JOURNAL ASMAC No 6 - Décembre 2015

ASMAC
ma en 17 années d’enseignement de la
santé. Lorsque l’école communale devint
cantonale, Lina Perk fut contrainte de
quitter son poste. Mais elle poursuivit son
travail d’enseignante de la santé dans
d’autres écoles supérieures. A l’époque,
beaucoup considéraient probablement
que le passage à l’enseignement équivalait
à un déclin social. Mais Lina Perk aimait
sa nouvelle profession, une activité qui lui
permettait de concilier famille et profession.
Rétrospectivement, Lina Perk dit avoir toujours
eu du plaisir à travailler, à l’hôpital,
au cabinet ou en tant qu’enseignante. Elle
a d’ailleurs toujours eu le sentiment de
n’avoir accompli rien de très exceptionnel
sur le plan professionnel. Mais elle reste
convaincue qu’elle avait opéré le bon choix
professionnel. «Aujourd’hui encore, j’étudierais
de nouveau la médecine», dit-elle
en rayonnant de satisfaction. «J’ai vraiment
eu une belle vie. Quelqu’un a été bien
intentionné avec moi.»
D r méd.
Manuela Lötscher
(*1990)
Le 20 000 e membre de l’ASMAC s’appelle
Manuela Lötscher. Elle habite à Bâle et a
récemment intégré son premier poste de
médecin-assistante. A 25 ans, Manuela
Lötscher est actuellement le plus jeune
membre (payant) de l’ASMAC. Près de
70 ans la séparent de Lina-Perk Johannsen.
Et il n’y a pas que le titre de D r
méd. qui les unit, mais aussi la passion
pour leur profession.
Pourquoi avez-vous adhéré
à l’ASMAC?
Manuela Lötscher: J’ai été rendue attentive
à l’ASMAC il y a deux ans, lorsque
la campagne consacrée à la durée du travail
a pour la première fois été relatée dans
les médias. C’était encore pendant mes
études et j’ai plusieurs fois réfléchi à une
adhésion. Pas seulement parce que l’on ne
paie pas de cotisation en tant qu’étudiante
(elle sourit), mais parce que c’est une
bonne chose. Ce n’est hélas qu’après avoir
commencé à travailler que j’ai eu le temps
de remplir mon inscription. Il est bon de
savoir que quelqu’un s’engage pour les
médecins. Les médecins n’ont souvent pas
le temps de s’occuper de questions politiques.
Il est donc d’autant plus important
que quelqu’un s’en charge pour nous.
Pourquoi avez-vous étudié
la médecine?
Ma mère aime raconter une petite histoire
à ce sujet: à l’âge de 4 ans, ma poupée a
eu un arrêt cardiaque. D’après ma mère,
j’aurais tenté de la sauver. Je ne sais pas si
mon intervention a été fructueuse (elle
sourit), mais mon désir de devenir médecin
s’est accentué au fil du temps.
A votre avis, dans quels
domaines se situent les
principaux défis?
J’aimerais consacrer toute l’attention nécessaire
à mes patients. Cela correspond
aux cinq minutes de plus pour chacun qui
font souvent défaut au quotidien à l’hôpital.
Quant au deuxième défi, il se situe
plutôt au niveau de l’organisation du travail
quotidien. Comme ça ne fait pas longtemps
que je travaille, je n’ai pas encore
acquis toute la routine nécessaire dans les
déroulements de travail.
Qu’attendez-vous de l’ASMAC?
Je considère l’ASMAC comme un médiateur
entre le corps médical et la population.
L’idée erronée que les médecins-assistant(e)s
sont trop bien payés est très
répandue. J’aimerais donc que l’association
s’efforce de renvoyer une image plus
réaliste de la profession et qu’elle se focalise
encore davantage sur la durée du
travail. La campagne pour les conditions
de travail se déroule déjà pour la deuxième
fois. Je trouve cela très bien et je me
réjouis d’en connaître la suite.
Comment percevez-vous
l’ASMAC dans votre quotidien
professionnel?
Hélas seulement en marge. A mon avis,
l’ASMAC pourrait être plus présente dans
les cliniques. Sur le site web, je trouve des
informations sur certains sujets, de temps
à autre, je lis un article dans le Journal
pour réactualiser un sujet et l’appliquer
dans la pratique.
Où vous voyez-vous dans
dix ans?
Il m’est difficile de répondre à cette question,
étant donné que je ne suis qu’au
début de ma carrière. Actuellement, je
travaille en médecine interne, parce que
c’est la discipline la plus variée. Un rêve
serait de travailler comme médecin urgentiste
pour la REGA. Il reste à voir si
j’apporte les aptitudes nécessaires à cela
(elle sourit).
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N o 6 Décembre 2015
VSAO JOURNAL ASMAC
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