />
Communiqué par déi Lénk<br />
Une véritable politique d'avenir commence,<br />
pour le CSV, par une analyse<br />
approfondie du présent. Elle prend en<br />
compte les scénarios d'avenir les plus<br />
probables avec les chances et les risques<br />
y relatifs. Elle se base sur une<br />
vision qui va améliorer durablement la<br />
vie des gens. Elle doit rester aussi<br />
flexible que l'avenir lui-même. Pour<br />
rester crédible, une véritable politique<br />
d'avenir a besoin de la plus grande<br />
marge de manœuvre possible!<br />
Or, ces quatre ingrédients de toute<br />
politique d'avenir, à savoir l'analyse,<br />
les scénarios, la vision et la flexibilité,<br />
font défaut dans la politique économique<br />
et financière de la majorité<br />
bleue-rouge-verte. L'analyse du présent<br />
est inexistante. Le gouvernement<br />
n'est même pas capable de chiffrer sa<br />
propre réforme fiscale. Les allègements<br />
fiscaux des classes moyennes,<br />
en grande partie justifiés, sont financés<br />
par une politique de la dette peu<br />
sérieuse dans un contexte de croissance<br />
relativement forte.<br />
Mais ce qui manque avant tout, c'est<br />
une vision globale de l'avenir! Bien au<br />
contraire: le gouvernement ne fait<br />
que hypothéquer l'avenir des citoyens<br />
avec son scénario sens unique de<br />
l'Etat des 1,1 millions d'habitants.<br />
L'évolution démographique des<br />
550.000 résidents supplémentaires se<br />
transforme ainsi en contrainte politico-budgétaire.<br />
Pour la majorité, il ne<br />
s'agit pas d'une vision 2050 mais d'un<br />
calcul électoraliste en vue de 2018!<br />
Pour la même raison, le gouvernement<br />
se rend dépendant d'une croissance<br />
du PIB de plus de 4%. Pour<br />
tout sérieux économiste un non-sens,<br />
la croissance se développant en<br />
cycles.<br />
La prochaine crise n'attendra pas 35<br />
années pour éclater. Un pays hypothéqué<br />
ne pourra alors plus se remettre<br />
debout. C'est pourquoi le président<br />
du CSV Marc Spautz a lancé<br />
l'idée du "Zukunftsdësch". Nous proposons<br />
un débat d'idées sur les perspectives<br />
d'avenir du pays. Un avenir<br />
que nous voulons sans hypothèque<br />
pour les gens!<br />
Communiqué par le CSV<br />
L’ADR exige depuis longtemps que<br />
l’avenir du Luxembourg et sa politique<br />
de croissance économique soient<br />
analysés dans le cadre d’une vaste<br />
table ronde. L’augmentation de la<br />
population, expression la plus spectaculaire<br />
de la croissance, n’est pourtant<br />
pas l’unique problème. Il est vrai que<br />
notre pays arrive à créer 10.000<br />
emplois, même dans les années de<br />
crise. Une promotion scolaire de l’enseignement<br />
fondamental est en<br />
moyenne de quelque 5.000 élèves ce<br />
qui implique que 5.000 salariés par an<br />
et leurs familles nous proviennent de<br />
l’étranger ou résident dans les régions<br />
frontalières et ce, pour une année à<br />
faible progression économique.<br />
Pourtant la situation économique<br />
(augmentation de la dette et du chômage,<br />
pourcentage des personnes<br />
retraitées …) et la qualité de vie (coût<br />
du logement, embouteillages, pollution,<br />
problèmes de communication,<br />
intégration de plus en plus difficile,<br />
enseignement fragilisé par l’hétérogénéité<br />
des classes …) ne reflètent pas le<br />
taux de croissance que nous envient<br />
les autres pays. La croissance est-elle<br />
la solution ou la racine du problème?<br />
Et parvient-elle à financer les coûts<br />
qu’elle engendre?<br />
La seule réponse à un problème d’une<br />
telle complexité est une approche<br />
consensuelle – une table ronde sur<br />
l’avenir et la croissance. L’ADR est<br />
d’avis qu’il faudra miser sur une croissance<br />
qualitative et contrôlée à haute<br />
valeur ajoutée. Eventuellement des<br />
réorientations et des nouvelles politiques<br />
sociales s’imposeront. Sans définir<br />
rapidement quel Luxembourg la<br />
politique imagine dans 20, 30, 40 ans<br />
–et ce dans le plus large consensus –<br />
les problèmes rencontrés et dont la<br />
croissance démographique n’est que<br />
l’expression la plus visible risquent de<br />
devenir insurmontables.<br />
Communiqué par l’ADR<br />
14<br />
<strong>LG</strong> - Juillet/Août 2016