CONNECT septembre 2019
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09.<strong>2019</strong> BUSINESS MEDIA<br />
Entrevue Digital<br />
De la même manière, les cookies permettent,<br />
lors d’achats en ligne, de sauvegarder<br />
les articles mis dans le panier<br />
par le client.<br />
Les traceurs ne sont pas seulement utilisés<br />
dans le cadre de sites marchands. Ils<br />
peuvent aussi être employés sur un site<br />
vitrine, qui présente simplement l’activité<br />
d’une entreprise. « Sur un site multilingue,<br />
ils sont par exemple nécessaires si l’on<br />
veut pouvoir préserver la préférence de<br />
langue de l’utilisateur d’une fois à l’autre,<br />
précise Tom Retter. Ou encore si l’on veut<br />
déployer des campagnes de référencement<br />
payant ou utiliser Google Analytics,<br />
c’est-à-dire analyser les données relatives<br />
au site, connaître le nombre de visiteurs,<br />
le temps passé sur chaque page, etc.<br />
afin d’améliorer la plateforme. » Certains<br />
cookies permettent ainsi de tracer les actions<br />
et habitudes de l’utilisateur, d’enregistrer<br />
ses préférences d’achat ou encore<br />
de lui fournir des publicités ciblées.<br />
UN CONSENTEMENT REQUIS<br />
DANS CERTAINS CAS<br />
Afin d’informer au mieux les internautes, les<br />
cookies sont régis par un cadre légal spécifique.<br />
« Une directive européenne datant<br />
de 2002 et révisée en 2009 existe sur ce<br />
sujet. Elle a été transposée au Luxembourg<br />
par une loi du 28 juillet 2011 », précise<br />
maître Sotiri. On distingue dans ce contexte<br />
deux types de cookies : ceux requérant un<br />
consentement de la part de l’utilisateur et<br />
ceux qui en sont exemptés.<br />
Les traceurs qui visent à faciliter la navigation<br />
et l’expérience de l’utilisateur, tels que<br />
ceux d’identification de session, de panier<br />
d'achat, du choix de la langue, ne nécessitent<br />
pas d’accord de la part de l’usager.<br />
En revanche, les cookies de suivi, de réseaux<br />
sociaux ainsi que ceux relatifs à<br />
des opérations de publicité ou à certaines<br />
mesures d’audience l’exigent. Dans ce<br />
cas, « le consentement doit être préalable,<br />
libre, spécifique et éclairé », affirme maître<br />
Sotiri. Concrètement, cela signifie que<br />
l’éditeur du site web ou de l’application,<br />
« TANT QUE L’INTERNAUTE N’A PAS DONNÉ<br />
SON ACCORD, LES COOKIES NE PEUVENT PAS ÊTRE<br />
DÉPOSÉS, LUS OU SAUVEGARDÉS SUR SON TERMINAL »<br />
avant de déposer un cookie sur le terminal<br />
de l’internaute, doit l’informer de l’utilisation<br />
de traceurs, de leur finalité et de leur<br />
durée de sauvegarde sur l’appareil. Il doit<br />
également lui offrir la possibilité d’accepter,<br />
de refuser ou de paramétrer le recours<br />
aux cookies. Tant que l’usager n’a pas donné<br />
son accord, les cookies ne peuvent pas<br />
être déposés, lus ou sauvegardés sur son<br />
terminal. De la même manière, le consentement<br />
doit pouvoir être retiré à tout<br />
moment et de manière aussi simple qu'il<br />
a été donné.<br />
C’est aux éditeurs et responsables de sites<br />
ou d’applications qu’il revient de se mettre<br />
en conformité avec la loi, dans un souci<br />
de transparence vis-à-vis des internautes.<br />
« Chaque agence de développement ou<br />
développeur responsable va informer son<br />
client que des cookies sont utilisés pour son<br />
site web et va dès lors lui proposer d’intégrer<br />
un bandeau informatif qui apparaîtra<br />
lorsque l’utilisateur surfe sur celui-ci », détaille<br />
Tom Retter.<br />
UN NOUVEAU RÈGLEMENT<br />
DANS LES CARTONS<br />
Dans la pratique, toutefois, de peur de ne<br />
pas être en conformité avec la législation,<br />
ou parce que celle-ci reste obscure à certains<br />
égards, les intégrateurs ont tendance<br />
à mettre tous les traceurs dans le même<br />
panier. On voit ainsi apparaître une profusion<br />
de bandeaux d’informations sur les<br />
sites, alors que ceux-ci ne sont pas toujours<br />
obligatoires, avec pour effet d’agacer l’utilisateur.<br />
« C’est un peu l’adage " Qui peut le<br />
plus peut le moins" qui prévaut. Résultat :<br />
l’internaute ne lit même plus les bannières<br />
et accepte les cookies sans savoir de quoi<br />
il s’agit ou sans réfléchir, alors que la législation<br />
visait à informer l’utilisateur de manière<br />
transparente », confie maître Sotiri.<br />
Dans de nombreux cas aussi, un banner est<br />
présent, mais n’est pas suffisamment précis.<br />
Pour être conforme, celui-ci doit détailler les<br />
cookies utilisés et la manière dont ils sont<br />
traités. Il doit également permettre à l’utilisateur<br />
de marquer clairement son accord, en<br />
cochant une case par exemple.<br />
Pour répondre à ces problématiques, un<br />
nouveau règlement appelé " e-Privacy " est<br />
en cours d'adoption. Dans le contexte du<br />
Règlement général sur la protection des<br />
données (RGPD), cette réglementation sur<br />
la protection de la vie privée et les communications<br />
électroniques vise également<br />
à préciser la manière dont les cookies<br />
doivent être gérés lorsqu’ils traitent ou interagissent<br />
avec des données personnelles.<br />
Il pourrait donc y avoir des adaptations à<br />
faire sur votre site web ou application<br />
mobile prochainement.<br />
Le magazine de la Confédération luxembourgeoise du commerce <strong>CONNECT</strong> - 53