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JOURNAL ASMAC No 6 - Décembre 2015

Visions - Urologie/Puissance sexuelle L'ASMAC se présente

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POINT DE MIRE ▶ VISIONS<br />

LETTRES<br />

<br />

DE LECTEURS<br />

L’article «Nestlé et le négoce de l’eau»<br />

m’a déçue (Journal <strong>ASMAC</strong> 4/15). Sur un<br />

thème politiquement, socialement et écologiquement<br />

aussi brûlant, j’aurais espéré<br />

lire un article provenant d’une source indépendante<br />

et non pas d’un collaborateur<br />

de Nestlé. Même si d’après l’article, le négoce<br />

de l’eau en bouteille est surestimé,<br />

Nestlé a gagné en 2008 7,6 milliards de<br />

CHF (!) grâce à la vente d’eau en bouteille<br />

en l’espace de 9 mois (source: «Beobachter»,<br />

je n’ai hélas pas trouvé de chiffres plus<br />

récents). Outre les aspects intéressants de<br />

l’article, j’estime que le soutien de la durabilité<br />

et du droit humain à l’eau sont enjolivés.<br />

Régulièrement, Nestlé se retrouve<br />

sous le feu de la critique internationale, car<br />

on reproche à l’entreprise de ne guère se<br />

préoccuper de la durabilité et du droit humain<br />

à l’eau potable reconnu par l’ONU.<br />

Nestlé est même allé jusqu’à espionner des<br />

défenseurs des droits de l’homme et de<br />

l’environnement. Et au Brésil (São Lourenço),<br />

Nestlé a construit illégalement un puits<br />

profond pour exploiter une source. A la<br />

suite de cela, la nappe phréatique a été<br />

endommagée et plusieurs fontaines dans<br />

la localité ont été asséchées. Ce ne sont que<br />

deux exemples du côté déplaisant du commerce<br />

de l’eau. Heureusement, après un<br />

litige de plusieurs années, Nestlé a dû stopper<br />

l’exploitation de l’eau à São Lourenço.<br />

Je souhaiterais davantage de respect vis-àvis<br />

de l’homme et de l’environnement!<br />

Sandra Bigler<br />

L’entreprise suisse Nestlé réalise un<br />

dixième de son chiffre d’affaires global<br />

de plus de CHF 90 milliards avec de l’eau<br />

en bouteille. Une politique de reprise ciblée,<br />

l’acquisition de droits sur des<br />

sources et nappes phréatiques et un marketing<br />

agressif jouent un rôle non négligeable<br />

dans ce commerce. Le leader<br />

mondial du marché, Nestlé, profite un<br />

peu partout de dispositions dépassées<br />

concernant les droits sur l’eau et entreprend<br />

des démarches contre des communautés<br />

locales qui veulent les conserver<br />

dans le domaine public. <strong>No</strong>tamment<br />

dans les régions pauvres en eau du tiers<br />

monde, il n’est pas rare que l’approvisionnement<br />

en eau potable s’effondre et<br />

que la population locale soit contrainte<br />

d’acheter de l’eau en bouteille à Nestlé.<br />

Le tout est souligné par un lobbying<br />

agressif contre l’approvisionnement public<br />

en eau potable. Nestlé aime se présenter<br />

comme bienfaiteur et cache ainsi<br />

habilement les conséquences écologiques<br />

considérables de sa manière d’agir. Il est<br />

surprenant que le Journal <strong>ASMAC</strong> offre<br />

une plate-forme à Nestlé pour publier un<br />

concert de louanges sur ses propres affaires<br />

réalisées avec l’eau. Même si l’auteur<br />

de l’article apparaît clairement, la<br />

responsabilité pour cela incombe finalement<br />

à ceux qui le publient.<br />

Marlen Reusser<br />

PRISE DE POSITION<br />

DE LA RÉDACTION<br />

<strong>No</strong>us avons délibérément invité Nestlé à<br />

s’exprimer sur le thème de l’eau (Journal<br />

<strong>ASMAC</strong> 4/15). Un élément essentiel de<br />

notre conception journalistique est de<br />

permettre à des acteurs importants de<br />

prendre position sur des questions les<br />

concernant dans notre Point de mire.<br />

C’est pour cette raison que nous n’avons<br />

pas seulement demandé à Helvetas, mais<br />

également à Nestlé de s’exprimer sur le<br />

thème de l’eau. <strong>No</strong>us sommes d’avis<br />

qu’eu égard à l’équité journalistique, il<br />

est absolument nécessaire de maintenir<br />

à l’avenir aussi les règles du jeu démocratique<br />

audiatur et altera pars. De plus,<br />

nous partons du principe que nos lecteurs<br />

sont capables de discernement et<br />

qu’il n’est pas nécessaire de les mettre<br />

sous tutelle, puisqu’ils sont à même de<br />

tirer leurs propres conclusions.<br />

Catherine Aeschbacher,<br />

rédactrice en chef du Journal <strong>ASMAC</strong><br />

N o 6 <strong>Décembre</strong> <strong>2015</strong><br />

VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong><br />

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