AUTOINSIDE Édition 9 – Septembre 2019

TECHNIQUE & ENVIRONNEMENT
l’instant) à un niveau peu élevé. Nous allons
continuer à étendre et à développer cette
technologie. Nous avons ainsi équipé la quasi-totalité
des modèles au GNC d’un réservoir
d’essence plus petit et d’une bonbonne de gaz
supplémentaire, de façon à accroître l’autonomie
au GNC. Les bus et les camions joueront
bientôt un rôle de premier ordre. Nous pourrions
à présent nous reposer, mais nous ne le
faisons pas ! En notre qualité de constructeur
automobile, nous pensons que la décarbonation
des transports ne doit pas être une entreprise
isolée. C’est pourquoi nous nous engageons
dans ce domaine, au-delà du milieu
allemand de la mobilité GNC, avec d’autres
partenaires des secteurs de l’alimentation, des
réseaux et des stations-service.
Pour le groupe VW, le GNC est-il une
simple passerelle ou quelque chose de
plus important ?
Toujours cette question de passerelle... (soupir).
L’électricité est très clairement la carte
maîtresse du groupe. D’un point de vue purement
technique, c’est tout simplement le
moyen le plus efficace de convertir l’énergie en
mouvement. La mobilité électrique amène en
outre une mutation profonde de notre modèle
d’activité. Pour moi, le GNC accompagne l’électrique,
et constitue une étape vers une mobilité
neutre en CO 2
. Le groupe VW entend arriver
à des émissions de CO 2
nulles à l’horizon
2050, et le GNC peut y contribuer largement,
en particulier si le volet biogaz se développe
bien et que les gaz synthétiques se démocratisent.
Ensuite, nous avons installé un bouton
de réduction des émissions de CO 2
dans nos
véhicules, car les gaz synthétiques ou le biogaz
sont parfaitement compatibles avec les
gaz fossiles. Le gaz « vert » est l’épine dorsale
de notre transition énergétique. Selon moi, le
GNC est donc bien plus un pilier ou une poutre
de pont qu’une passerelle trop courte.
Un nouveau moteur 2 l expérimental, optimisé
pour le GNC et capable d’atteindre un
rendement de 45 %, vient d’être présenté.
Sait-on déjà quand il sera produit en série ?
Vous parlez du projet européen de recherche
« GasOn », auquel nous avons participé aux
côtés de l’Empa et de l’EPF Zurich. Dans le
cadre de ce projet, nous devions développer
un procédé de combustion d’un mélange de gaz
plus maigre. Ce procédé présente un potentiel
très important en matière d’efficacité, mais
exige des solutions radicalement nouvelles
pour le traitement des gaz d’échappement,
qui sont très froids compte tenu de l’efficacité
du moteur. Il n’existe aujourd’hui pas de dispositif
de traitement des gaz d’échappement
pour le procédé présenté. Un autre partenaire
du projet a étudié une solution, mais cela n’a
malheureusement pas abouti. Nous n’avons
donc pu définir que le volet d’accroissement
de l’efficacité. Le moteur du projet « GasOn »
ne sera dès lors pas commercialisé dans un
avenir proche, car il lui manque encore des
éléments essentiels.
Avez-vous déjà de nouveaux projets de
recherche avec l’Empa et l’EPF Zurich ?
Dans le cadre du pôle de compétence suisse
en recherche énergétique « SCCER Mobility »,
nous travaillons depuis de longues années
avec Christian Bach de l’Empa et Konstantinos
Boulouchos de l’EPF. Nous soutenons des
thèses et des travaux d’étudiants et, en qualité
de partenaire industriel, apportons de nouvelles
idées, même sans participation financière
aux projets. De même, nous échangeons
régulièrement afin de définir la contribution
que nous pouvons apporter.
De nombreux moteurs à combustion interne
sont accolés à un moteur électrique, ou
du moins équipés d’un circuit 48 V. Est-ce
là quelque chose d’envisageable pour les
modèles au GNC ?
Nous avons lancé un moteur à haute efficacité,
le nouveau 1,5 l GTI, qui serait compatible avec
toutes les formes d’hybridation, grâce à notre
structure modulaire. Cela dépend uniquement
des volumes de vente. Le GNC étant encore
une niche du marché, cela ne serait pour le
moment pas rentable. Mais si les ventes augmentent,
il est tout à fait possible de recourir
aux technologies des moteurs à essence.
VW propose actuellement le plus large choix
de modèles au GNC (17 modèles). Prévoyez-vous
d’élargir encore la gamme ?
Je ne peux bien entendu rien dire de notre
future politique de gamme. Toutefois, nous
avons déjà annoncé que les Skoda Scala et
Kamiq disposeraient d’une variante au GNC.
Nous proposerons donc 19 modèles de ce type
d’ici à la fin de l’année. Nous avons en outre
plusieurs idées, et nous poursuivons constamment
le développement de la technologie.
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